Hillary Clinton, secrétaire d'Etat américaine chargée des Affaires étrangères, sera ce mardi 30 octobre l'hôte d'Alger dans le cadre d'une visite de travail, a annoncé le département d'Etat US dans un communiqué. Cette fois-ci, Mme Clinton ne se rendra ni au Maroc ni en Tunisie comme elle a l'habitude de le faire à chaque fois qu'elle est en déplacement dans le Maghreb. Alger sera donc la seule destination dans la région inscrite dans le programme de visite de la chef de la diplomatie américaine qui se rendra par la suite dans les Balkans, ce qui dénote d'un rapprochement certain entre les responsables US et leurs interlocuteurs algériens, et rappelle d'ailleurs les propos encenseurs exprimés à maintes reprises par Mme Clinton à l'égard des autorités algériennes à l'instar de Condoleeza Rice qui, en 2008 déjà, avait qualifié l'Algérie de championne de la sécurité régionale et internationale. De point de vue officiel, la visite de Mme Clinton ce mardi à Alger permet d'assurer la continuité des discussions dites «fructueuses» traitant de la coopération économique et sécuritaire engagée le 19 octobre passé à Washington, lors d'une première session de dialogue stratégique algéro-américain. Toutefois, Hillary Clinton évoquera avec les autorités algériennes, notamment le président Abdelaziz Bouteflika qui lui accorderait une audience, le dossier de la crise malienne et les prémices d'une intervention militaire pouvant survenir dans l'immédiat dans ce pays, comme souhaité d'ailleurs par Paris. A ce titre, la visite de Mme Clinton intervient après une quinzaine de jours après celle de Manuel Valls, le ministre français de l'Intérieur. Ce dernier avait soutenu au terme de sa visite qu'entre Alger et Paris, «il y a convergence de vues dans le traitement de la crise malienne».
Prémices d'une intervention militaire au nord du Mali Les officiels algériens, ceux relevant notamment du département des Affaires étrangères, n'excluent plus désormais la possibilité d'une intervention militaire au nord du Mali devant se faire sous l'égide du l'ONU dont une résolution (n°2017) en ce sens a été adoptée par son Conseil de sécurité. Toujours concernant le dossier malien, la position officielle et définitive des USA reste à ce jour inconnue. Lors de sa visite effectuée à Alger au début de ce mois à Alger, le désormais ex-patron d'Africom, le général Carter F. Ham, avait soutenu que les américains privilégient une solution politique à Alger. Toutefois, les propos exprimés à partir d'Alger par le général Ham ont dû certainement précipiter son départ et son remplacement par David Rodriguez, ancien numéro 2 des forces américaines en Afghanistan. Il est donc attendu de l'issue de la visite de Mme Clinton en Algérie de mieux éclaircir la position US sur la suite à donner dans le sillage de la crise malienne. En outre, s'il y a bien un domaine où la relation bilatérale entre Alger et Washington est au beau fixe, c'est bel et bien celui de la lutte antiterroriste. La coopération sécuritaire est en effet très avancée entre les deux capitales et la venue de Mme Clinton à un moment où tous les signaux font état d'une intervention militaire imminente dans le nord du Mali revêt un caractère stratégique. D'autre part, la cheffe de la diplomatie US dont le pays s'intéresse aussi aux réformes politiques engagées dans notre pays effectue sa seconde visite à Alger qui s'apprête à l'organisation d'élections locales le 29 novembre. Lors de la dernière visite qui remonte à février dernier, Mme Clinton avait notamment mis l'accent sur la nécessité de l'émergence d'une société civile en tant qu'élément incontournable pour permettre un meilleur ancrage de la démocratie.