La célébration de la Journée internationale de la femme, le 8 mars 2012, a été marquée, jeudi dernier, par des événements contradictoires. Une partie des femmes célèbrent cette journée dans une ambiance festive des salles des fêtes et des établissements étatiques. Cette journée rappelle l'importance et la nécessité de la continuité du combat pour l'émancipation de leurs droits. «Nous sommes venues spécialement en ce jour du 8 mars 2012, pour rappeler aux femmes d'abord, que ce n'est pas une journée de danse et de repas, mais, c'est une journée de lutte pour la continuité du combat pour les droits des femmes», a tonné hier, Mme Fadhila Chitour, présidente du réseau Wassila, à la placette de la Grande Poste à Alger. Plus précise, Mme Chitour a ajouté qu'«il ne faut jamais oublier les milliers de femmes victimes de viols et d'assassinats qui sont perpétrés par l'obscurantisme islamiste. Chaque personne a une part de responsabilité envers ces femmes victimes du terrorisme et autres violences sexuelles», a-t-elle rappelé dignement. La Constitution garantit l'égalité des droits. mais le Code de la famille continue de «favoriser la discrimination de manière flagrante», selon la présidente du réseau Wassila. La femme algérienne continue de subir la violence au quotidien, à en croire cette militante engagée qui ne mâche pas ses mots. Le Dr Meriem B., spécialiste en gynécologie obstétrique, ajoute à propos de la célébration de la Journée du 8 mars 2012 que, «c'est de la poudre aux yeux», dit-elle en évitant tout commentaire sur le sujet. Des dizaines de femmes venues de différentes associations telles que l'association «Djazaïrouna» de Blida, le réseau «Wassila» d'Alger, l'association «Tharwa N'Fadhma N'Soumer», «SOS Disparus», l'observatoire «Ovif» (Observatoire contre la violence faite aux femmes), des membres du Mouvement des jeunes indépendants pour le changement (Mjic), ainsi que des représentants de quelques partis politiques, à l'instar du Parti laïc pour la démocratie (PLD), qui ont soutenu cette action de «l'exercice de conscience», qui interpelle la citoyenneté. Rien que pour la wilaya de Blida, la présidente de l'association Djazaïrouna, a fait part du nombre de 1000 femmes qui ont subi les affres du «terrorisme criminel», durant la tragédie nationale. «C'est inoubliable. Nous ne pouvons pas tourner la page, alors que les terroristes criminels ont été indemnisés et leurs victimes sont ignorées». Et d'ajouter que «la vie humaine est inestimable». Sissa, cadre commerciale, dira à propos de la journée du 8 mars: «Je n'attends pas cette journée pour sortir et dire ce que je pense et je vis. Mais c'est à longueur d'année et de ma vie que je vis libre et indépendante», dit-elle en guise de prise de conscience. «La journée du 8 mars, je préfère rester à la maison, pour éviter les fêtes et spectacles en notre nom», a-t-elle dit de manière ironique. Par ailleurs, l'association «SOS Disparus», compte 8000 dossiers qui attendent que la lumière soit faite sur ce sujet.