Alors que s'est ouvert ce dimanche, à Abuja un sommet sur une éventuelle intervention armée, l'Algérie réitère sa position réaffirmant que la «solution ne peut être que politique et pacifique». Pour Kamel Rezzag Bara, conseiller à la présidence de la République, l'internationalisation de cette question ne fera qu'«aggraver la situation» et qu'il est nécessaire d'aboutir à un accord acceptable pour éviter le débordement de la crise au-delà des frontières. Rezzak Bara, Le conseiller à la présidence de la République, a affirmé, hier, samedi, que l'intervention militaire au Mali est «inutile dans la conjoncture actuelle» et que l'internationalisation de cette question ne fera qu'«aggraver la situation». Invité de l'émission «Niqach El Ousbouh» (Débat de la semaine) de la Chaîne I de la Radio nationale, Kamel Rezzag Bara a indiqué qu'il était «nécessaire d'aboutir à un accord acceptable pour éviter le débordement de la crise malienne au-delà des frontières», soulignant la nécessité d'aider ce pays à élaborer une feuille de route en accord avec tous les acteurs à Bamako pour sortir de la crise politique». Il a estimé en outre que la communauté internationale doit faire la distinction, à l'instar des pays du champ, entre les groupes ayant des revendications politiques et avec lesquels on peut négocier et les groupes terroristes auxquels il faut faire face par des moyens de lutte antiterroriste et non pas par des moyens d'intervention, affirmant que l'Algérie faisait la différence entre une intervention militaire «inutile dans la conjoncture actuelle» et la lutte antiterroriste. M. Bara a souligné que la situation au Mali était «complexe» et la crise que traverse ce pays était «pluridimensionnelle», ajoutant que cette crise risque de déborder au-delà des frontières maliennes si les parties concernées ne parviennent pas à une solution politique. Pour le conseiller à la présidence de la République, la question du Mali «est une affaire interne et il n'y a pas lieu de l'internationaliser, car les conditions d'un règlement au sein des pays du champ à travers les mécanismes existants (comité d'état major conjoint - Cemoc - et l'unité fusion liaison - UFL) existent. Kamel Rezzag Bara a mis l'accent sur la nécessité de faire la distinction entre les problématiques politiques et les groupes terroristes qui se sont renforcés par les rançons des otages et le trafic de drogue, ainsi que sur la nécessité d'apporter une aide au gouvernement de Bamako pour un accord dans le cadre d'un consensus national sur un plan de sortie de crise. Les musulmans ne vivent pas seuls au nord du Mali et les Touareg ne vivent pas seulement au nord de ce pays, a-t-il dit, affirmant que «la question doit être traitée dans son contexte». L'invité de la Chaîne I a relevé «deux points essentiels» de la crise au Mali, à savoir la crise politique à Bamako suite au coup d'Etat de mars 2012 qui a conduit à des conflits politiques internes et le contrôle par des groupes rebelles et terroristes des trois quarts du nord du pays. S'agissant de la crise politique, M. Bara a indiqué que «les acteurs politiques doivent s'entendre sur un plan d'action pour sortir de cette situation provisoire et parvenir à une situation constitutionnelle acceptable». S'agissant du deuxième point, il a estimé nécessaire de faire la distinction entre les rebelles qui constituent les groupes touareg qui ont des revendications politiques (Ançar Eddine et le mouvement national pour la libération de l'Azawad-MNLA) et les groupes terroristes appartenant à l'organisation d'Al-Qaîda et les groupes de narcotrafiquants. «La préservation de l'intégrité territoriale et la souveraineté du Mali» sont une ligne rouge pour l'ensemble de ces groupes, a-t-il souligné. La situation dans la région du Sahel «risque de restructurer la région au plan géostratégique du fait de plusieurs facteurs dont la crise au Mali, le trafic de drogue et la propagation des groupes terroristes», a-t-il ajouté.