L'Etat ne renoncera pas à l'actuelle politique sociale. Le soutien des prix de certains produits de consommation, les transferts sociaux et les dispositifs d'emplois seront sauvegardés en 2013, a annoncé jeudi le ministre des Finances, Karim Djoudi. L'enveloppe consacrée aux transferts sociaux sera maintenue à 1400 milliards DA, a-t-il précisé sur les ondes de la radio Chaîne III. A l'image des années précédentes, le soutien des prix sera, quant à lui, maintenu pour les blés dur et tendre, le sucre et l'huile. La politique financière et économique de l'Etat s'inscrit dans une «démarche de projet de société», dans lequel le soutien aux populations défavorisées est un «principe sur lequel l'Etat n'envisage pas de revenir». Les aides sociales, relèvera le ministre, méritent cependant «une plus grande rigueur en termes d'attribution». Il a indiqué, dans ce contexte, qu'«une réflexion est engagée pour revoir le mode de soutien des prix de certains produits». Le projet de loi de finances (PLF) pour 2013 prévoit une «gestion plus prudente de ressources», concernant l'affectation de l'Etat au titre des transferts sociaux. A propos des dispositifs de soutien à l'emploi, M. Djoudi a indiqué que tant que l'économie ne relaye pas à la création d'emploi, ces dispositifs seront maintenus. L'Etat, a-t-il noté, continuera à apporter son soutien aux populations qui en ont besoin, rappelant que la démarche des pouvoirs publics cible trois objectifs, à savoir la lutte contre la fraude fiscale, la réduction de la pression fiscale et la facilitation de l'impôt. La situation financière du pays est favorable à moyen terme, a rassuré le ministre, remarquant que la «rationalité budgétaire» ne signifie en aucun cas une «rigueur budgétaire», surtout avec une épargne budgétaire équivalant à 40% du PIB qui permet de régler la dette interne. La prudence «nous conduit à augmenter nos revenus fiscaux non pétroliers et non pas à réduire nos dépenses de fonctionnement tout en ayant en tête de stabiliser au mieux ces dépenses pour pouvoir identifier les niches d'excès», a-t-il expliqué. Le PLF 2013 prévoit, par contre, des baisses concernant les dépenses d'équipement de l'ordre de 10%. Une réduction justifiée, a-t-il expliqué, par le fait que le Plan quinquennal d'investissement public (2010-2014) tirait à sa fin. «Avec les nouveaux projets inscrits en 2013, le plan quinquennal sera notifié à plus de 92%. Il n'y a pas donc de rigueur puisqu'il n'y a pas d'annulation des nouveaux projets». Une réflexion sera engagée pour dégager un nouveau mode de financement des dépenses d'équipement pour leur entretien et leur renouvellement. L'autre baisse touchera la dépense de fonctionnement qui est de 12% dans le cadre du PLF 2013 par rapport à la loi de finances complémentaire de 2012, soit une économie de quelque 600 milliards DA. 50% de baisse de l'IBS et l'IRG au Sud et dans les Hauts-Plateaux Le PLF 2013 prévoit, par ailleurs, des réductions de l'ordre de 50% pour l'IBS et l'IRG en faveur des investissements dans le Sud et les Hauts Plateaux, en dehors des secteurs du pétrole et des mines. Tout en écartant une exonération fiscale pour les opérateurs économiques comme réclamé par le Forum des chefs d'entreprise, le ministre des Finances a relevé que l'Etat a observé «un abandon d'impôt de l'ordre de 450 milliards de dinars par an». «A mon sens, l'impôt n'est pas une contrainte à l'investissement, surtout avec une croissance hors hydrocarbures relativement forte depuis quelques années». La croissance hors hydrocarbures est en moyenne de 5%. Elle s'est multipliée par 5 durant les 12 dernières années et représente actuellement 70% du PIB, s'est-il réjoui. Evoquant le déficit du Trésor, estimé à 18% du PIB en 2013, M. Djoudi a fait savoir que l'Algérie aura besoin d'un baril de pétrole légèrement supérieur à 70 dollars pour financer ce déficit, et ce, après la couverture par les ressources disponibles dans les circuits du Trésor. Sur la lutte contre la corruption et le blanchiment d'argent, le ministre a fait savoir qu'un «tissu» de lutte contre ces délits était en cours de mise en place afin d'accroître le degré d'efficacité des dispositifs de lutte déjà existants.