La fraude, la hantise des partis politiques La campagne électorale entame aujourd'hui son quatrième jour dans un climat maussade. C'est mal parti. Le troisième jour de la campagne électorale pour les locales du 29 novembre prochain a été aussi fade que les deux premiers jours. Aucun signe ne dit que le pays vit au rythme d'une campagne électorale, tellement le désintérêt populaire est béant. A croire qu'il s'agit uniquement d'une formalité à laquelle les 52 partis politiques participants ont souscrit. Sur le terrain, les choses vont mal pour les candidats dont certains, voulant faire du porte-à-porte, ont été renvoyés par les citoyens. Dans les villages, les candidats sillonnent les rues sans que personne ne bronche. Certains partis et postulants n'ont même pas jugé utile d'occuper les plages horaires qui leur sont réservées à la radio pour tenter de convaincre les électeurs. Si le RCD a décidé, pour des raisons politiques, de boycotter la radio et la télévision, l'attitude des autres formations demeure incompréhensible. Un membre de la Commission nationale indépendante pour la surveillance des élections locales (Cnisel) a indiqué que cette situation est le résultat normal de la préparation dans la précipitation de ces échéances. Notre interlocuteur met également en cause le manque de culture politique et d'expérience des nouveaux partis politiques. Même les panneaux d'affichages implantés un peu partout sont toujours vierges, en attendant qu'ils soient remplis par les différentes listes électorales. La confusion règne aussi au niveau de la Cnisel et les commissions communales et de wilaya qui n'ont effectué, pour le moment, aucune opération de contrôle, selon notre source. La morosité qui a marqué le début de cette campagne risque de durer jusqu'à sa clôture. Ce constat est aggravé par la crainte de certains partis quant à la transparence du scrutin. Dans une lettre envoyée au wali d'Alger, les candidat de six partis politiques pour l'APC d'Alger-Centre (FLN, RND, RCD, PT, Jil El Djadid et Ennahda) ont demandé l'intervention de ce responsable exécutif pour assurer «un scrutin loin des pratiques qui ont régulièrement entaché les élections locales dans la commune». Les signataires de cette lettre craignent que le score soit réglé d'avance en faveur de l'actuel vice-président de l'APC, candidat à ces élections. Ce dernier est accusé d'utiliser «le logement LSP dont les listes sont en cours d'élaboration pour escompter se faire réélire». Pour leur part, les partis participant à ces élections poursuivent leur campagne malgré ce climat. Ils sillonnent les différentes wilayas du pays pour espérer à la conquête de la confiance des citoyens.