Ses sujets et ses motifs viennent du quotidien, mais aussi du monde des spectacles, elle métamorphose alors à son tour ce monde-là par une sorte d'hallucination concertée.Peinture fluide avec une transparence qui donne tant de fraîcheur à ses tableaux. Valentina Ghanem Pavlovskaya a ce don de capter ses personnages en plein mouvement. Valentina nous a ouvert la porte de son atelier où sont accrochées ses œuvres sur des murs en pierre forçant le visiteur à caresser du regard les couleurs fraîches et chatoyantes qui «racontent» l'être. Les personnages sont vrais, les décors, même elliptiques, sont vrais, mais aucune couleur n'est vraie, aucune lumière ne peut être assignée à une source «réelle». Comme une enchanteresse poétique, elle éclaire de reflets imaginaires, de lueurs blafardes, fantomales, éblouissantes et crues comme dans le cas Des mensonges en musique.
D'odessa à Alger Tous ses tableaux ont en commun une acuité d'observation, un sens inné du raccourci, du trait juste, du détail significatif. Elle privilégie l'expression sur la narration, la concision sur la mise en scène. Après des études à la Société des beaux-arts d'Odessa en 1977, elle enseigne, puis s'installe définitivement en Algérie. Elle découvre ce pays de soleil et de lumière et peint les traditions de différentes régions d'Algérie. «Ici, les traditions sont encore conservées, on retrouve encore les anciens costumes dans les fêtes, c'est merveilleux !» Le figuratif était une étape pour elle pour passer à un autre style avec d'autres thèmes où la poésie et la musique sont souvent présentes. Valentina est une grande passionnée des années 30. Une période riche en créations. C'étaient les années du blues et du jazz, du surréalisme du cinéma, des révoltes, mais aussi des danses. C'étaient aussi Maïakovski et les poètes maudits. Valentina s'inspire de poésie et de musique dans Violoniste imaginaire, Quelques notes de blues, Louis Armstrong, Vision du poète. Elle peint beaucoup de portraits de gens qu'elle aime, souvent des artistes : Edith Piaf, Patricia Kaas, puis il y a les poètes : Francis Scott, Fitzgerald, Boulgakov, Esmein, Alexandre Blok, Vladimir Maïakovski, c'est un hommage qu'elle leur rend. Valentina a été bercée depuis sa prime enfance dans la musique et l'art d'une manière générale. D'une mère professeur d'art et d'un père peintre, fondateur de l'école des beaux-arts. «Jusqu'à présent, mon père reçoit sans cesse ses anciens élèves, il éprouve un grand plaisir.» Une peinture nostalgique Toulouse-Lautrec au féminin, Valentina dessine par la couleur comme par le trait. La peinture de cette artiste possède une féerie où le merveilleux joue avec des colories flamboyants. Peintre prolifique, elle expose à Odessa (Ukraine) en 1976 et en 1979, puis une fois installée en Algérie en 1981, elle expose dans plusieurs régions du pays et a été plusieurs fois primée. Valentina possède la science au point de recréer l'ambiance et de ressusciter l'âme de ses personnages. Elle s'intéresse plus à l'immatérialité, à la grâce de leurs mouvements, à la vérité de leurs attitudes qu'à leurs personnalités propres. La peinture de Valentina est faite de nostalgie, elle va dans ses couleurs vers le plus vif et le plus électrique jusqu'au confluent du réel et du fantasmagorique.