Intervenant lors de l'ouverture des travaux de la 20e conférence internationale sur le fiqh qui se tient depuis jeudi à Oran, le secrétaire général de l'Organisation de la coopération islamique (OCI), le Dr Ikmal Eddine Ahcène Aghli, a rappelé que cette manifestation intervient dans une conjoncture spéciale pour le monde musulman marquée par des tensions que vivent certains pays et par une virulente campagne d'islamophobie. Il a appelé dans ce cadre à combattre l'utilisation de la diversité des rites à des fins politiques ou idéologiques pour diviser la nation islamique. «Nous assistons actuellement à des manœuvres de division qui instrumentalisent la diversité des rites à des fins politiques». Il n'a pas manqué dans ce cadre d'appeler les oulémas et les érudits à redoubler d'efforts et à prendre leurs responsabilités pour aplanir ces différends, renforcer la coexistence et approfondir le dialogue entre les rites. «L'islam par essence prône la coexistence pacifique de cultures d'ouverture et d'acceptation de l'autre. Il est de votre devoir d'œuvrer dans ce sens», a-t-il appelé. Pour sa part, le ministre des Affaires religieuses, Bouabdallah Ghlamallah, qui a ouvert les travaux de cette rencontre qui sera clôturée le 18 septembre, a estimé que les bouleversements multiples que connaît le monde imposent à la nation musulmane des adaptations «qui ne peuvent intervenir et être assumées sans un grand effort en matière d'ijtihad». Il a rappelé dans son allocution d'ouverture que le développement multiforme qui a apporté son lot d'instabilité en occident a généré des désordres dont les répercussions se font de plus en plus ressentir dans le monde musulman. La nation musulmane ne vit pas en vase clos et subit les influences de ce qui se fait ailleurs», a-t-il indiqué. Dans le même ordre d'idées, il a rappelé que le monde est devenu un village planétaire et que l'enchevêtrement des cultures et des civilisations dans le monde et les mutations qu'il a générées ont conduit à une impasse qui a poussé des penseurs libres d'Orient et d'Occident à estimer que le salut est dans le retour aux valeurs originelles et fondamentales de la religion. Les travaux se sont poursuivis par une intervention du président de l'Académie internationale du fiqh, Cheikh Salah Benabdallah Ben Hamid, qui a mis en exergue le rôle des ulémas musulmans dans l'instauration des facteurs d'union et de rapprochement permettant le renforcement de la nation musulmane. «La nation islamique attend beaucoup de ses ulémas pour renforcer ses rangs et lutter contre les motifs de divergences et les facteurs de désunion», a-t-il appelé avant de souligner que seule la lutte contre les sources de conflits est un gage «pour la stabilité et l'essor du monde musulman». Il a également rappelé que les évènements qui secouent le monde musulman nécessitent l'union de toutes les forces pour éradiquer l'extrémisme, le fanatisme et lutter contre toutes les formes de division». Les travaux de cette rencontre qui traiteront de 9 grands thèmes se poursuivront en ateliers qui se tiendront à huis clos, rappelle-t-on. Environ 300 participants venus de cinquante pays assistent aux travaux.