L'Algérie va traverser, dès l'année prochaine, une période des plus difficiles et affrontera les effets, très redoutables, de la crise économique qui a secoué le monde et particulièrement le continent européen. Les signes économiques sont au rouge et aucun indice ne prête à l'espoir. C'est du moins ce qui ressort du rapport du centre de prévisions internationales IHS Global Insight sur l'évaluation des risques d'investissements en Algérie. En effet, les quatre années à venir seront marquées par la persistance d'un fort taux d'inflation, la poursuite de la dévaluation du dinar et de faible taux de croissance. Ainsi, le rapport indique que l'inflation va connaître une légère baisse dès l'année prochaine pour se stabiliser autour de 4% et connaîtra une nouvelle hausse en 2016. L'inflation devrait passer de 9% en 2012 à 6,1% en 2013, 4,2% en 2014, et 4,1% en 2015. La tendance à la hausse va reprendre dès 2016 où ce taux sera de 4,3%. «Les risques inflationnistes seront à la baisse à moyen terme grâce à la politique prudentielle mise en œuvre par la Banque centrale et aux subventions du gouvernement», mentionne le rapport qui prévient également contre l'impact de la dépendance envers les revenus pétroliers sur l'économie algérienne. Le rapport souligne la poursuite «d'une appréciation timide» du dinar face au dollar à court et moyen terme. Le taux de change passera de 79,73 DA/dollar à la fin de l'année en cours à 82,43 DA en 2013 en raison de «la baisse attendue des flux d'investissements étrangers, à la baisse des exportations et à la faiblesse continue de l'euro». Avec le rebond de l'euro prévu dans deux ans, le taux de change du dinar connaîtra une hausse insignifiante pour atteindre 79,74 dinars pour un dollar en 2014. Une dépréciation à 78,95 dinars aura lieu en 2015 puis 77,58 DA/dollar en 2016. Le rapport de l'IHS redoute «l'impact de cette appréciation sur la croissance du secteur hors hydrocarbures». Même situation pour le taux de croissance qui continue sa descente. Ce taux va connaître un léger recul en 2013 à 2,2% après celui enregistré en 2012 à 2,4%. Il sera de 3% en 2014, puis 3,5% en 2015 et 4,1% en 2016. «La baisse de la croissance du PIB réel prévue pour 2013 serait simplement le résultat de la chute du prix du pétrole, attendue dès l'année prochaine», explique l'IHS. Les prix du Brent devront également connaître une baisse dès cette année selon les prévisions de l'IHS. Ainsi, le baril devrait glisser à 93 dollars en 2013 et atteindre un plus bas niveau à 85 dollars en 2015 avant de remonter légèrement pour frôler les 90 dollars à l'horizon 2020. La valeur nominale du PIB global qui sera de 193,9 MDS USD en 2012, passera durant les quatre prochaines années à 183,9 MDS USD, 190,7 MDS USD, 196,4 MDS USD à 219,5 MDS USD (2013 à 2016). Quant au PIB annuel par habitant, il se situerait à 5315 dollars cette année, avant de fléchir à 4971 dollars en 2013 pour augmenter de nouveau à 5089 dollars, 5176 dollars puis à 5712 dollars durant les trois années suivantes. Les experts de l'IHS avertissement contre «le manque de visibilité concernant les prix du pétrole et la demande mondiale», un élément qui risque de «peser lourdement sur les perspectives de croissance du pays». Selon eux, ce nouveau contexte de baisse les prix pétroliers, les perspectives de croissance en Algérie seront sévèrement diminuées». Le rapport relève également que les exportations d'hydrocarbures de l'Algérie devraient baisser en passant de 75,8 MDS USD en 2012 à 67,5 MDS USD en 2013, à 66,6 MDS USD en 2014, à 64,4 MDS USD en 2015. Grâce à la reprise des prix du Brent attendue dès 2016, ses exportations devront remonter à 67,9 MDS USD durant la même année.