L'ONG internationale Human Rights Watch dénonce les dépassements. La population sahraouie, qui vit sous le joug des autorités marocaines dans les territoires occupés, n'est pas au bout de ses peines. En effet, en plus de subir les affres d'une colonisation qui dure depuis maintenant plus de 32 ans et en dépit d'un cessez-le-feu entré en vigueur depuis le mois de décembre 1991, elle est encore loin d'atteindre cette paix tant espérée. Elle doit encore subir une répression et des abus qui ne font que redoubler de férocité au fur et à mesure que l'échéance des prochaines négociations, les cinquièmes du genre (à Manhasset) pointent le bout de leur nez. Les preuves sont indéniables. Et il n'y a que cet orgueil d'un nationalisme (marocain) mal placé pour nier des faits avérés et difficilement réfutables. Au mois de mai 2006, le Haut Commissariat aux droits de l'homme avait dépêché une mission au Sahara occidental. Le rapport qui s'en est suivi et qui devait être revêtu du sceau de la confidentialité a fini par être révélé à la presse. Qu'a-t-il dévoilé? Une situation des droits de l'homme dans les territoires sahraouis des plus «préoccupantes», mieux encore: les populations sahraouies étaient privées de leur droit à l'autodétermination. Après de telles conclusions, il faut avouer que le rapport du Haut Commissariat aux droits de l'homme aura mis le pouvoir marocain dans une situation des plus inconfortables. D'autre part, le rapport annuel de 2007 d'Amnesty international abonde dans le même sens. Que révèle-t-il? Il établit un lien direct entre la persistance de graves violations des droits de l'homme dans ces territoires occupés sahraouis et l'entrave du processus d'autodétermination du peuple sahraoui. Deux rapports de deux organisations différentes qui aboutissent aux mêmes conclusions. C'est édifiant! Les droits de l'homme dans les territoires occupés se dégradent. Cela est évident. Jeudi et comme pour enfoncer le clou, l'ONG américaine Human Rights Watch (HRW) dévoile les abus commis par les autorités marocaines contre les populations civiles sahraouies. Selon cette dernière, la police marocaine opère en toute impunité dans les territoires occupés du Sahara occidental. Dans un communiqué diffusé sur son site, Human Rights Watch, cite le cas de deux militants sahraouis des droits de l'homme. Dahla Rahmouni et son compatriote Brahim Al Ansari ont été arrêtés «arbitrairement» en décembre 2007. Cela s'est passé dans la ville d'El Ayoun occupée. Ils ont été passés à tabac par des policiers marocains. Les autorités coloniales ont refusé de prendre en compte leurs plaintes et leurs témoignages. L'enquête a été bouclée pour «manque de preuves», rapporte Human Rights Watch. «Une vraie enquête aurait inclus les témoignages des officiers de police accusés d'abus comme ceux des défenseurs des droits de l'homme qui les ont accusés», a souligné Sara Wilson, directrice pour l'Afrique du Nord à HRW. Au lieu de cela, les autorités marocaines ont fait preuve de partialité. Les autorités marocaines ont tenté de discréditer les deux victimes au lieu d'essayer d'établir la vérité, a conclu HRW. Le Royaume chérifien serait-il rattrapé par son histoire. Tazmamart, Derb Moulay Chérif et maintenant la «Cacel Negra» et des lieux de tortures anonymes...Les fantômes ressurgissent.