C'est un traitement médiatique spécifique qu'a réservé la presse française au «bras d'honneur» de l'ex-ministre de la Défense française, Longuet, à l'Algérie. Habituellement, les médias de l'Hexagone ont tendance à critiquer ouvertement et de manière virulente les gestes et les paroles des politiques aussi bien de leurs pays que ceux de l'étranger. Malgré la gravité de l'acte de l'ex-ministre de la Défense, les journaux et médias français n'ont pas pris position contre et dénoncé ce fait qui restera gravé dans les annales de l'histoire. Le plus dramatique dans ce traitement est le vocabulaire utilisé. «Bras d'humour», «geste populaire», «guerre des mémoires»… autant de mots utilisés par les journalistes français de manière à contenir une réaction inappropriée et injustifiée de la part d'un haut responsable de l'Etat français. Dans les titres consultés hier via le net (l'Express, le Monde, Le Point, le Figaro…), c'est plutôt le provocateur qui devient l'objet de la médiatisation en occupant abondamment les colonnes de journaux et de pages web. Certains n'ont pas hésité à lui consacrer des interviews de manière à démystifier le geste commis. «Bras d'honneur : Longuet assure avoir voulu s'opposer au ‘procès de la colonisation' en Algérie», «Le mystérieux bras d'honneur», «Longuet : un bras d'honneur de bon cœur», «Gérard Longuet justifie son bras d'honneur sur le plateau»… autant de titres qui illustrent de la distance prise par la presse française à l'égard de cette affaire qui devrait plutôt les préoccuper en raison de ses conséquences.