Une conférence régionale sur la réforme de la sanction pénale en Algérie et la mise en œuvre de la résolution des Nations unies portant moratoire sur la peine de mort s'est ouverte hier à Alger. La conférence, qui s'étale sur deux jours, est organisée par la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'homme (CNCPPDH) et l'Organisation internationale de la réforme pénale. Interrogé sur l'objectif de cette conférence, le président de la CNCPPDH, Farouk Ksentini, a indiqué que celle-ci va débattre de la peine de mort avec différentes parties qui sont pour ou contre cette question, soulignant que l'essentiel «est l'ouverture d'un débat autour de cette question». «Notre commission est pour l'abolition, mais nous avons le souci de respecter les autres points de vue», a ajouté M. Ksentini. De son côté, le directeur régional de l'Organisation internationale de la réforme pénale, Tahar Boumedra, a expliqué que cette conférence vise à créer un «lobby pour l'abolition de la peine de mort». Il a précisé que «l'Algérie est le seul pays arabe à avoir voté les deux résolutions des Nations unies, demandant à la communauté internationale d'imposer un moratoire sur la peine de mort. Il s'agit, a-t-il dit, des résolutions 62-149 de 2007 et 63-430 de décembre 2008, au moment où sept pays arabes se sont abstenus et tous les autres ont voté contre». M. Boumedra a souligné, en outre, que la conférence a également comme but de «saluer» la position algérienne et d'apporter un soutien aux initiatives aussi bien nationales qu'internationales «en vue de limiter l'application de la peine de mort et éventuellement de l'abolir».