Grave dérapage dans deux hôpitaux de la ville côtière d'Azeffoun, 65 km au nord-est de Tizi Ouzou. Des patients de la région de Tigzirt, orientés vers ces deux hôpitaux, faute de moyen matériel au niveau de la polyclinique de Tigzirt, ont été tout simplement refoulés. Des patients furieux, qui ne savent pas à quelle porte frapper, se sont présentés à notre rédaction pour dénoncer ces actes. «Ma mère a chuté du haut d'un arbre et elle a perdu la mémoire, suite à une blessure au niveau du crâne. Aux urgences de la polyclinique de Tigzirt, le service de radiologie a été fermé à cause d'une panne. Le médecin urgentiste a fait une ordonnance et m'a orienté en urgence vers le nouvel hôpital d'Azeffoun. Sur place, le responsable refuse de prendre en charge ma mère, sous le motif que notre région dépend du secteur sanitaire de la circonscription d'Ouaguenoune. Je me suis rendu par la suite à la polyclinique de la même ville. Là aussi, on m'a fait entendre, de la bouche d'une infirmière, qu'il me fallait un rendez-vous et attendre plusieurs jours pour effectuer des radios à ma mère, alors que son cas est urgent», raconte un habitant de la région d'Iflissen. Ce dernier ne compte pas lâcher prise et envisage de porter plainte contre les responsables des structures sanitaires d'Azeffoun. Ce cas n'est pas singulier. Plusieurs autres malades de la région de Tigzirt ont été interdits de soins et même mis à la porte par des médecins du nouvel hôpital de la ville d'Azeffoun. L'unique structure sanitaire de Tigzirt, qui couvre une région de plus de 50 000 habitants, n'a de policlinique que le nom, manquant des moyens les plus élémentaires.