Le tribunal criminel d'Oran a condamné hier à 7 ans de prison ferme deux individus poursuivis pour collusion et soutien à groupe armé. Quatre autres personnes poursuivies dans le cadre du même procès pour apologie au terrorisme ont écopé, au terme des délibérations de la cour, à 6 ans de prison ferme, assortie de 500 000 DA d'amende. Dans un long réquisitoire, le représentant du parquet a indiqué que le peuple ne pardonnera jamais à ceux qui ont voulu mettre à feu et à sang l'Algérie. «Malgré les rétractations des accusés, les faits sont têtus et accablent les prévenus», a-t-il souligné. «Par leur activisme, ils ont offert à des groupes armés une base arrière et une logistique qui devait servir les funestes desseins des terroristes», a-t-il souligné dans son réquisitoire. Les prévenus, dont un repenti, un binational (Algéro-Marocain), a déjà écopé d'une peine de prison pour terrorisme et séjourné dans les prisons de Serkadji et Batna. Ce dernier avait bénéficié, en 2006, des allégements prévus par la concorde civile, note-t-on. Dans leurs révélations aux enquêteurs, les mis en cause, qui résident à Oran, avaient avoué qu'ils s'adonnaient à un travail d'enrôlement de potentielles recrues pour alimenter les groupes armés en Kabylie, après un court séjour d'initiation au maniement des armes à Boumerdès. La mission de ce groupe a été éventée en 2011 par les services de sécurité qui ont mis sous étroite surveillance deux éléments très actifs du groupe, B. Mohamed Réda, et B. A. Redouane, condamnés à sept ans de prison ferme. Après avoir recueilli le maximum de renseignements, ces derniers furent arrêtés quelques jours plus tard. Passés aux aveux, les deux individus ont, dans l'enquête préliminaire ainsi que devant le juge d'instruction, reconnu les faits qui leur étaient reprochés tout en révélant l'identité de leurs complices. Dans sa lecture de l'arrêt de renvoi, le greffier a fait état de 7 individus cités dans le cadre de cette affaire. Une autre personne dénoncée par les mis en cause demeure en fuite et encourt la peine maximale par contumace. Le président du tribunal usant de patience avait tenté dans ses questions aux mis en cause de faire surgir la vérité, mais eux, revenant sur leurs aveux faits aux enquêteurs et devant le magistrat instructeur, ont tous nié les charges. Leurs avocats ont plaidé l'innocence en affirmant que les seules preuves matérielles retenues contre leurs mandants sont des cassettes audio et vidéo montrant des entraînements et des actions de groupes armés en Tchétchénie.