Scrutin - Les Français ont commencé à voter ce dimanche matin pour le premier tour des élections législatives. Environ 46 millions d'électeurs sont appelés aux urnes pour désigner 577 députés, un second tour devant se tenir le 17 juin. La gauche est donnée largement en tête par tous les sondages, mais l'enjeu est de savoir si le Parti socialiste et ses alliés écologistes obtiendront la majorité absolue où s'ils devront s'appuyer sur la gauche radicale, dont la principale composante est le Parti communiste. Le nouveau président, François Hollande, élu le 6 mai, avait appelé les Français à lui donner «une majorité large, solide, cohérente», pour mettre en œuvre ses promesses de campagne. «Si la gauche gagne, pendant cinq ans, nous ne pourrons rien faire pour empêcher leur folie», a lancé, pour sa part, le patron de l'UMP (droite), Jean-François Copé, pour qui il faut «élire dès maintenant une majorité de députés de droite à l'Assemblée nationale pour empêcher l'irréparable, pour ne pas anéantir ce qui a été fait». La France est régie par un système présidentiel, mais qui devient largement parlementaire si le chef de l'Etat ne dispose pas d'une majorité à l'Assemblée nationale. C'est le Premier ministre qui détient alors la majorité des pouvoirs. Les enquêtes d'opinion convergent très largement sur le niveau des intentions de vote : les socialistes et les divers gauche à 31,5-32 %, les écologistes à 5-5,5 %, la gauche radicale à 7,5-8 %, l'extrême gauche à 1-1,5 %, la droite entre 33,5 et 35 % et l'extrême droite à 15-16 %. La clé du scrutin sera dans le degré de mobilisation des électeurs, dont environ 60 % seulement pourraient se déplacer alors qu'ils ont été 80 % à voter à la présidentielle. Le taux de participation aura aussi un impact sur l'influence du Front national (extrême droite), dans la foulée des 17,9 % de Marine Le Pen à la présidentielle. Absent de l'Assemblée depuis 1988, le Front national espère obtenir quelques élus dans ses places fortes du Sud-Est ou du Nord, mais cela est loin d'être acquis, du fait du mode de scrutin, majoritaire à deux tours, qui lui fait payer son isolement politique. Marine Le Pen elle-même trouvera sur sa route à Hénin-Beaumont (nord), outre un socialiste, le leader de la gauche radicale, Jean-Luc Mélenchon, venu chercher une revanche sur la présidentielle où il avait échoué à devancer la patronne de l'extrême droite. Quelque 6 603 candidats se disputent les 577 sièges de députés avant le deuxième tour le 17 juin. Particularité du scrutin cette année, onze circonscriptions représentent les Français de l'étranger, appelés pour la première fois à participer à un scrutin national par Internet, à côté du vote dans l'urne et du vote par correspondance. Parmi les personnalités en situation délicate, le leader centriste, François Bayrou, aura du mal à conserver son siège dans les Pyrénées-Atlantiques (Sud-Ouest) après sa contre-performance à la présidentielle (9 %).