Dans la commune de Tipasa, le scrutin pour les élections locales s'est déroulé dans un climat calme, serein et sous un froid glacial. Ces conditions climatiques étaient pour beaucoup, selon certains, dans la faible affluence au niveau des bureaux de vote dans la matinée notamment. Aux alentours de midi, le chef d'un centre comptabilisait 342 votants. Au bureau 7, l'affluence était faible. Sur 623 inscrits, 36 votes étaient comptabilisés. La présidente d'un bureau de vote, Mme Hechad, nous a indiqué que la majorité des femmes venaient voter dans l'après-midi soit après les tâches ménagères de la matinée. Mme Boucetta, représentante du FLN, nous a indiqué, pour sa part, que l'ambiance était excellente et qu'aucun incident n'était à déplorer. «Bien que nous ayons chacune notre sensibilité politique, nous travaillons sereinement. Il a été observé que ce sont surtout des femmes d'un certain âge qui se sont déplacées pour accomplir leur devoir électoral. Interrogée à la sortie des urnes, une femme de 82 ans, nous a indiqué avoir voté par civisme et en connaissance de cause. «Je connais certains candidats mais je regrette, cependant, qu'à chaque élection, l'élu oublie les promesses qu'il a faites lors de sa campagne. Pour ma part, je souhaite surtout qu'on améliore les conditions de vie des jeunes et qu'on leur offre du travail. Mais je déplore également que ma ville ait perdue de son cachet historique. Les nouvelles bâtisses sont laides. J'espère que le prochain P/APC va étudier cela», nous a-t-elle dit. Une mère de famille nous expliquera avoir voté car son mari l'avait incité à le faire. Elle estime que l'enjeu est tout de même important car l'APC est l'échelon le plus proche du citoyen. «Je souhaite que la ville rénove ses infrastructures, les écoles, qu'elle prenne réellement en charge nos problèmes», nous a-t-elle indiqué. Entre temps, M. Ali Hadid, membre du FLN supervisant le scrutin, nous a indiqué être satisfait du déroulement du vote. «A part le mauvais temps qui peut perturber le scrutin, je n'ai rien à signaler. Nous avons fermé notre QG car nos militants sont sur le terrain. Nous sommes en contact permanent avec eux. Nous nous retrouverons après le dépouillement», a-t-il ajouté. Du côté du centre de vote des hommes de Boucetta-Abdelkader, l'on dénombre 5477 inscrits pour 8 bureaux de vote. A 12h, le chef du bureau n°1, M. Miloud Bessalet, nous a indiqué que le scrutin se passait dans un climat paisible et qu'aucun incident n'a été relevé. Le responsable du bureau nous précisera que cette ambiance n'est pas fortuite car «les électeurs sont disciplinés ; ils nous connaissent et nous font confiance», ajoutant que c'est surtout lors du dépouillement que des incidents peuvent survenir, pas avant. Un travailleur au centre de vote nous expliquera que les élections pour les APC mobilisent plus car elles concernent des futurs proches des citoyens. Un vote blanc est une expression politique Rencontré à la sortie du bureau n° 1, un ingénieur dans le pétrole, nous a indiqué avoir voté par civisme et parce qu'il fait confiance aux hommes politiques pour améliorer la gestion de la ville. «J'espère qu'il y aura plus d'emplois pour nos jeunes surtout dans la sous-traitance des services. Je suis optimiste pour l'avenir et j'encourage mes enfants à aller voter», nous a-t-il dit. Un homme rencontré en ville nous a indiqué, pour sa part, avoir voté blanc car «une voix qui se tait c'est d'autres qui parlent à sa place. J'estime qu'aucun parti n'est à même de nous représenter. J'ai bien suivi la campagne et je me suis fait mon opinion. Le vote blanc est une expression politique. Je souhaite le changement mais pas avec ces responsables, d'où mon vote blanc, d'autant que la gestion des APC n'est plus aux mains des P/APC mais du ministère de l'Intérieur. Le P/APC n'a pas les moyens d'appliquer ses promesses. J'ai vu notre ville se détériorer d'année en année. Alors qu'il y a des opportunités dans le secteur du tourisme et de l'agriculture. Les candidats ne sont pas de la ville et ne connaissent pas les potentialités économiques que recèle Tipasa.» Un autre électeur nous indiquera avoir, lui aussi, voté blanc, une façon d'exprimer son mécontentement. «Je n'attends rien de cette nouvelle élection. Tout est centralisé et la ville de Tipasa ne fait que s'appauvrir. Il faut plus de civisme, plus d'écoute de la part de l'administration qui, d'ailleurs n'est jamais disponible quand on a besoin d'elle», a-t-il reproché. Au QG du RND, le responsable de la permanence nous a indiqué être lui aussi satisfait du déroulement du scrutin. «Des électeurs viennent nous consulter avant d'aller voter. Notre candidat est du terroir et a déjà présidé l'APC. Il est donc expérimenté a contrario des autres candidats. Il a su mobilier les jeunes et compte beaucoup travailler pour améliorer leur quotidien», nous a-t-il dit. Au QG du MPA, M. Belila, candidat à l'APW, se dit satisfait et n'a aucun incident à déplorer. Ces militants lui font des comptes-rendus régulièrement. Il est confiant et estime que le parti à toutes ses chances. Il est à noter que le QG du PT et du FLN étaient fermés. Le vote s'est passé sereinement, les militants n'ont pas essayé de perturber le vote à l'intérieur des centres mais à «l'extérieur, c'est une toute autre histoire. Des jeunes, sûrement ceux qui ont targué la ville à l'effigie du candidat du RND, interpellaient les passants afin qu'ils votent pour leurs candidats. Du côté du FLN, les militants faisaient de même. En tout état de cause, les chefs de bureau nous ont indiqué dans leur majorité que le seul moment où des incidents pouvaient survenir étaient lors du dépouillement.