Un autre cas de kidnapping vient d'être enregistré en Kabylie, dans la wilaya de Tizi Ouzou. Un jeune agriculteur de Beni Douala, localité située à une quinzaine de kilomètres au sud de la ville des Genêts, a été enlevé durant la soirée de jeudi, avons-nous appris de sources sécuritaires. La victime M. H., âgée de 35 ans, éleveur de bétail de sont état et natif du village Taguemount Oukerrouch, précisent les mêmes sources, a été interceptée sur le CW100 vers 21h du soir alors qu'elle rentrait chez elle à bord de son véhicule, par quatre individus armés de kalachnikov. Sous la menace des armes, le jeune agriculteur très estimé, dit-on dans la région, sera conduit de force vers une destination inconnue. M. H. ne donnant aucun signe de vie, ce qui poussera sa famille à alerter les services de la sûreté de daïra. Aucune information n'a filtré jusqu'à présent sur une éventuelle rançon qui serait réclamée par les ravisseurs, à la famille de l'otage, alors que d'autres recoupements circulaient hier matin à Beni Douala, et faisaient état d'un contact établi entre les ravisseurs et un membre de la famille de la victime pour demander une rançon en contrepartie de sa libération. L'information de cet énième enlèvement a vite fait le tour de la localité, considérée parmi les plus touchées par le phénomène du kidnapping depuis son apparition en Kabylie en 2005. C'est au sud de la wilaya d'ailleurs, que le dernier kidnapping en date a été enregistré début août en plein mois de ramadhan. Fils d'un commerçant de Mechtras dans la daïra de Boghni (environ 40 km au sud de Tizi Ouzou), D. Hamid âgé de 21 ans, avait été, rappelle-t-on, intercepté par des hommes armés alors qu'il rentait chez lui après la rupture du jeûne. L'otage sera finalement libéré après une nuit de captivité avec ses ravisseurs, et aucune information sur un éventuel payement de rançon n'avait été confirmé. La population de Boghni s'était mobilisée pour la libération de la victime. Une grève générale avait été observée, et les commerçants avaient baissé rideau en guise de solidarité avec sa famille. L'enlèvement de jeudi dernier porte le nombre de kidnappings à Tizi Ouzou, à 69 personnes. Depuis 2005, les industriels, entrepreneurs, commerçants, agriculteurs et hommes riches de la région, sont devenus les cibles préférées des groupes armés. Le phénomène a pris des proportions alarmantes au point de semer la terreur à travers les localités de la wilaya. Plusieurs cas de kidnapping, indiquent des sources sécuritaires et locales, sont passés sous silence, puisque des familles auraient payé des petites sommes d'argent contre la libération d'un des leurs après quelques heures de captivité. Il faut dire que même les services de sécurité peinent à combattre, et surtout à mettre un terme à ce phénomène.