Malgré la gravité de la situation à Ghaza, où près de 100 Palestiniens, pour la plupart des civils, sont tués dans des raids aériens, les ONG d'habitude promptes à réagir sur l'atteinte aux droits de l'homme ont brillé par leur absence. Est-ce que la mort des Palestiniens ne semble pas susciter le même intérêt chez ces organisations ? Aucun communiqué ou rapport dénonçant ou faisant état de la situation sécuritaire et humanitaire – pourtant déplorable – de la population ghazaouie, n'a été rendu public. Sur le site internet de Human Rights Watch, rien n'indique qu'un massacre est en cours à Ghaza. Sur la page d'accueil de HMW, l'actualité est réservée à la Côte d'Ivoire, au Maroc ou encore à la Guinée ainsi qu'à l'Angola. La page d'accueil du site de l'organisation Amnesty International est, quant à elle, réservée à la ségrégation dans les écoles en République tchèque ainsi qu'au sort des prisonniers maintenus dans les isoloirs en Californie. La navigation sur le site mènera à la situation des migrants en Libye ou la situation en Syrie mais pas à la moindre information sur ce qui se déroule à Ghaza. Pour sa part, la Fédération internationale des droits humains, qui regroupe un nombre important d'associations et de ligues des droits de l'homme dans le monde, a publié une lettre datée du 16 novembre dernier, signée par 13 organisations régionales des droits de l'homme, appelant à une session spéciale du Conseil des droits de l'homme de Ghaza, afin de «mettre fin aux violations du droit international». Les ONG, très actives pendant les conflits apportant un soutien moral et médiatique, n'ont pas cette fois-ci montré la même dynamique.