Hier, à 8h30, la quasi-totalité des centres de vote de la commune de Sidi M'hamed étaient presque vides. Une dizaine de votants s'étaient présentés pour faire leur choix politique portant sur l'élection de leurs représentants aux assemblées communales et de wilaya. «Voter est un de devoir et un acte de citoyenneté» était la seule conviction qui les motivait à aller voter, comme nous l'explique un sexagénaire rencontré dans un bureau de vote du centre Mohamed Zekkal au 1er Mai. Pour lui, «le vote est plus qu'un devoir mais une arme contre les ennemis du changement qu'il considère comme le seul moyen pouvant sortir le pays du gouffre». Cet avis est partagé par la présidente d'un bureau de vote du centre Aïssat Idir. Tout en plaidant pour un changement positif, elle a affirmé : «Nous sommes pour le changement de politique et pas de personnes.» Pour notre interlocutrice, le but d'accomplir ce devoir vient de sa conviction en un lendemain meilleur, notamment pour les jeunes. Deux heures plus tard, l'ambiance était toujours la même, avec une «timide» affluence au niveau des 17 bureaux que compte cet établissement scolaire. 65 électeurs seulement parmi les 300 inscrits avaient voté, selon les estimations de la présidente du bureau. Pour que l'opération se déroule dans le calme et la sérénité, un dispositif de sécurité a été déployé depuis la veille au niveau de cette école. La même tendance de la faible participation a été relevée dans le centre de vote Ahmed Sekou Touré, où le taux de participation n'a pas atteint les 7% vers midi, nous a indiqué un chef de bureau de vote. Il semble que les citoyens ont préféré faire leurs emplettes au marché Ali Mellah, situé à quelques mètres seulement de cet établissement. La perte de confiance en les responsables locaux était le principal motif, selon certains «non votants», qui les a poussés à bouder les urnes. «C'est bon ! Personne ne leur fait confiance», a lancé un jeune de 24 ans, tout en citant des exemples de la réalité pour appuyer ses propos. Dans l'après-midi, la tendance a un peu changé où le nombre de votants a connu une légère augmentation qui se traduit par les files formées devant quelques bureaux. C'est le cas à l'école Khalid Ibn El Walid, sise au quartier Ghermoul. Par ailleurs, des dépassements ont été signalés par certains électeurs qui n'ont pas trouvé leur nom sur les listes. Cela a été constaté lors de notre virée au siège de l'APC de Sidi M'hamed où des scènes de querelles entre les électeurs et les agents de sécurité ont éclaté. Cela confirme encore une fois la démarche «malsaine» de l'administration, crient certains d'entre eux.