Elles sont neuf. Elles sont artistes peintres. Elles exposent. La peinture les a réunies le temps d'une exposition. L'occasion pour elles, jusqu'au 30 du mois en cours, de rendre hommage à la femme et à sa participation très active au rayonnement de la culture et de l'art. Depuis jeudi dernier, l'institut Cervantès d'Alger abrite une exposition collective de neuf artistes plasticiens d'Algérie et d'Espagne intitulée “Femenino plural” (féminin au pluriel). Sa particularité : des plasticiennes qui exposent. Des femmes peintres. Elles, ce sont Meriem Benchaâbane, Amel Daoudi, Silvia Galdeano, Valentina Ghanem, Aïcha Hadj Saddok, Nadya Hamrène-Haffaf, Djahida Houadef, Hadia Khelil et Margarida Riera. Leur point commun : la peinture. Chaque artiste expose un travail (trois ou quatre tableaux), une perception artistique, picturale. Chacune offre au public une infime partie d'un talent. Un talent avéré et surtout riche et varié. Le thème de cette exposition, dédiée à l'art au féminin, est très panaché, voire hétéroclite : le foyer, la femme, la nature, la mythologie ainsi que les arabesques (un art très présent et en Algérie et en Espagne). Des sujets libres, flirtant sur le vague, le flou et le détail en même temps. Le flou dans la perception. Le détail dans l'exécution. D'ailleurs, la diversité n'est pas uniquement propre à la thématique. Même les techniques diffèrent d'une artiste à une autre. Cela va de l'acrylique à la gouache à la peinture sur verre ainsi qu'à la technique de volume (pour les effets tridimensionnels). Chaque plasticienne avait son panneau. Un espace réservé rien que pour elle. Sur cette partie du mur, des tableaux. Mais aussi des histoires. Le public, à travers ces quelques toiles exposées – une sorte d'échantillons – peut découvrir le monde ô combien magique de la palette, des couleurs et des pinceaux. Il peut plonger dans le monde de l'expressionnisme, de la transmission visuelle et picturale. Après avoir fait le tour de la salle d'exposition, le public a l'impression d'avoir lu un livre de contes ou un recueil de nouvelles, tellement les toiles sont chargées d'histoire. Des histoires extraites d'un vécu, d'un parcours particulier, individuel. Certes, ces neuf plasticiennes se sont réunies autour de la peinture, mais la perception diffère. Valentina Ghanem expose les saisons. Trois toiles représentant l'automne, l'hiver et l'été. C'est “le temps qui ne nous touche pas”, qui nous échappe aussi. Les saisons sont là, présentes par les couleurs spécifiques de ces saisons. Djahida Houadef, fidèle à son style, nous emmène dans un monde magique, irréel où tout est presque démesuré, mais en même temps poétique et naïf. La mise en abîme est fort présente chez l'Espagnole Margarida Riera. Des couleurs qui rappellent celles de la terre. Cette terre qui donne la vie et qui récupère. Qui transforme. Il en est de même pour les autres exposantes qui brillent par la maîtrise du travail. Impossible de rester insensible. On est vite happé par ces couleurs. Un tourbillon de couleurs à n'en plus finir. À vous chatouiller les yeux. À rappeler que cette exposition entre dans le cadre de la présidence espagnole de l'Union européenne et de la Journée internationale de la femme. Elle est organisée par l'ambassade d'Espagne à Alger en collaboration avec l'Institut Cervantès et l'Agence espagnole de coopération internationale et pour le développement. “Femenino plural”, exposition à l'institut Cervantès d'Alger tous les jours, sauf week-end.