Après des années d'attente de l'accord du gouvernement algérien, les organisations non gouvernementales internationales peuvent enfin accomplir leurs missions en Algérie. En effet, le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a décidé de donner son aval aux ONG d'envoyer des délégations en Algérie en septembre prochain. Il a, cependant, chargé le président de la Commission consultative des droits de l'homme (CNPPDH), Farouk Ksentini, d'étudier le dossier, lors du Conseil des ministres présidé par Abdelaziz Bouteflika il y a quelques semaines. Le gouvernement algérien procédera au lancement des invitations, dans les semaines à venir, aux ONG désireuses de s'enquérir de la situation des droits de l'homme dans le pays et de mener des activités dans le cadre de projets de développement et de coopération. Transparence Contacté, le président de la CNPPDH affirme : «Le gouvernement algérien a décidé d'œuvrer à coopérer avec toutes les ONG sans exception, à promouvoir les droits des citoyens avec l'appui de la société civile.» Et d'ajouter : «Mais ces ONG sont sommées d'effectuer un travail honnête et objectif sur l'Algérie et de ne pas commettre les mêmes dépassements.» Si M.Ksentini met en garde les ONG en question, sans «pour autant leur imposer des conditions au préalable», c'est parce que «certaines ONG ont accusé le gouvernement algérien de faire la guerre contre les démocrates et que les droits civils sont bafoués», selon notre interlocuteur. Par ailleurs, le président de la CNPPDH assure que «les ONG auront accès aux différentes institutions, prisons et autres terrains de travail, et bénéficieront de la collaboration du mouvement associatif et des ligues des droits de l'homme, notamment la presse». A rappeler que depuis 2005, plusieurs ONG ont essuyé des refus d'entrée en Algérie, à l'instar d'Amnesty International et Human Rights Watch.