A la veille de la Journée mondiale de la lutte contre les violences faites aux femmes célébrée hier, et dans le cadre des activités de Dar Houria et de la campagne «Kif Kif devant la loi», l'association Djazaïrouna, soutenue par l'Union européenne, a organisé vendredi et samedi à Alger un séminaire sous le thème «Les procédures nationales et internationales relatives aux discriminations à l'égard des femmes». Les travaux de ce séminaire de deux jours en direction des futurs cadres de l'Observatoire des violences faites aux femmes (OVIF) étaient axés sur les instruments internationaux : chartes, pactes et conventions internationaux signés et/ou ratifiés par l'Algérie auxquels les militants féministes pouvaient avoir recours afin de lutter contre la discrimination et les violences à l'égard des femmes en Algérie. Dans son exposé, Ghania Graba, universitaire et juriste, a tenu à informer les présents sur les pactes et conventions internationaux en matière de droits des femmes ratifiés par l'Algérie ainsi que sur la législation nationale relative à l'application des instruments internationaux. Dans l'après-midi, c'était au tour de Karima Benoun, professeur en droits humains à l'université de Californie, de présenter une étude comparative entre les instruments non ratifiés et signés par l'Algérie. Comment faire prévaloir les droits égalitaires universels devant les juridictions algériennes ? L'universitaire a tenté de répondre à cette problématique. Outre les autres volets abordés durant le séminaire, à savoir la réflexion sur les grandes lignes de l'analyse des discriminations pour le prochain rapport alternatif (dans quel cas doit-on faire un rapport ? comment rédiger les rapports ?), ou encore l'information sur la production de la société civile, l'assistance, composée principalement de membres de la société civile, en particulier de membres des associations Tharwa N'Fadhma N'Soumeur, (les enfants de Fathma N'Soumeur) Amusnaw (le savant) et Rassemblement actions jeunesse ainsi que des membres du Mouvement de la jeunesse indépendante pour le changement (Mjic) et SOS Disparus, a pu poser des questions aux intervenants et débattre parfois passionnément du thème. Les militants, dont beaucoup de jeunes et d'hommes ont également eu droit à des exercices encadrés par les organisatrices en matière d'aide aux femmes violentées ou discriminées et de rédaction de rapports. Ils étaient aussi invités à faire des recommandations et des propositions de lois civiles et égalitaires. Il s'agit, selon Ourida Chouaki, membre de l'association pour l'élite féministe algérienne, «de transmission du savoir, de former les prochains cadres de l'Observatoire des violences faites aux femmes». Pour Chérifa Keddar, présidente de l'association Djazaïrouna, aux «leaders du mouvement féministe qui refusent que l'action féministe s'arrête un jour en Algérie de passer le flambeau. Le fait qu'il y ait beaucoup de jeunes ici prouve bien qu'il le mouvement ne vieillit pas», affirme-t-elle.