Tel est le chiffre de la production fixé pour la filière lait à Annaba dans le cadre du plan de performance 2010/2014, apprend-on du président de l'association des éleveurs de la wilaya, Salah Ouchtati. Selon notre interlocuteur, «les quelque 800 éleveurs disposant d'un cheptel laitier de 18 000 vaches de race améliorée et de 30 000 de race locale, dont l'élevage est concentré pour la plupart dans les communes de Berrahal, d'El Cheurfa et El Eulma, régions à vocation agropastorale, sont confrontés à la faiblesse et la diversification de l'aliment de bétail qui coûte de plus en plus cher, limité ainsi au fourrage concentré et aux herbes sèches. «La filière fait également face à l'existence d'un marché informel du lait cru qui absorbe de grandes quantités de lait destinées au circuit privé de la transformation qui est apparemment très actif. Cette situation provoque des écarts entre les quantités produites et celles réellement collectées. Ainsi, ces quantités du circuit informel ne sont pas soumises à des contrôles sanitaires, ce qui pose un vrai problème de santé publique. Plus grave, la décharge publique de Berka Ezargua qui accueille des centaines de tonnes de déchets ménagers quotidiennement sert depuis des années de pâturage à des dizaines de vaches laitières. En dépit de ces contraintes, le président de l'association des éleveurs de la wilaya se dit optimiste quant à l'avenir de cette filière et annonce que 1200 jeunes promoteurs, dans le cadre des dispositifs Cnac et Ansej, viendront consolider la production laitière.