L'Algérie se prépare à toutes les éventualités d'invasion acridienne du fait qu'il n'y a plus ni prospection ni traitement au nord du Mali, a indiqué hier un spécialiste de l'Institut national de protection des végétaux (INPV). Les équipes algériennes de lutte contre le criquet pèlerin effectuent à présent des prospections aériennes à Tamanrasset, Illizi et au sud d'Adrar. Les équipes aériennes ont été mobilisées pour renforcer les prospections qu'effectuent les équipes terrestres réparties dans les wilayas du Sud, notamment à Adrar, Tindouf et Béchar. Malgré le fait que la menace d'une invasion n'est pas pesante, notre pays préfère se préparer au pire des scénarios. Depuis le mois d'octobre, l'Algérie s'attendait à des infiltrations de populations de criquets solitaires qui ne peuvent pas former des d'essaims. A court terme, les spécialistes algériens ont écarté le risque d'une invasion. Les équipes algériennes ont traité, jusqu'à présent, des criquets solitaires à l'extrême Sud du pays. «Les traitements effectués ont pour objectif d'empêcher ces individus solitaires à se regrouper et casser le phénomène de grégarisation», nous a indiqué un spécialiste de la lutte antiacridienne. Les équipes ont préféré traiter les zones où les criquets sont apparus même s'ils ne représentaient pas un danger car ils voulaient empêcher leurs regroupements. Certains criquets solitaires ont été aperçus à Ouargla mais, a-t-il rassuré, ils ne constituent pas de risque. Les équipes de lutte antiacridienne continuent de surveiller les zones naturelles de reproduction de criquets pour éviter toute surprise d'invasion. «Des prévisions sont élaborées en fonction du potentiel acridien», a indiqué la même source, avouant que la menace est moins pesante sur l'Algérie si ce n'est «l'absence de données sur l'évolution de la situation relative au criquet pèlerin au Mali et au nord- ouest du Niger». De petits essaims au nord-est du Mali Par ailleurs, les spécialistes de la lutte antiacridienne de l'Observatoire acridien de l'Organisation onusienne pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) s'attendent à une évolution dans les prochaines semaines. «Davantage de groupes et de petits essaims se forment au Mali et au Niger et se déplacent vers l'Algérie, la Libye, le nord-ouest de la Mauritanie et peut-être le Maroc», indiquent ces spécialistes. De nouveaux rapports de cette organisation indiquent que les ailés de seconde génération forment des groupes et de petits essaims dans le nord-est du Mali. La situation relative au criquet pèlerin demeure sérieuse, a-t-on noté, ajoutant que les opérations de lutte terrestre se poursuivent, au Niger et en Mauritanie, contre des groupes de larves et d'ailés. Au Niger, des bandes larvaires se forment près de Tahoua alors que sur la côte de la Mauritanie, les criquets ont été perçus au sud de Nouakchott. Des opérations de lutte ont également été réalisées dans le sud de l'Algérie contre des groupes d'ailés, près de la frontière avec le Niger. Dans les pays de la région, la lutte se poursuit au Tchad où de petits essaims continuent à se former dans le nord-est, près de Fada. Une superficie de 2453 ha a été ainsi traitée. En Mauritanie, la superficie traitée a dépassé les 13 000 hectares alors qu'au Niger, les équipes de ce pays ont traité 7549 hectares.