La délégation de Human Rights Watch en visite en Algérie depuis avant-hier a rencontré, hier, le président de la Ligue algérienne des droits de l'Homme (LADDH). Lors de cette entrevue, qui a duré deux heures avec Me Ali Yahia Abdenour, il a été question “de la situation des libertés publiques, du statut matrimonial, de la séparation des pouvoirs et de la réforme de la justice, du dossier des disparus et de l'amnistie générale et de la question des droits de l'Homme en Algérie”, lit-on dans le communiqué de la LADDH rendu public hier. Sur la question de l'amnistie, Olivier Bercault, expert à Human Rights Watch, a expliqué à Liberté qu'“il s'agit d'une option à haut risque”. La raison ? “Elle conditionne l'avenir de paix en Algérie”, a-t-il indiqué sans donner d'autres indications promettant de revenir sur le sujet à la fin de la mission de la délégation de Human Rights Watch s'achevant dans deux semaines. Quoi qu'il en soit, la question de l'amnistie générale est le thème central de la visite de la délégation de cette organisation non gouvernementale (ONG) américaine basée à New York. C'est ce que nous a confirmé Ricky Goldstein, le directeur de recherche chargé du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord à Human Rights Watch en précisant : “Nous sommes venus écouter les Algériens sur la question de l'amnistie générale.” De son côté, Me Ali Yahia Abdenour a précisé que la délégation de Human Rights Watch s'est “contentée d'écouter notre vision sur plusieurs questions dont celle de l'amnistie générale en attendant de nous revoir une deuxième fois pour de plus amples informations”. L'autre sujet concerne le fonctionnement de la justice. “Nous nous intéressons au fonctionnement de la justice avant et après la réforme de l'appareil judicaire”, a encore ajouté encore Ricky Goldstein. Interrogé sur la proximité de leur visite avec la délégation d'Amnesty International ayant séjourné le mois dernier en Algérie, “posez la question au gouvernement algérien !” a répondu Ricky Goldstein. Il a précisé : “Depuis des années nous demandons des visas, et ce n'est que maintenant qu'on nous les délivre au même moment qu'Amnesty International.” Aujourd'hui, la délégation de cette ONG de défense des droits de l'Homme devra rencontrer Me Farouk Ksentini, le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'Homme (CNCPPDH) et également président du mécanisme ad hoc sur la question des disparus. “Il s'agira de discuter sur les questions liées aux droits de l'Homme, aux disparus, à la situation de la femme et à la presse”, a indiqué Me Ksentini. NADIA MELLAL