Six jours après la déclaration du président François Hollande, le Sénat français a adopté, hier, une résolution (un texte sans contrainte juridique, est-il précisé) reconnaissant la répression par les forces de l'ordre françaises de la manifestation d'Algériens du 17 octobre 1961 à Paris. Le texte a été «adopté de justesse», a rapporté, hier, Le Journal du Dimanche (Le JDD) français. Ce sont, en effet, 174 voix pour et 168 contre qui ont été enregistrées au cours du vote. La résolution a été proposée par le groupe communiste, qui l'a votée, tout comme les socialistes et les écologistes. L'UMP (parti de Nicolas Sarkozy) et les centristes ont voté contre. Six jours, donc, après la déclaration de François Hollande rompant le silence officiel sur la répression sanglante de cette manifestation qui avait fait de nombreux morts parmi les manifestants algériens reclamant l'indépendance de leur pays. La déclaration du chef de l'Etat «est un acte important, tant attendu, auquel il nous revient aujourd'hui de donner toute sa portée par un vote solennel de notre assemblée», a jugé le patron du PCF, Pierre Laurent, cité par le JDD. Alain Vidalies, ministre des Relations avec le Parlement, a apporté le soutien du gouvernement à la résolution, jugeant qu' «il faut que la vérité soit dite, sans repentance, ni accusation particulière». «Mettons en cause les responsabilités de ceux qui ont dérapé, mais pas celle de la République», a en revanche souhaité l'ancien ministre Roger Kartouchi (UMP). Au nom des centristes, Yves Pozzo di Borgo a déclaré qu'il n'était pas favorable à cette déclaration en l'état, selon toujours le JDD. Il a demandé en revanche une large concertation, «en associant l'Algérie», «pour trouver la route du pardon mutuel». La déclaration de François Hollande n'avait pas fait l'unanimité, en France, puisqu'elle avait déjà été très critiquée à droite, l'ex-Premier ministre François Fillon, par exemple, s'élevant contre «la culpabilité permanente» assénée dans une France «en dépression nerveuse quasi permanente, écrit le JDD. L'Algérie, qui compte la communauté arabe la plus importante en France, espère une repentance de la part de la France. Le pays de François Hollande est le premier partenaire économique de l'Algérie. Les deux pays liés par une histoire commune et de forts intérêts communs se trouvent plongés dans une relation passionnée causée, en particulier, par le refus français de la repentance pour 132 ans d'occupation au cours desquels des massacres ont été commis contre le peuple algérien tout au long de cette colonisation.