Pour contrer les tentatives de fraude aux élections communales et de wilaya qui se dérouleront aujourd'hui, le directeur général des libertés publiques et des affaires juridiques au ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, Mohamed Talbi, a invité les partis politiques à mobiliser des contrôleurs et à renforcer la surveillance pour qu'ils puissent couvrir tous les centres et l'ensemble des bureaux de vote. «Le ministre de l'Intérieur a promis d'être sans pitié à l'égard de tous ceux qui seraient coupables de faute pouvant entraîner une quelconque perturbation dans le déroulement des opérations», a-t-il indiqué lors de son intervention sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale. Il a ajouté qu'en cas de flagrant délit, de fraude ou d'atteinte à la crédibilité du scrutin, «les instances judiciaires n'hésiteront pas à mettre les coupables sous mandat de dépôt». S'agissant des anomalies enregistrées lors des dernières législatives, notamment les cas où des personnes n'avaient pas pu trouver leur nom sur les listes électorales, il a affirmé qu'«au niveau des communes, il y aura des copies des listes matrices, et le jour du scrutin, une équipe orientera les électeurs» qui ne trouveraient pas leur nom. Au sujet du vote des corps constitués, M. Talbi a avancé que plus de 80 000 procurations ont été établies en prévision du double scrutin, selon un premier bilan provisoire. L'écrasante majorité a été établie en faveur des éléments de l'Armée nationale populaire (ANP) afin de pouvoir voter dans leur commune d'origine. Il a ajouté que la loi offre quatre possibilités pour l'inscription des corps constitués sur les listes électorales, à savoir : une résidence occupée depuis six mois, commune du dernier domicile, commune de naissance ou commune de l'un des ascendants. Interrogé sur les cas de fuite de bulletins de vote dans six communes de la wilaya de Souk- Ahras, révélés mardi par la Commission nationale indépendante de surveillance des élections (Cnisel), M. Talbi a assuré que «le procureur de la République a fait une déclaration mardi aux médias dans laquelle il s'engageait à faire aboutir les poursuites judiciaires à l'encontre de ceux qui s'avéreraient coupables de cette anomalie». «Je vous rappelle que la loi électorale dans son dispositif pénal a prévu 27 articles justement pour punir tous ceux qui viendraient à perturber le déroulement normal des opérations de vote ou de dépouillement», a-t-il dit. Par ailleurs, le vote sur présentation du passeport est possible car le passeport est «valable, au même titre que la carte nationale d'identité», expliquant que le passeport était «un document officiel, et plus important à nos yeux par rapport à la carte nationale d'identité, parce que le passeport est délivré après enquête». Les électeurs qui n'étaient pas détenteurs de carte d'électeur, pour l'avoir «égarée» ou «détériorée», ou ceux qui n'avaient pas pu obtenir un duplicata, «peuvent exercer leur droit de vote sur simple présentation d'une pièce d'identité», soulignant que «tout était prêt» pour assurer le bon déroulement du scrutin. L'ouverture des bureaux de vote est prévue à 8h et la clôture à 19h, avec la possibilité d'une prorogation d'une heure pour la clôture, comme fixé par la loi. Quant au nombre d'électeurs, il s'élève à 21 445 621. Les encadreurs seront au nombre de 800 000 et auront la charge d'encadrer les bureaux et centres de vote à travers le territoire national.