A la veille du scrutin, les membres de la Commission nationale de surveillance des élections locales (Cnisel) de la commune d'Alger et les représentants de six partis politiques, à savoir le RND, le RCD, Ennahda, le FLN, le PT ainsi que Jil Djadid ont organisé hier un rassemblement au niveau de la place Emir Abdelkader, afin de dénoncer «la fraude» et exiger par la même occasion des «élections transparentes». Les manifestants qui en sont à leur deuxième action se disent détenir des «preuves matérielles» sur le fait que l'administration prépare d'ores et déjà une machination de fraude, pour «imposer leur candidat indétrônable, qui a brigué trois mandats et qui postule à un quatrième». Azeddine Bouda, du RND, et membre de la Cnisel de la commune d'Alger, indique : «Notre commission qui a été installée officiellement le 8 novembre et qui a entamé son travail le 13 n'a toujours pas reçu les informations nécessaires pour mener correctement ses prérogatives». Il précise : «Nous avons envoyé une correspondance au secrétaire général de la commune d'Alger, mais jusqu'à aujourd'hui, aucune suite ne nous a été donnée. Du coup, nous ne disposons pas de la liste des encadreurs (secrétaire général, les noms des chefs de centre…), et même pas du fichier électoral.» Ces «agissements sont contraires à loi et augurent de la manipulation des voix qui se prépare», expliquent les manifestants. Le vice-président de la Cnisel, du RCD, Tayeb Redouane, dénonce «les agissements» du SG de la commune qui n'a même voulu signer «l'accusé de réception de la demande qui lui a été adressée dans le cadre de leur mission». «Il nous a orientés vers le chef de daïra, alors que ce n'est pas de ses prérogatives de répondre à notre requête», précise le même interlocuteur. Ce dernier affirme qu'il y a «des manigances qui se préparent», c'est pour cette raison «qu'aucune liste ne leur a été transmise». Il cite, pour illustrer, l'exemple des personnes ayant déménagé de la commune d'Alger et qui sont toujours inscrites sur son fichier électoral, ou encore les cartes de vote où une adresse inexistante est inscrite dessus : «Ecole des Moudjahidine pour garçons». Il affirme que cette école n'a jamais existé. «Ces électeurs sont ainsi privés de leur droit de voter, car cette adresse n'existe pas, alors que des gens ayant bénéficié de logements sociaux dans d'autres communes, comme Birtouta, sont toujours portés sur notre fichier électoral». Le même militant a dénoncé les agissements du parti du Mouvement populaire algérien, qui n'a pas hésité à utiliser «ses malfrats» pour disperser les manifestants, lors du premier rassemblement observé le 22 octobre. Dans un communiqué de presse, les représentants des partis appellent les instances concernées à prendre des mesures rigoureuses, afin de contrecarrer toutes les manigances visant à détourner les voies des votants. De même qu'ils précisent : «Nous mettons en garde les responsables administratifs locaux contre la fraude.» Les contestataires menacent, par ailleurs, de durcir leur mouvement si leurs revendications ne sont pas prises en considération. Ils n'écartent cependant pas la possibilité de se retirer du processus électoral.