Les directeurs d'auto-école de la wilaya de Tizi Ouzou reviennent à la charge. Ils comptent entamer un débrayage à partir d'aujourd'hui par le gel de tous les examens. Action qui sera accompagnée par le blocage du Bureau de la circulation routière (BCR) au niveau de la direction des transports de la wilaya. Ces décisions ont été prises, hier, à l'unanimité des présents lors de la réunion qui a regroupé, à la maison de la culture Mouloud-Mammeri, une cinquantaine de moniteurs. Cette nouvelle mobilisation trouve ses raisons, comme l'explique Abderrahmane Babouche, représentant des directeurs d'auto-école, dans le fait que «les pouvoirs publics ne sont pas allés au bout de leurs promesses de régler définitivement nos problèmes soulevés il y a longtemps». Les mêmes revendications posées lors de la grève du mois de mars dernier réapparaissent. «L'envoi en urgence et temporairement d'examinateurs pour la wilaya n'était finalement qu'une manière d'apaiser notre colère. De la poudre aux yeux à l'approche des élections législatives», dénonce-t-il encore. Pour les 321 auto-écoles activant au niveau de la wilaya, seuls 6 examinateurs sont déployés, ce qui fait que les moniteurs n'ont droit qu'à un examen tous les 45, voire 50 jours, alors que dans toutes les wilayas du pays, 2 examens sont programmés en 30 jours, soit un examen tous les 15 jours. Les six examinateurs envoyés en mars dernier à Tizi Ouzou pour combler le déficit en la matière, ne viennent plus. Depuis le mois d'août la situation ne cesse d'empirer, expliquent des intervenants. Pour M. Babouche, «c'est à l'ancien bureau de l'association des directeurs d'auto-école qu'incombe la responsabilité de cette situation, car c'est lui qui a négocié les écarts d'examens en 2008». Reconnaissant la difficulté de la tâche, puisque certains des présents ont plaidé carrément pour des actions radicales, à savoir le blocage de la RN 12 ou la fermeture du siège de la direction des transports, le même interlocuteur dira : «Tant qu'il y a une direction des transports complice de l'ancien bureau, notre combat restera difficile.» Selon eux, les responsables de l'association dont le mandat a expiré depuis deux ans, «négocient leurs quota de candidats. C'est pourquoi ils ne cherchent pas défendre nos droits». L'action d'aujourd'hui, par laquelle le programme des examens sera bloqué, sera l'occasion pour les moniteurs de réitérer leur plate-forme de revendications qui, outre l'envoi de plus d'examinateurs pour la wilaya, contient d'autres points comme celui des circuits. En effet, «certaines daïras manquent cruellement de circuits. S'ils existent, leur emplacement s'avère dangereux», explique-t-on. Le décret exécutif qui devait être mis en application dès avril 2013, obligeant les moniteurs à justifier d'un diplôme universitaire est aussi sujet à débat. «Mais, ce problème d'ordre national n'est pas notre urgence», dit l'un des moniteurs.