Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.
Les magistrats arrêtés crient au non-respect des procédures de perquisition Alors que les gendarmes affirment que le procureur général a été saisi avant que les mis en cause ne soient pris en flagrant délit
L'affaire des magistrats arrêtés, jeudi soir, dans le bungalow 33 du complexe touristique Nabil, sur la plage Madrid de Rechgoun, à Béni-Saf, en compagnie de sept prostituées dont une mineure, est au cœur d'une véritable bataille juridique entre les magistrats mis en cause, qui ont relevé l'absence d'un mandat de perquisition lors de leur arrestation, a-t-on appris hier de sources proches de l'enquête. Selon la gendarmerie, «ses éléments ont agi sur la base d'informations fournies par une entremetteuse faisant état de soirées régulières avec des filles de mœurs légères au dit bungalow et que plusieurs clients se sont plaints de nuisances nocturnes». Et d'ajouter que «l'identité des occupants n'a été connue qu'après leur arrestation», tout en soulignant «qu'une fois leur identité et profession établies, le commandant de groupement de la gendarmerie de Aïn Temouchent a été saisi, qui a aussitôt pris contact avec le procureur général de la cour de Sidi Bel Abbès territorialement compétent et qui a ordonné la poursuite de l'enquête et l'audition de toutes les personnes arrêtées». Toujours selon l'enquête, l'entremetteuse a reconnu avoir amené à maintes reprises des filles à ce groupe de personnes et toujours à ce même bungalow contre de fortes sommes d'argent. Ainsi, les enquêteurs déclarent «n'avoir enfreint aucune procédure dans l'arrestation des mis en cause». L'inspecteur général du ministère de la Justice a été dépêché en urgence à Aïn Temouchent et a entendu, en présence du commandant de groupement de gendarmerie, tous les magistrats pris en flagrant délit. Selon notre source, parmi les magistrats arrêtés figure un juge d'instruction qui a instruit les deux grandes affaires qui ont secoué la wilaya de Tlemcen, à savoir l'affaire dite El-Haicha et celle de l'ex-chef de sûreté de wilaya. L'on apprend aussi que le général Boustila suit en personne l'évolution de cette affaire afin «que les gendarmes qui ont instruit cette arrestation ne subissent aucune forme de pression». A Tlemcen tout comme à Aïn Temouchent, cette affaire a pris des proportions de «grand scandale» et continue d'alimenter la polémique sur les places publiques des deux wilayas.