En marge du Sila, des communications programmées chaque jour reflètent l'esprit de cet évènement qui se circonscrit dans le segment du 50e anniversaire de l'Indépendance sous le slogan «Mon livre, ma liberté». A cet effet, le programme «Esprit Panaf» n'est pas en reste avec des conférences qui mettent en relief l'Afrique avec ses couleurs chamarrées et ses innombrables et prolifiques créations littéraires et artistiques. Pour cette première journée du Sila, le militant moudjahid Ahmed Boudjeriou a évoqué, à travers son ouvrage Guerre d'Algérie, Mintaka 25 Constantine, la guérilla urbaine dans la ville des Ponts. Dans sa brève intervention, l'auteur rappelle que la guerre de Libération nationale, déclenchée dans les montagnes des Aurès, s'est propagée dès 1955 dans les villes. Il prend comme exemple Constantine, qui était isolée des autres zones, notamment 3, 4 et 5. «Dès le 30 avril 1955, à la veille du 1er Mai, une manière de commémorer le 8 Mai 1945, une bombe artisanale a éclatée au centre-ville près du casino ; c'est le premier attentat, où un commissaire des renseignements généraux a été tué ; tout cela a été encouragé par Zirout Youcef», dit-il. «Ainsi la lutte est entrée dans la ville de Constantine ; entre 1955 et 1956 on dénombre 101 attentats à la bombe qui ont ciblé des objectifs militaires et des particuliers», indique-t-il. Suite à ces hostilités urbaines et après le congrès de Djezia à Collo et celui de la Soummam, Constantine est devenue une région avec des sous-préfectures sous les ordres de Lakhdar Bentobal. Avec son remplaçant Ali Kafi, elle est devenue une zone autonome. Dans son récit émouvant, Ahmed Boudjeriou évoque les trois batailles dans la ville de Constantine où Meriem Bouattoura, Fadéla Saadane sont tombées en martyres à la fleur de l'âge. Dans son ouvrage, l'auteur qui a participé à la guerre de Libération appréhende ce volet de la guerre sous l'angle urbain pour dévoiler un pan de l'histoire peu cerné par les historiens.