L'intervention militaire au Mali est «inutile dans la conjoncture actuelle» et l'internationalisation de la question ne fera qu'«aggraver la situation», a estimé samedi le conseiller à la présidence de la République, Kamel Rezzag Bara, sur les ondes de la Radio algérienne. M. Bara a indiqué qu'il était «nécessaire» d'aboutir à un accord acceptable pour éviter le débordement de la crise malienne au-delà des frontières, soulignant la nécessité d'aider ce pays à «élaborer une feuille de route en accord avec tous les acteurs à Bamako pour sortir de la crise politique». «Nécessaire» aussi la distinction entre les rebelles qui constituent les groupes touaregs qui ont des revendications politiques (Ançar Eddine et le mouvement national pour la libération de l'Azawad-MNLA) et les groupes terroristes appartenant à l'organisation Al Qaïda et les groupes de narcotrafiquants, a encore estimé le conseiller à la Présidence algérienne. Favorisant le dialogue et les négociations avec les groupes ayant des revendications politiques, il a rappelé qu'on devait faire face aux groupes terroristes par des moyens de lutte antiterroristes et non pas par une intervention militaire, ce qui la rend «inutile dans le contexte actuel», a jugé M. Bara. Ce dernier est revenu sur la position algérienne vis-à-vis de la question. Une position qui «repose sur le sentiment profond qu'elle éprouve du danger, et c'est ce qui l'a incité à affronter la situation au lendemain de la crise libyenne», a indiqué M. Bara. «L'intervention étrangère en Libye a éveillé la prise de conscience de l'Algérie quant au danger qui menace ses frontières, et fait en sorte qu'elle prenne «toutes les mesures de prévention», dont l'accueil des réfugiés et des blessés et la surveillance des groupuscules terroristes impliqués dans le trafic de drogue», a-t-il souligné, rappelant que la Présidence était convaincue que «la solution réside dans la paix et non dans la guerre». Interrogé à propos des otages algériens enlevés à Gao, au Nord Mali, M. Bara a déclaré que «l'Algérie ne ménage aucun effort pour leur libération».