voit ses murs s'effriter et des effondrements en cascade sont enregistrés depuis le début de cette année dans les vieux quartiers de la ville. Au total, les services de la Protection civile ont recensé plus d'une trentaine d'interventions dans des immeubles vétustes classés généralement dans la catégorie rouge par les services techniques de la commune. Des dizaines de familles sinistrées se sont ainsi retrouvées du jour au lendemain dans la rue, avec comme seule «consolation» des affectations provisoires de logements en cours de construction ! Avec l'arrivée de l'hiver, ces familles sinistrées, avec femmes et enfants, grelottent de froid dans des tentes érigées souvent en plein rue. Les premières victimes de cette situation désolante sont les enfants et en particulier ceux scolarisés dont nombreux n'arrivent plus à poursuivre leur scolarité. A la rue Philippe, dans le quartier de Sidi El Houari, une vingtaine de familles sont depuis juin dernier dans la rue après l'effondrement de l'immeuble qui les abritait. Une habitante de cet immeuble a été blessée lors de cet effondrement. Elle montait les escaliers lorsque l'effondrement s'est produit. Cet immeuble est de ceux classés menaçant ruine à travers les vieux quartiers d'Oran. Les 20 familles de la rue Philippe ne sont pas les seules à vivre cette situation. D'autres dans des quartiers populaires, à l'exemple de Jules Ferry, Hamri et autres courent les mêmes risques, car les immeubles en ruine qu'elles habitent se sont dégradés davantage. Dans le quartier de Bel-Air, des familles occupant l'immeuble n°27 au quartier Belhouari El-Houari vivent dans le même désarroi. La bâtisse qui les abrite, occupée depuis plus de 50 ans, représente un danger pour elles : des murs lézardés, des plafonds qui risquent de tomber à n'importe quel moment, des escaliers branlants, sans parler des infiltrations d'eau de pluie durant cette saison hivernale. Cet immeuble a été sujet à des effondrements partiels à plusieurs reprises. Récemment, d'autres immeubles se sont écroulés dans plusieurs quartiers populaires de la ville, à l'exemple de celui de la rue de Carthage à Sananès où une bâtisse classée en péril depuis 2004 s'est effondrée. Huit familles se sont retrouvées dans la rue et 14 autres familles ont dû évacuer leurs domiciles par peur d'effondrement. Qu'attendent les autorités locales pour reloger ces familles ? Le chef de l'exécutif a certes promis de reloger 2000 sinistrés avant la fin de l'année, mais de nombreuses familles restent sceptiques puisque les opérations de relogement ont été reportées à maintes reprises ces derniers mois par les autorités locales. Et en attendant, Oran continue de prier et de guetter la moindre goutte d'eau tombée du ciel, synonyme de danger d'effondrement.