Une ambiance au rythme de l'élection à la permanence du candidat La visite surprise du président élu Cinq heures après l'annonce officielle des résultats de l'élection présidentielle, Abdelaziz Bouteflika a effectué une visite inopinée au siège de la direction de la communication de sa permanence électorale. Par Sihem Henine Affichant un large sourire, le chef de l'Etat a salué tous les présents. Une visite à laquelle personne ne s'attendait, pas même le directeur de communication, Abdesslem Bouchouareb, lequel était visiblement ému par cette visite inattendue. Jeudi, une ambiance sereine régnait tout au long de la journée au sein de cette permanence électorale du candidat Bouteflika, lequel, entre-temps, a été réélu à la majorité écrasante pour un troisième mandat à la tête du pays. En effet, le siège de cette permanence situé à Hydra a connus d'incessants mouvements de soutien le tout dans un climat convivial en présence de plusieurs journalistes. Un climat, d'autant plus, soutenu par l'important taux de participation annoncé dès les premières heures de la matinée par Yazid Zerhouni, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales. «Nous sommes très optimistes quant à la massive participation des citoyens au scrutin. C'est dire que nos efforts pour la sensibilisation en faveur de la nécessité de se rendre aux urnes, tout au long de ces derniers mois n'ont pas été vains», affirmait en fin de matinée Abdesslem Bouchouareb, directeur de la communication du candidat. Pile de documents à la main, sans doute ceux du suivi du déroulement du scrutin, celui-ci, faisant d'incessants aller-retour entre son bureau situé au deuxième étage de l'enceinte du siège, la salle réservé aux journalistes et surtout les studios aménagés sur les lieux servant, notamment, à l'alimentation du site Web du candidat. Le point culminant de cette journée particulière était sans aucun doute la visite, totalement inopinée, du candidat Bouteflika, intervenue en milieu d'après-midi. Personne dans la villa ne semblait s'y attendre. Utilisant le véhicule personnel de l'un de ses frères, le candidat-président arrivé sur les lieux aurait sonné lui-même à la porte d'entrée. Ni l'imposante garde rapprochée qui a pour habitude de se déplacer avec lui, ni ses services de protocole n'étaient de la partie. Mêmes les sirènes ou encore les motards, annonçant généralement son arrivée n'étaient présents. Bref, une véritable visite surprise à laquelle même le staff de la permanence ne s'attendait pas. Arborant un large sourire, Bouteflika s'est déplacé à travers tous les bureaux du personnel. Une visite de courtoise lors de laquelle il s'est enquis des conditions de travail et a échangé quelques propos avec les journalistes présents sur place avant de prendre des photos souvenirs avec tous les présents. Dans un élan de la galanterie mais surtout de modestie le candidat a tenu à ne léser personne en appelant lui-même ceux qui hésitaient à l'approcher pour la photo. C'est le cas, par exemple de la jeune femme chargée du nettoyage des lieux, laquelle retirée dans un petit coin observait de loin timidement les flashs des objectifs des photographes. «Venez vous aussi prendre une photo avec nous», lancera le candidat à la dame qui toute heureuse a pressé le pas pour rejoindre le candidat qui posera à ses côtés. Décontracté et tenant des propos très chaleureux, Bouteflika a remercié l'ensemble du personnel de la permanence pour tous les efforts accomplis durant de la campagne électorale. «Il a tenu à rendre personnellement hommage à tous ceux activant, bénévolement, au sein de cette permanence sans relâche et dont le travail avait débuté bien avant le début de la campagne électorale», a commenté plus tard M. Bouchouareb. Après cette virée qui aura duré moins d'une heure, le candidat quitte la permanence pour se diriger vers le siège national de sa direction de campagne où il a effectué également une visite. En fin de journée, les deux membres du gouvernement MM Messahel et Ould Abbas , respectivement ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaine et ministre de la Solidarité et chargé de la Communauté algérienne établie à l'étranger, connus pour être fervents défenseurs de la cause de Bouteflika se sont rendus sur les lieux et ont longuement discuté avec les journalistes. M.Ould Abbas annoncera dans la foulée que son département a effectué un sondage concernant cette élection et qui semble ne pas être loin des résultats obtenus, il compte d'ailleurs le présenter lors d'une conférence de presse au cours de cette semaine. Il est 21h30, l'élection étant quasi certaine d'être emportée par le candidat Bouteflika, des jeunes au sein de la permanence s'emploient d'ores et déjà à placarder les portaits du candidat sur leurs des voitures pour défiler dans les rues de la capitale. L'heure est à la grande fête de la victoire ! S. H. En attendant la validation du Conseil constitutionnel Bouteflika réélu avec 90,24% des suffrages Le candidat indépendant Abdelaziz Bouteflika a été réélu pour un troisième mandat à l'élection présidentielle avec un raz de marée des voix des électeurs lui ont permis d'obtenir un taux officiel de 90,24% des suffrages au scrutin dont le taux officiel de participation a été de 74,54%. Ce résultat annoncé par le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, hier, lors d'une conférence de presse, vient combler le souhait du candidat qui n'a pas cessé de clamer que le président de la République devrait jouir d'un soutien populaire massif. La tendance lourde en sa faveur qui était perceptible durant la campagne électorale, était en effet insuffisante à l'égard de M. Bouteflika, qui a affiché sa volonté d'asseoir la légitimité d'un 3ème mandat grâce à «une participation conséquente et une majorité écrasante» pour pouvoir se consacrer durant le prochain quinquennat aux moult œuvres qu'il compte accomplir à l'intérieur mais aussi à l'extérieur du pays. Ce plébiscite répond donc parfaitement à cette espérance puisque, a annoncé M. Yazid Zerhouni, M. Abdelaziz Bouteflika a obtenu 12.911.707 et est en tête dans l'écrasante majorité des wilayas. M. Bouteflika est suivi de Louiza Hanoune qui arrive à la deuxième position avec 4,22% des suffrages. Viennent ensuite Moussa Touati, président du Front national algérien (FNA, avec 2,31%, Djahid Younsi, président d'El Islah, avec 1,37%, Ali Fawzi Rebaïne de AHD-54 avec 0,93% et enfin le candidat Mohamed Saïd qui n'a réussi à être crédité que de 0,92%. Commentant ces résultats, le ministre a affirmé que le peuple algérien a exercé, lors de ce scrutin, son devoir en «toute liberté» en a «su dépasser toutes les contingences pour exercer son droit et accomplir son devoir pour élire celui qu'il juge digne de le représenter au mieux, de le guider et de défendre ses intérêts», «C'est cela la grande signification de ce scrutin que rien n'aura altéré, malgré quelques incidents et tentatives avortées pour le perturber», dira-t-il en précisant au passage que cela «dénote d'un progrès et d'une victoire offerte à la Nation et aux générations futures pour l'édification et la consécration de notre démocratie et de l'Etat de droit». Précisant que le scrutin n'a fait que traduire la volonté populaire qui «a été le grand vainqueur», M. Zerhouni a expliqué le grand taux de participation par plusieurs facteurs. Lesquels portent, entre autres, sur la vaste campagne de sensibilisation effectuée auprès des citoyens des mois durant pour les inciter à aller voter. Il y a, également, poursuit-il, la manière par laquelle l'administration a procédé pour la révision des listes électorales qui s'est avérée être «extrêmement efficace». Pour ce qui est du choix du large taux de réussite de M. Abdelaziz Bouteflika, M Zerhouni estime tout simplement que «le peuple a su choisir le candidat dont la réussite en termes de réalisation et de défis relevés ne sont plus à prouver». S. H. Le Président a accompli son devoir électoral avec un large sourire Le candidat Bouteflika s'était rendu dans la matinée de jeudi dans le centre de Bachir El Ibrahimi à Alger où il a voté. Accompagné de ses deux frères, Said et Nasser, respectivement son conseiller personnel et secrétaire général au ministère de la Formation professionnelle ainsi que de trois de ses neveux, le candidat s'est d'emblée dirigé vers le bureau n°34 pour accomplir son devoir électoral. Se refusant à toute déclaration à la presse nationale et étrangère venues en masse assurer la couverture médiatique de l'évènement, M. Bouteflika s'est contenté d'afficher un large sourire en direction des photographes. S. H. M. Zerhouni au sujet des allEgations de fraude «Qu'ils apportent leurs preuves !» Les candidats se sentant lésés dira le ministre de l'intérieur «peuvent toujours déposer plainte auprès du Conseil constitutionnelle seul apte à juger dans ce genre de situation et surtout qui devra proclamer les résultats définitifs». Par Sihem Henine Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales a démenti, hier, tout recours à des procédures frauduleuses en faveur du candidat Abdelaziz Bouteflika, tel que dénoncé non seulement par les autres postulant à la magistrature suprême, mais aussi par des partis dits de l'opposition. «Qu'ils apportent leurs preuves», clame M. Zerhouni pour qui ces accusations sont dénuées de «toutes preuves tangibles et concrètes». «Avec de simples paroles, je peux accuser n'importe qui de n'importe quoi», insiste-t-il encore. Aussi, poursuit le ministre, les candidats se sentant lésés «peuvent toujours déposer des recours auprès du Conseil constitutionnelle seul apte à juger dans ce genre de situation et surtout qui devra proclamer les résultats définitifs». D'ailleurs, même dans les bureaux contestés, «le nombre d'électeurs qui y sont inscrits représentent une quantité négligeable par rapport au corps électoral». Citant l'exemple d'un trentaine de citoyens qui n'ont pas réussi à voter dans certaines communes de la capitale faute d'avoir trouvé leur nom sur les listes alors qu'ils étaient inscrits auparavant, M. Zerhouni le résume à «une faille au niveau de l'administration de la commune concernée» ce qui «ne peut en aucun cas être assimilé à une fraude massive». «Les journalistes présents ont eu à visiter l'Algérie, autant d'ailleurs que les observateurs internationaux et ont pu constater la régularité du scrutin. Quant à ces allégations, personne nous nous a apporté des faits concrets», insiste encore Zerhouni. Dans le même sillage, le membre du gouvernement qui répondait aux questions des journalistes lors de la conférence de presse consacrée à la proclamation des résultats de l'élection présidentielle, a regretté le recours à la violence exercée aussi bien par des partis prônant le boycott que par des terroristes visant à «perturber le déroulement du scrutin». Ces dépassements même s'ils «n'ont eu aucune incidence sur le déroulement des opérations de vote» se sont avérés être dangereux dans certaines wilayas. En effet, à Ain El Hammam, dans la wilaya de Tizi Ouzou, un accrochage s'est déclenché pas loin d'un bureau de vote entre les éléments de l'ANP et un groupe terroriste alors qu'à Naciria, dans la wilaya de Boumerdes, une bombe artisanale a explosé dans un bureau de vote faisant un mort parmi les policiers. En tout, six tentatives d'attentats terroristes visant, dans la grande majorité des cas, à «perturber l'opération de dépouillement et d'acheminement des bulletins» ont été déjouées par les forces de sécurité . Les perturbations enregistrées dans la wilaya de Bouira étaient l'œuvre de jeunes «perturbateurs» voulant empêcher, par la force, des citoyens d'accomplir leur devoir en lançant des cocktails molotov à l'intérieur des bureaux de vote. Fort heureusement, commente Zerhouni, «ces dépassements n'ont eu aucune incidence sur le déroulement des opérations de vote à travers le territoire national». Et de préciser que «les auteurs de ces troubles sont connus, ainsi que les responsables des ces violences». «Notre peuple ne veut plus de violence et le résultat est évident au vu du comportement déterminant de nos citoyens qui expriment leur refus du terrorisme et de toute autre forme de pression en le démontrant par leur participation massive à ce scrutin», relève le ministre. S. H. Les boycotteurs ont travaillé librement M. Zerhouni a démenti, hier, toute forme de pression qui aurait été exercée sur les partis ayant fait campagne pour le boycott de cette élection présidentielle. «Les tenants du boycott ont librement mené leur campagne. Nous avons enregistré trois cas particuliers où l'administration ne pouvait honorer leurs demandes en raison du fait que ces salles étaient déjà programmées comme ce fut la cas à Sidi Bel Abbès, Tizi-Ouzou et Mascara, mais les organisateurs pouvaient bien choisir une autre salle. Il ne l'ont pas fait…», affirme le ministre. S. H. Le RCD traduit en justice Interrogé sur le remplacement de l'emblème national par un drapeau noir par le Rassemblement pour la culture et la démocratie, M. Yazid Zerhouni répond : «La loi de 1994 oblige les représentations de parti ou d'association à caractère national de hisser le drapeau sur leurs façades et pour ce cas précis, je vous annonce que la police judiciaire a enregistré l'incident et que la justice est saisie». S. H. L'élection présidentielle perturbée par des incidents Un policier tué et cinq membres des forces de sécurité blessés Par Sadek Belhocine Le scrutin s'est déroulé dans un climat serein dans presque l'ensemble du territoire national grâce au service de sécurité « adapté » qui avait été mis en place pour surveiller les 46.577 bureaux de vote, hormis dans certaines régions du pays où il a été enregistré quelques perturbations. Quelque 160.000 policiers ont été mobilisés pour le scrutin, la campagne électorale s'étant déroulée, il faut le souligner, sans incident grave. Il est à relever que deux policiers ont été blessés dans un attentat à la bombe contre un bureau de vote à Naciria près de Boumerdès, à 50 km à l'est d'Alger. Des incidents ont, cependant, émaillé l'opération dans sept bureaux de vote à Bouira. Des jeunes ont cassé les urnes et incendié des bureaux de vote dans cette wilaya. Plus loin, à Tazmalt, près de Bejaia, des affrontements ont opposé des jeunes aux forces antiémeutes. Un policier a été grièvement atteint par un cocktail Molotov lancé par des individus. Dans la région de la petite Kabylie, des terroristes armés ont tenté une opération à Naciria, près de Boumerdès, à l'est d'Alger), a indiqué le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Yazid Zerhouni sans autre précision. Il a également fait état de trois tentatives d'attentat à l'est d'Alger (Tizi Ouzou et Boumerdès) et à l'ouest (Tipasa). Il avait également annoncé la fermeture de deux bureaux de vote à Rafour à Bouira et de « tentatives de perturbations du scrutin dans trois autres communes de cette wilaya de Kabylie. « Un groupe de 10 à 15 personnes ont essayé d'empêcher l'élection dans deux bureaux de vote à Rafour. Ils ont cassé les urnes. Nous avons été obligés de fermer ces deux bureaux de vote où sont inscrits 6.000 électeurs », a-t-il déclaré. Le ministre d'Etat a cependant estimé que cet incident n'a pas eu de « sérieuses » conséquences sur le déroulement du scrutin, tant au niveau de la commune que dans cette wilaya. Jeudi soir, dans la commune de Beni-Mileuk (Tipasa), une bombe artisanale a explosé au passage du convoi chargé du transport des urnes du centre de Bouhlou vers le chef-lieu de Beni-Mileuk. Par ailleurs un policier a été tué a annoncé hier le ministre de l'Intérieur Yazid Zerhouni qui n'a pas donné de précisions sur les circonstances de sa mort. Il a ajouté que deux gendarmes ont été blessés dans l'explosion d'une bombe au passage de leur véhicule dans la région de Tebessa (extrême-est). Il a également indiqué qu'un militaire a été blessé dans un attentat à la bombe dans la région de Skikda (510 km à l'est d'Alger). Aucune victime n'a été déplorée et les urnes n'ont pas été touchées. Hier après midi, le siège national du RCD (Rassemblement pour la culture et la démocratie) à Alger a été pris d'assaut par des personnes arborant des portraits du candidat élu. S. B. Au quartier général de Louisa Hanoune La prochaine sera la bonne Louisa Hanoune, une écharpe blanche sur les épaules, dégage une certaine prestance. L'issue de cette élection, elle la connaît. Ce qui importe, c'est que les Algériens s'expriment. Par Saida Azzouz En ce début d'après midi de jeudi 9 avril, le calme règne dans le modeste siège du Parti des travailleurs situé à Belfort à El Harrach. Bien qu'il se trouve dans un endroit retiré, le QG provisoire du PT est facile à trouver selon un de nos confrères de la presse étrangère. « On se repère grâce aux affiches portraits de la numéro un de cette formation politique qui jalonnent l'accès au siège » fait remarquer un autre confrère qui, au passage, précise que le Parti des travailleurs est très bien ancré dans ce quartier populaire à en juger par les louanges faites par ceux à qui il avait demandé son chemin. Dans la cour, on est nombreux à attendre le point de presse que doit animer la candidate à l'élection présidentielle occupée, au moment où nous sommes sur site, à donner une interview à l'envoyé spécial d'une agence de presse asiatique. Le temps pour les confrères qui, comme nous, ont vécu plus de deux élections présidentielles, de faire des comparaisons, d'évaluer la tendance, d'anticiper, à la lumière des chiffres communiqués par le ministre de l'Intérieur, sur le taux de participation avant de conclure que «cette élection présidentielle diffère totalement des deux précédentes, elle se déroule presque sans aucun incident». Un constat que partage avec nous Louisa Hanoune qui vient de faire son entrée dans la petite mansarde improvisée en salle de presse. «Vous aurez remarqué qu'il y a une certaine sérénité, et que globalement, pour l'heure, les choses, se passent normalement ». Il est 16 heures, la dirigeante du Parti des travailleurs, seule femme à se présenter au scrutin de ce 9 avril, relate pour la presse les quelques anomalies relevées par les observateurs de son parti à travers le territoire national. Elle le fait avec un style bien particulier, alliant humour et sérieux pour distiller bien des messages. En ce jeudi 9 avril 2009, Louisa Hanoune, une écharpe blanche sur les épaules, dégage une certaine prestance. L'issue de cette élection elle la connaît. Ce qui importe, c'est que les Algériens s'expriment. Cette rencontre informelle avec la presse, elle la consacre à relater les moments forts de sa campagne électorale, les gestes qui ont touché son cœur, titillé son esprit et sa fibre patriotique, l'engouement des femmes et des jeunes qu'elle a rencontrés au cours de ses différents meetings, les incalculables poignées de mains qu'elle a serrées. « j'en garde encore des séquelles ». Un message a été délivré et Louisa Hanoune l'a bien compris, elle en est convaincue, derrière la naïveté affichée par bon nombre de nos concitoyens, il y a une réelle maturité. De son périple à travers toute l'Algérie, elle retient le fait que son parti politique grignote bien des espaces. Le paroxysme de l'émotion pour Louisa Hanoune c'est de « voir tant de femmes et de jeunes aller urnes ». Interrogée sur sa réaction si elle n'est pas élue présidente, Louisa Hanoune a déclaré que même si elle n'est pas élue cette fois-ci, elle demeure confiante en « son avenir politique » et en sa « capacité à accéder » à la magistrature suprême lors de la prochaine élection. S. A. Dans une communication téléphonique Mohamed Said félicite Abdelaziz Bouteflika Par Kamel Hamed Mohamed Said a adressé ses félicitations «au frère Abdelaziz Bouteflika à la suite de sa réélection à la magistrature suprême». Dans un communiqué rendu public hier, ce candidat malheureux à la présidentielle, qui s'est classé à la sixième position, annonce lui avoir souhaité, au cours d'une communication téléphonique, «plein succès dans la réalisation des promesses faites pendant la campagne». Car pour lui «le taux élevé obtenu confirme l'ampleur des attentes populaires, notamment, dans le domaine du redressement du déséquilibre social et moral et du parachèvement du processus de réconciliation nationale». Mohamed Said, Mohamed-Oussaid Belaid de son vrai nom, dit lui y avoir souhaité que «cette nouvelle mandature se traduise par une meilleure approche de la réalité politique nationale à même de jeter les fondements d'un véritable Etat de droit et d'assurer une meilleure transition pacifique et efficace du pouvoir de la génération de Novembre à la génération d'indépendance». Il considère, enfin, qu'une telle approche «contribuerait à accélérer l'émergence d'une nouvelle élite politique». Mohamed Said, dont c'est la première participation à un rendez-vous électoral de cette envergure, a récolté 132.242 voix, soit 0,92 pc. A la veille de l'élection, il a dit avoir atteint tous ses objectifs durant la campagne électorale. En effet, durant 19 jours, il a pu faire la promotion du programme politique de son futur parti. Cet ex-diplomate a créé le PJL (parti de la justice et de la liberté), non encore agréé, et compte déposer les statuts de cette formation politique dans les prochains jours. K. H. QG du candidat d'El Islah Quand la désillusion éclipse l'optimisme Au fur et à mesure que le temps passe, le sujet des «dépassements» et des «irrégularités» devient dominant. «La machine de la fraude est lancée ouvertement dans certaines communes». Par Amine Salama Au siège national du mouvement El Islah, la journée du jeudi a été certainement longue et particulière à la fois. Car c'est à partir de ce nouveau siège, qui se trouve en plein cœur du vieux quartier de Belouizdad, à Alger, que l'état-major du mouvement islamiste a suivi le déroulement de l'ensemble de l'opération électorale.Le candidat du mouvement à cette élection présidentielle, Mohamed Djahid Younsi, n'était pas présent sur les lieux au cours de cette matinée ensoleillé de jeudi. Il se trouvait à presque à 600 km de la capitale. Le secrétaire général d'El Islah a accompli son devoir électoral dans la ville de Guelma avant de rallier la capitale en début d'après-midi. C'est le directeur de la campagne électorale, Djamel Ben Abdessalam, véritable cheville ouvrière, qui veillait au grain en accueillant les journalistes venus en grand nombre dès le début de la matinée. Les représentants de la presse nationale ont élu domicile dans la grande salle du premier étage qui servait aussi de centre nerveux de l'opération de suivi de cette élection. Sur les murs de cette salle, deux grands tableaux sont affichés. Dans le premier tableau devant servir à l'inscription du taux de participation et du score du candidat du parti, des cases sont réservées à toutes les wilayas du pays. Le deuxième tableau, par contre, était aménagé spécialement pour les résultats relatifs à Alger. Des militants s'affairaient dans tous les sens même si, il est vrai, il n‘y avait pas grand monde sur place. Les commentaires entre journalistes, qui s'échangeaient les nouvelles, allaient bon train. Djamel Ben Abdessalam et d'autres membres de la direction du mouvement, à l'instar de Djamal Soualah, président du Conseil consultatif, ou de Mohamed Salhi, ex-député et membre du bureau national, faisaient sans cesse la « navette » entre la grande salle et le deuxième étage qui abrite les bureaux du SG et ceux des membres de la direction politique. Et les mines commencent déjà à prendre d'autres couleurs. On évoque des cas de "dépassements". Le bulletin de vote du président candidat, dit-on, a des caractéristiques différentes de ceux des 5 autres candidats. La photo de Abdelaziz Bouteflika est sur fond noir alors que les photos des autres sont sur un fond clair. « C'est scandaleux » tonne un cadre du mouvement. Au fur et à mesure que le temps passe le sujet des « dépassements » et des « irrégularités » devient dominant. Dans l'après-midi, aux environs de 15h30 mn, on se « relâchent » et fait cas d'une série de dépassements. « La machine de la fraude est lancée ouvertement dans certaines communes » a t-il indiqué. S'appuyant sur les rapports qui lui parviennent d'un peu partout, il cite de nombreux exemples. A Aflou, dans la wilaya de Laghouat, quelques contrôleurs sont empêchés d'accès aux bureaux de vote. Idem à Tamentefoust, dans la wilaya d'Alger, où le chef d'un centre de vote refuse l'accès à des contrôleurs. Dans la wilaya de Blida, à Beni Merad plus précisément, c'est de bourrage des urnes qu'il est question puisque dans l'une de ces urnes ont été découverts 636 bulletins de vote du candidat Bouteflika. Non loin de là, dans la commune de Soumaà, des membres de la commission de surveillance de l'élection présidentielle se trouvent dans l'impossibilité d'accéder aux bureaux de vote. Dans la commune de Boudjelida, à Ain Defla, « c'est l'anarchie totale car on vote sans carte d'identité et sans procuration » s'exclame Ben Abdessalam avant d'indiquer que ceci a été le cas dans certains bureaux de vote dans la wilaya d'El Oued. Mais toute cette litanie de dépassements ne semblent pas encore avoir totalement ébranlé le moral de Djamal Ben Adessalam et ce, eu égard au fait que, comme rapporté par les militants qui se sont fiés aux bulletins de vote jetés à même le sol des isoloirs, Djahid Younsi figure dans le trio de tête en compagnie de Abdelaziz Bouteflika et Louisa Hanoune. Pourtant, à la clôture des bureaux de vote et suite aux premiers rapports sur le décompte des bulletins de vote, les responsables d'El Islah ne sont plus si certains de ces résultas. L'on parle alors « de graves dérapages ». Face à ces signes annonciateurs d'une probable déconfiture électorale, il était dès lors évident que Djahid Younsi, qui s'était muré dans son bureau depuis son retour de Guelma, n'allait faire aucune déclaration aux journalistes. Rendez-vous est alors pris pour le lendemain. A. S. Djamel Ben abdessalam, représentant de Djahid Younsi «L'espoir de changement anéanti» C'est cet après-midi lors d'une conférence de presse qu'il tiendra au CIP, que le candidat du mouvement El Islah, qui s'est refusé jusque là à tout commentaire, compte faire sa propre lecture des résultats de cette élection présidentielle en particulier et des conditions de déroulement de l'ensemble de l'opération électorale en général. Mohamed Djahid Younsi, qui a eu les faveurs de 176.674 électeurs soit 1, 37% se classant en quatrième position derrière Bouteflika, Louisa Hanoune et Moussa Touati, ne semble pas satisfait de ce résultat. Le directeur de sa campagne électorale considère en effet qu' «il n'y a pas eu de vote du tout». Djamel Ben abdessalam, contacté hier, a indiqué que «toute cette opération a été orchestrée, y compris le classement des candidats, selon le bon vouloir des organisateurs. C'est la démocratie qui subit un rude coup». Trouvant que le score de 90 % de Bouteflika est «irréaliste», il dira que «l'espoir de changement a été anéanti». A. S. Moussa Touati ne croit pas aux résultats «Nous ne nous laisserons pas faire» Par Sadek Belhocine Il est 18h, au siège du FNA à Alger règne une activité fébrile en ce jour d'élection présidentielle. Le président de la formation politique, Moussa Touati, postule pour la magistrature suprême du pays. On attend d'autres résultats partiels du scrutin. Le taux de participation annoncé par le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales à 13h est de 30%. Depuis, c'est l'attente. Les responsables du FNA annonce un point de presse de Moussa Touati à 18h et il est au rendez-vous. Visiblement fatigué par les 19 jours d'une campagne électorale qui l'a mené aux quatre coins du pays, le patron du FNA parle d'emblée de « plusieurs dépassements » enregistrés durant le déroulement de l'élection présidentielle. Ils sont l'œuvre, dit-il, « des agents de l'administration ». Une administration qui a pris, selon lui, « fait et cause » pour un candidat, aidé, il est vrai, par l'absence de surveillants des autres candidats à ce scrutin populaire, sauf ceux du candidat indépendant Abdelaziz Bouteflika. « Les finances du parti ne nous permettent pas de mettre un surveillant dans chaque bureau de vote, et ils 45.000 à travers toutes les communes d'Algérie,» justifie-t-il. Pour autant, Moussa Touati a placé « sa confiance » en l'administration mais qui, selon lui, « a failli à sa mission et qui a excellé dans le zèle jusqu'à empêcher les surveillants du FNA, dans certains bureaux de vote, de faire leur travail». Il regrette que le premier ministère et le ministère de l'Intérieur aient refusé de rétribuer les scrutateurs pour un bon déroulement du vote, réitérant que « le taux de participation, si il n'y a pas fraude n'ira pas au delà de 40% » et que « le 2ème tour est inévitable ». Il semble que ce taux sera bien dépassé et le patron du FNA parle d' « une instruction verbale qui a fixé le taux de participation à 60% ». Ce taux « ne nous dérange pas », affirme-t-il, mais « il y a problème si un candidat est élu avec une majorité écrasante », soulignant que « le respect du choix du peuple est un moyen civilisationel de consacrer la démocratie ». « Nous avons différents scénarios, mais à pas un tel niveau », s'indigne-t-il. Le FNA qui est, explique-t-il, un parti de militants, « ne se laissera pas faire comme çà », prévient-il. Quels sont les types d'actions que son parti compte mettre en œuvre ? « Nous réagirons en temps opportun », répond-il sans grande conviction, soulignant que « le FNA est et restera un parti d'opposition de patriotisme et de dignité ». Le leader du FNA ne tient pas en grande estime la CNPSEP qui, selon lui, « ne sert à rien » et pour preuve « elle n'a réglé aucun des problèmes qui lui ont été soumis ». Et quid des recours que sont parti a adressés à cet organe ? « Nous avons voulu la mettre au pied du mur, prouver à l'opinion publique que la CNPSEP est inefficace et inefficiente, en un mot, elle n'existe pas sur le terrain», s'exclame-t-il. Et il n'est pas emballé aussi par une déclaration commune ou une coordination avec les 4 autres candidats à l'élection présidentielle. « Je ne vois pas sur quel plan on va parler et il faut trouver les thèmes sur lesquelles discuter», dit-il. S. B. Commission de surveillance de la présidentielle La photo de Bouteflika contestée par trois candidats Dans le bulletin de vote réservé au président-candidat, la photo de celui-ci se distinguait largement par rapport à celles des 5 autres candidats.En effet, Abdelaziz Bouteflika y apparaît loin de l'âge qu'il a aujourd'hui, soit 72 ans. Selon eux, la loi est claire : la photo doit être récente. Par Kamal Hamed A l'évidence, pour les membres de la Commission politique nationale de surveillance de l'élection presidentielle (CPNSEP) , la journée du jeudi 9 avril fera incontestablement date dans les annales de la vie politique nationale. Pour eux, elle aura en effet été fort particulière. Mohamed Teguia, le coordinateur de la CPNSEP, et les autres membres ont passé le plus clair de leur temps à débattre d'une photo, assez problématique au demeurant. Dans le bulletin de vote réservé au président-candidat, la photo de celui-ci se distinguait largement par rapport à celles des 5 autres candidats. Sur cette photo, sans doute prise il y a de nombreuses années déjà, Abdelaziz Bouteflika y apparaît loin de l'âge qu'il a maintenant, soit 72 ans. Et cela était suffisant pour provoquer la colère des représentants de trois candidats: ceux de Mohamed Said, Ali Fawzi Rebaine et Mohamed Djahid Younsi, en l'occurrence. Ruée dans les brancards et cris d'alerte. Mohamed Sediki, Abdessalam Kessal et Rachid Lourari, respectivement, porte-voix de Rebaine, Younsi et Mohamed Said, exigent de Mohamed Teguia et des autres membres de la CPNSEP de prendre une décision ferme. Car, pour eux, il ne fait aucun doute qu'il s'agit là «d'un dépassement et d'une violation de la loi» comme ils l'ont expliqué aux journalistes présents au siége de l'APW d'Alger ce jeudi matin. Selon eux, la loi est claire puisque elle stipule que la photo doit être récente. Pis, dans le bulletin de vote, la photo de Bouteflika est sur un fond noir. Ce qui n'est pas le cas pour les autres candidats car leurs photos sont sur un fond clair. Aussi et séance tenante, ils acculent Teguia et exigent la tenue d'une réunion de la commission puisque, avec la présence de 15 de ses membres, le quorum est atteint. Conciliabules et tractations vont bon train, mais Mohamed Teguia ne veut pas céder à la pression. «Même si le quorum est atteint ce n'est pas à eux de décider de la tenue d'une réunion», indique Teguia dans un point de presse tenu en début d'après-midi. Pour lui «il n'y a pas de preuves». Et c'est pourquoi il a annoncé avoir dépêché des représentants dans trois wilayas (Alger, Blida et Tipasa) en vue de ramener des échantillons de ces bulletins de vote. Les «émissaires» confirment la véracité des faits rapportés par ce trio. Et c'est ainsi que commencèrent alors, en fin d'après midi, les délibérations de la commission dans un climat relativement tendu. Un chaud débat s'est engagé entre les différents membres de la CPNSEP et les représentants des trois candidats voulaient amener les autres membres à prendre une position sans équivoque. Les discussions s'étiraient dans le temps. Des membres de la Commission sortaient de temps à autre de la salle de réunion. Sediki fulmine encore de colère. Mme Chalabia, du MJD (mouvement de la jeunesse démocratique), un parti qui a soutenu la candidature de Bouteflika, soutient qu'aucun texte de loi ne précise qu'il faut présenter une photo récente à l'exception de celle que contient le dossier de candidature. Le général à la retraite, Mustapha Cheloufi, qui représente le candidat Bouteflika est accroché à son mobile et rejoint vite la salle de réunion une fois la communication téléphonique terminée. Ce n'est qu'à 22h que la réunion prend fin. Dans le rapport qui sera adressé aux autorités, il a été recommandé de définir avec précision les caractéréstiques de la photo. Le coordinateur de la CPNSEP, qui a aussi indiqué que le travail de la Commission est très positif, a déclaré n'avoir reçu aucun rapport ni aucun recours relatifs aux dépassements et à la fraude. Il a enfin déclaré que le rapport final sera élaboré, après concertation avec le gouvernement, probablement le 26 avril. K. H. Aïssa Belmekki, directeur de campagne de Fawzi Rebaïne "Sellal a fixé le taux de participation" Par Sadek Belhocine Ambiance calme à 16h au siège du candidat de AHD 54 à l'élection présidentielle, Fawzi Rebaïne. Atmosphère lourde et pesante. Les plateaux de gâteaux déposés sur une table n'ont apparemment attiré personne. Les quelques personnes qui s'y trouvaient n'avaient pas le cœur ni l'envie de parler, sauf le secrétaire national de l'information, directeur de la campagne électorale du président de AHD 54, Aïssa Belmekki. Pour lui, « la cause est entendue » et il pronostique « un taux de participation de 85% » et c'est « Abdelmalek Sellal qui l'a fixé », a-t-il précisé. Il parle de « nombreux dépassements », juste au moment où un responsable de la formation politique lui tend un fax de Djelfa. « Des gens ont voté sans procuration », a-t-il souligné, faisant état également d'ouverture de bureau sans votants. Il dénonce le zèle de l'administration pour le candidat Abdelaziz Bouteflika et l'excès des courtisans comme les partis de l'Alliance présidentielle et de l'Ugta. Pour lui, il est également clair qu' « on utilise tous les moyens pour arracher des voix ». Des recours adressés à la CPNSEP (Commission politique nationale de surveillance de l'élection présidentielle), « il y en a eu tellement », selon Aïssa Belmekki. En 19 jours de campagne électorale pour l'élection présidentielle, le parti de Fawzi Rebaïne a déposé « 30 recours en moyenne par jour », indique le directeur de campagne du candidat de AHD 54. « Cet organe est inefficace et semble être là pour meubler le décor », assène-t-il, insistant sur les bureaux de vote des étudiants, les bureaux mobiles et le vote des corps constitués qui sont « incontrôlables », déplorant la confusion ancrée dans les esprits sur les concepts de pouvoir et d'Etat et nation et la personne qui incarne le pouvoir. Une confusion qui, dit-il, autorise les dérapages et les dépassements constatés. Un autre fax tombe entre les mains du chargé de la communication. Il le lit à haute voix. "Les artistes sont conviés à animer un gala artistique à 21h pour fêter la victoire du candidat Abdelaziz Bouteflika." "Ils sont si sûrs de la victoire qu'ils ont prévu des manifestations", dit-il d'un air dépité, s'indignant que « le mensonge est devenu une philosophie ». Un surveillant du parti affecté à un centre de vote à Alger arrive. Il a été prié « de sortir du centre » par les agents de l'administration, selon ses dires. Le militant de AHD 54 ne trouve pas les mots pour qualifier cette situation, indiquant qu'il allait retourner à ce centre, mais comme simple citoyen pour surveiller l'opération de dépouillement. Fawzi Rebaïne, lui, « était absent ». Sans doute qu'il n'avait plus quelque chose à dire qu'il n'a déjà dite sur ce scrutin du 9 avril 2009. Le taux de participation avancé dans la soirée par le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, ne l'aura pas surpris. Son chargé de la communication, lui, s'attendait à un taux plus élevé. S. B. L'élection présidentielle par le détail Abdelaziz Bouteflika sur toute la ligne Un taux de participation historique et tout aussi historique le plébiscite du président-sortant, le candidat indépendant, Abdelaziz Bouteflika, pour une troisième mandature à la magistrature du pays. Par sadek belhocine Ce qu'il faut retenir de ce scrutin populaire, un bon cru d'avril 2009, est au delà de toute espérance : un taux de participation historique et tout aussi historique le plébiscite du président-sortant, le candidat indépendant, Abdelaziz Bouteflika, pour une troisième mandature à la magistrature du pays. Un taux de participation de 74,11%, pour ce qui est de l'électorat et un futur président élu à une majorité écrasante de 90,24% de votants. La deuxième place est revenue à la candidate du PT (Parti des travailleurs), avec 4,22%, loin, très loin derrière le président-candidat. Suivent dans l'ordre : Moussa Touati du FNA, 2,31%, celui d'El-Islah, Mohammed Djahid Younsi, 1,37%, de AHD 54, Ali Fewzi, 0,93 et enfin le candidat, Mohand Oussaïd Belaïd qui ferme la marche, 0,92%. Sur les 20.595.683 inscrits, le nombre de votants est de 15.351.305 et les bulletins nuls s'élèvent à 1.042.727, ce qui donne 14.308.578 de suffrages exprimés. Le président, qui se succède à lui-même, a recueilli 12.911.705 de voix. Louisa Hanoune est derrière avec 607.258, en troisième position, il y a Moussa Touati avec 330.570 voix, le quatrième est Mohammed Djahid Younsi qui compte 196.674 voix, suivi d'assez près par Ali Fewzi Rebaïne qui a récolté 133.129 voix et, lui-même, talonné de très près par le candidat Mohand Oussaïd Belaïd avec 132.242 voix. Il y a lieu de retenir que c'est la wilaya de Khenchela qui a enregistré le taux record de participation, avec 97,59%; vient juste après la wilaya de Aïn-Defla où 94, 93 % de citoyens se sont exprimés, suivie de Tébessa avec un chiffre de 91,90%. Les autres wilayas ne sont pas en reste. Le taux de participation oscille entre plus de 70% et plus de 85%. Comme toujours et pour ne pas faillir à la tradition observée lors des scrutins populaires précédents, la Petite et Grande Kabylie clôture le tableau avec respectivement, 29, 42% et 30, 88%, un taux qui est en progression notable sur ceux récoltés jusque-là par cette région, réfractaire aux urnes. Alger s'est, par contre, distinguée des autres wilayas par un taux appréciable de bulletins nuls qui se chiffrent à 103.128. Et, surprise, la wilaya de Sétif, vient en deuxième position en enregistrant 69.690 bulletins de même nature, suivie de la capitale de l'Ouest, Oran, où 56.613 électeurs ont exprimé de la même façon leur avis. A Blida, ce sont 45.847 citoyens électeurs qui ont fait du bulletin blanc, leur choix. A l'autre bout de la frontière, on retrouve les Skikdis, 39.243 qui se sont avisés de ne choisir aucun candidat parmi les six. Sur les rivages de la région de Boumerdès, il y a 36.724 votants qui ont préféré glisser le bulletin blanc dans l'urne. Le nombre de bulletins blancs des autres wilayas, varie entre, pour le moins élevé à Illizi, 1.333 et le plus haut, 28.205, à Annaba. Il est à remarquer que le président élu arrive, et de très loin, en tête dans toutes les wilayas du pays, suivi, à quelques exceptions près, de Louisa Hanoune. S. B. Tizi-Ouzou La ville se réconcilie avec les urnes En dépit de quelques incidents, les élections se sont déroulées dans de très bonnes conditions et les votants ont, dans leur écrasante majorité, choisi Bouteflika. Par Zahra Hamou C'est dans une ambiance calme et sereine que s'est déroulée l'élection présidentielle dans la wilaya de Tizi Ouzou, une wilaya où les électeurs ont commencé à se réconcilier avec les urnes boudées après un fort taux d'abstention durant les élections présidentielles précédentes. Une nette amélioration a été enregistrée ce jeudi dans une région réputée abstentionniste. En effet, si en 2004 le taux de participation enregistré dans la wilaya n'était que de 18,34%, hier pas moins de 30,75% des électeurs ont exprimé leurs voix. Pourtant, contrairement aux élections de 2004 où une formation politique implantée dans la région a présenté un candidat, Said Sadi du RCD en l'occurrence, cette fois-ci, ni le RCD ni le FFS qui se sont partagé la région lors des locales, n'ont présenté de candidat. En plus, ces deux formations politiques auxquelles se sont jointes les voix du MAK et des Arouch, ont appelé au boycott et des partisans de cette option ont même tenté d'empêcher les citoyen d'aller voter. C'est le cas à Illilten où on a bloqué l'accès de deux villages dans la perspective d'empêcher les électeurs de rejoindre les bureaux de vote, mais la voie a été dégagée par la garde communale, ou à Ait Yahia où des militants du FFS ont tenté de saccager un centre de vote avant que la police n'intervienne pour les en empêcher. À Ait Zellal (commune de Souamaa) des urnes ont même été saccagées. En dépit de ces incidents, les élections se sont déroulées dans de très bonnes conditions et les votants ont, dans leur écrasante majorité, choisi Bouteflika au profit duquel 85% des suffrages ont été exprimés. En 2004, il n'avait obtenu que 27,88% des suffrages, se classant en deuxième position après Saïd Sadi qui a eu 32,68% des voix exprimées. Ce taux appréciable de participation et le vote en faveur de Bouteflika est dû, selon le ministre de l'Intérieur, Noureddine-Yazid Zerhouni, à une maturité politique et à l'esprit de nationalisme de la population locale. « Les électeurs avaient toutes les données pour évaluer correctement ce qui a été fait par le Président Bouteflika durant 10 années de présidence de l'Algérie », a-t-il souligné. Ce comportement des habitants des wilayas de Tizi Ouzou et de Bejaia, selon Zerhouni, ne constitue pas une surprise car il y a eu la prévalence du nationalisme, de la sagesse, ne faisant pas cas de ceux qui ont voulu les mener sur une fausse route. il est à noter que pour ce qui est des autres candidats, Mme Louisa Hanoune a obtenu 09% des voix se classant ainsi en deuxième position. Elle est suivie par Mohand Oussaid Bélaid (02%), Moussa Touati (02%), et enfin Djahid Younsi et Faouzi Rebaïne (01%). Z. H. Djahid Younsi vote à Guelma Par Hamid Baâli L'administration n'a ménagé aucun effort pour permettre un parfait déroulement de l'élection présidentielle dans les 34 communes de la wilaya de Guelma. Il a été enregistré la mise en place de 191 centres et 810 bureaux de vote, sachant que le fichier électoral totalise 332.643 inscrits (164.432 femmes et 168.211 hommes) dont 14.938 nouveaux et la mobilisation de 6.625 encadreurs. Le jeudi 9 avril, Mohamed-Djahid Younsi secrétaire général de mouvement El Islah et prétendant au palais d'El Mouradia, accompagné de son épouse a accompli son devoir électoral à l'école Houari- Boumediene, implantée sur les hauteurs de la ville. En effet, le plus jeune des candidats à la magistrature suprême docteur en génie mécanique avait enseigné à l'université 8-Mai-45 et résidé à la cité Aïn-Defla secteur C ex- Fougerolles. A sa sortie du bureau de vote, le dirigeant d'El Islah qui avait exprimé sa joie de se retrouver à Guelma, dont il conserve d'excellents souvenirs, a déclaré : « Je souhaite que le scrutin se déroule dans une totale transparence pour permettre au peuple de choisir librement et en toute sérénité le futur président de la République et ce, pour garantir la crédibilité de cet enjeu électoral.» Djahid Younsi souhaite une forte participation et notamment celle des jeunes qui aspirent à un avenir meilleur en décrochant un poste de travail stable qui leur permettra de vivre dignement dans leur pays. Comme à l'accoutumée, les Guelmis n'ont pas dérogé à la réputation de leur sens civique puisque dès l'ouverture des bureaux de vote il a été enregistré un afflux notable, particulièrement dans les centres Habbèche-Bachir, Karmet, Malek-Benabi, Mohamed-Abdou et Mouloud-Ferraoun. A 13h le pourcentage de participation de la wilaya atteignait 26,60% et les observateurs estiment que ce taux sera conséquent car la gent féminine, accaparée par les tâches domestiques durant la matinée, préfèrent se déplacer en groupes pour accomplir leur devoir électoral au cours de l'après-midi. Il est à noter que deux observateurs internationaux, un Malien et un Marocain, dépêchés par l'UA, étaient à Guelma pour superviser le déroulement du scrutin. H. B. Participation massive des Blidéens Par Salim Boudiaf Les intempéries n'ont pas découragé les citoyens de la ville des Roses à se présenter, massivement, devant les urnes pour exprimer leur choix et élire leur président lors de la journée de jeudi. Dans la ville de Blida, les bureaux de vote ont été pris d'assaut dès 8 h du matin, heure d'ouverture du scrutin. Même ambiance à Ouled Yaïch et Bouarfa où le début du scrutin a été marqué par une participation massive dès les premières heures du scrutin. 221 centres ont ouvert leurs portes pour accueillir 636.918 électeurs inscrits sur les listes életorales ( 342.868 hommes et 294.050 femmes), répartis sur 25 communes. Les opérations se sont déroulées dans de bonne conditions. A 9h30 le taux de participation était de 9,5%, entre 16h30 et 18h30, il avait atteint 51% alors qu'en fin de journée, il a grimpé jusqu'à 80,48%. S. B. Annaba, élection présidentielle Participation record des Annabis Les centres de vote ont été pris d'assaut, tôt la matinée. Vers 10 h, un monde fou se bousculait devant les bureaux : un spectacle surprenant pour beaucoup d'obervateurs. Par Rafraf Mohamed Le cours de la Révolution, qui représente le cœur battant de la ville de Sidi-Brahim, a été toujours un indicateur privilégié pour observer le déroulement d'un scrutin. Habituellement fort animé le week-end, il était quasi désert ce jeudi, presque toute la journée. C'est que dans la péripherie immédiate comme à la place d'Armes (vieille ville) ou la cité la Colonne, les centres de vote ont été pris d'assaut, tôt la matinée. Vers 10h, un monde fou se bousculait devant les bureaux : un spectacle surprenant pour beaucoup d'obervateurs. «On ne s'attendant pas à un tel mouvement massif dès les premières heures. D'habitude, les taux de participation commencent à grimper à partir de 12h», nous confiait un représentant du FLN. Certaines localités, comme la commune de Tréat et Chorfa, d'obédience FLN, se sont distinguées par des taux dépassant les 45% dès 11h du matin, affirme-t-il. Les permanences des partis de l'Alliance, pour qui l'enjeu du record de participation, restait la préoccupation majeure, n'hésitaient pas souvent, en présence de la presse à interpeller certains passants pour s'enquérir s'ils avaient accompli leur devoir électoral. «Avec, bien sûr, tact et humour» fait remarquer une secrétaire du RND. Côté organisation. Tous les membres de la commission de surveillance de l'élection de la wilaya sont unanimes pour signaler le bon déroulement du scrutin. «Les 877 bureaux des 141 centres sont systématiquement inspectés au fur et à mesure et aucun incident de quel ordre que ce soit n'a été jusqu'ici signalé», avait à maintes reprises déclaré le chargé de la communication de la commission. Vers les coups de 16h, les sondages communiqués par la cellule de communication de la wilaya affichaient un taux global de participation de 62,96% à Annaba. «Une nette tendance à la hausse», jubilait le mouhafad du FLN, le sénateur Zitouni, qui a pris aussitôt possession du chiffre. Profitant de la présence des journalistes, il annoncera avec conviction que le mot d'ordre de son parti, majoritaire dans les 12 communes que compte la wilaya, a été largement suivi par la population annabie qui s'est rendue en masse aux urnes dès les premières heures. En effet, à la fermeture des bureaux de vote, le scrutin est clôturé sur le taux record de 80,22%. 330.000 électeurs sur les 412.359 inscrits sur les fiches électorales ont glissé leur bulletin dans l'urne. Une victoire à laquelle le FLN a grandement contribué, estime le numéro 1 du plus vieux parti du pays à Annaba. R. M. El Kala enregistre 98,64 % de participation Par Mourad Saber Le début de la journée de jeudi a été bien calme à travers toutes les localités de cette wilaya de l'arrière-pays en raison des fortes précipitations qui s'y sont abattues. Après une grasse matinée, les principales artères de la ville se sont mises petit à petit à s'animer bien que des magasins aient baissé rideaux. Les électeurs affluaient vers les bureaux de vote par petites grappes humaines. On était loin des bousculades habituelles pour pouvoir accomplir son devoir électoral. Ce n'est que vers l'après-midi que les bureaux de vote ont connu une marée humaine, en particulier les femmes après leur libération des différentes tâches ménagères. Le corps électoral était constitué de 260.647 personnes. A 9 h, les 674 bureaux et les 177 centres de vote aménagés à travers cette wilaya rurale, qui ont ouvert à 8 he, ont été, pour la plupart, boudés par les électeurs, le taux de pourcentage enregistré était de 8.10% soit 20.834 votants seulement . Deux heures après, aux environs de 13 h, le taux de participation tournait autour des 30,88 % soit 80.583 seulement de votants. La majorité des personnes rencontrées jusque-là faisait partie des plus de quarante-cinq ans. Quelques rares jeunes, souvent de sexe féminin, ont également fait le déplacement. Une manière de prendre une bouffée d'oxygène. Pour beaucoup, c'est une journée pas comme les autres . En plus, les localités, même rurales, sont plus animées que d'habitude. Pour Lynda, une jeune fille qui vote pour la première fois, «c'est mon premier rendez-vous avec les urnes, je suis satisfaite d'avoir accompli mon devoir". A 18 h, le taux de participation a grimpé pour atteindre les 55,34%. A la clôture du scrutin, le taux a atteint 86,82 % contre 73.73 % lors des élections pluralistes de 2004. Lors d'un point de presse, le wali d'El Tarf annonce quelques taux. Ainsi donc, la daïra qui a enregistré le taux le plus élevé n'est autre qu'El Kala, cette ville balnéaire, avec 98,64 %. Vient ensuite Bouhadjar avec 97,94 et El Tarf, chef-lieu, en troisième position. Le taux le plus faible est de 69,54% relevé dans la daïra de Dréan, et Besbes avec 72,82%. Vers minuit, quelques véhicules roulant à toute allure à travers les artères silencieuses de la ville ont laissé échapper des cris de joie où le nom du futur président Abdelaziz Bouteflika était scandé, tout ceci appuyé de coups de klaxon. Le même scénario a été vécu dans la matinée du vendredi bien avant que le ministre de l'Intérieur ne donne le nombre de voix récoltées par les candidats. Quant au reste des Tarfinois, c'était pour eux un moment de joie et d'allégresse. A travers la wilaya, Abdelaziz Bouteflika a raflé toutes les voix ne laissant aux cinq autres candidats que des miettes. M. S. La mâturité des Constantinois Par KHALIDA Beldjezar. Avec un taux de 69.06%, l'électorat constantinois vient d'enregistrer une meilleure participation que celle réalisée aux dernières législatives. La mobilisation des Constantinois est loin d'être le fait du hasard. Elle reflète le degré de maturité atteint par une population qui refuse de subir les faits. Les Constantinois savent parfaitement, qu «'à cœur vaillant rien d'impossible». Ils ont laissé de côté leur divergences et controverses et ils se sont dirigés massivement vers les urnes pour exprimer leurs choix et leurs tendances. «Pour moi l'acte de vote est une culture. Mon cursus électoral est honorable. A chaque rendez-vous électoral, j'étais présent et je le serai toujours, en toutes circonstances. J'ai du respect pour mon pays, c'est pour cela que je vote et j'en suis fier », nous révèle, preuve à l'appui, Brahim qui tient dans sa main une carte de vote chargée de sceaux. Jeudi dernier, la ville des Ponts a vécu une journée exceptionnelle. Une journée marquée d'enthousiasme et de gaieté. Un tour d'horizon à travers quelques centres de vote nous a permis de constater de visu l'évolution qualitative du sens de civisme et de nationalisme acquis par les constantinois. Des hommes et des femmes, de générations différentes, se sont bousculés devant les bureaux de vote pour accomplir leur devoir national. «Je vote pour la fierté de mon pays. Et je ne donne l'occasion à personne pour décider à ma place », nous indique Fathi, un jeune diplômé de l'université Mentouri de Constantine, mais qui souffre du chômage depuis deux années. Ahmed, un autre jeune plus ou moins pessimiste, nous confie: «je suis venu voter pour faire plaisir à mes parents. Sincèrement, je ne suis pas convaincu et tant que le pays est infecté par le vieillissement, on ne peut rien espérer, nous les jeunes ». Dans la daïra de Ibn Ziad, où le taux de participation a atteint les 96,06%, l'ambiance électorale était indescriptible. Considérée, à forte raison, comme un indice d'analyse du schéma électoral national, la wilaya de Constantine vient d'annoncer, chiffres à l'appui, le retour des citoyens aux urnes après un repli qui a duré des années. Déjà, le sondage de dix heures affichait un taux de participation de 9.07%. A 13 heures, on est passé à un taux de 28,96%. A 16 h, on a enregistré un taux de 53,18%. A 18 h , le taux de participation est monté à 62,36%. Dès la matinée, un groupe d'observateurs étrangers se sont rendus au siège de la wilaya où ils ont tenu à voir de près la cellule chargée de centraliser les résultats de la wilaya, avant de procéder à une tournée à travers quelques centres de vote. K. B. Une ambiance au rythme de l'élection à la permanence du candidat La visite surprise du président élu Cinq heures après l'annonce officielle des résultats de l'élection présidentielle, Abdelaziz Bouteflika a effectué une visite inopinée au siège de la direction de la communication de sa permanence électorale. Par Sihem Henine Affichant un large sourire, le chef de l'Etat a salué tous les présents. Une visite à laquelle personne ne s'attendait, pas même le directeur de communication, Abdesslem Bouchouareb, lequel était visiblement ému par cette visite inattendue. Jeudi, une ambiance sereine régnait tout au long de la journée au sein de cette permanence électorale du candidat Bouteflika, lequel, entre-temps, a été réélu à la majorité écrasante pour un troisième mandat à la tête du pays. En effet, le siège de cette permanence situé à Hydra a connus d'incessants mouvements de soutien le tout dans un climat convivial en présence de plusieurs journalistes. Un climat, d'autant plus, soutenu par l'important taux de participation annoncé dès les premières heures de la matinée par Yazid Zerhouni, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales. «Nous sommes très optimistes quant à la massive participation des citoyens au scrutin. C'est dire que nos efforts pour la sensibilisation en faveur de la nécessité de se rendre aux urnes, tout au long de ces derniers mois n'ont pas été vains», affirmait en fin de matinée Abdesslem Bouchouareb, directeur de la communication du candidat. Pile de documents à la main, sans doute ceux du suivi du déroulement du scrutin, celui-ci, faisant d'incessants aller-retour entre son bureau situé au deuxième étage de l'enceinte du siège, la salle réservé aux journalistes et surtout les studios aménagés sur les lieux servant, notamment, à l'alimentation du site Web du candidat. Le point culminant de cette journée particulière était sans aucun doute la visite, totalement inopinée, du candidat Bouteflika, intervenue en milieu d'après-midi. Personne dans la villa ne semblait s'y attendre. Utilisant le véhicule personnel de l'un de ses frères, le candidat-président arrivé sur les lieux aurait sonné lui-même à la porte d'entrée. Ni l'imposante garde rapprochée qui a pour habitude de se déplacer avec lui, ni ses services de protocole n'étaient de la partie. Mêmes les sirènes ou encore les motards, annonçant généralement son arrivée n'étaient présents. Bref, une véritable visite surprise à laquelle même le staff de la permanence ne s'attendait pas. Arborant un large sourire, Bouteflika s'est déplacé à travers tous les bureaux du personnel. Une visite de courtoise lors de laquelle il s'est enquis des conditions de travail et a échangé quelques propos avec les journalistes présents sur place avant de prendre des photos souvenirs avec tous les présents. Dans un élan de la galanterie mais surtout de modestie le candidat a tenu à ne léser personne en appelant lui-même ceux qui hésitaient à l'approcher pour la photo. C'est le cas, par exemple de la jeune femme chargée du nettoyage des lieux, laquelle retirée dans un petit coin observait de loin timidement les flashs des objectifs des photographes. «Venez vous aussi prendre une photo avec nous», lancera le candidat à la dame qui toute heureuse a pressé le pas pour rejoindre le candidat qui posera à ses côtés. Décontracté et tenant des propos très chaleureux, Bouteflika a remercié l'ensemble du personnel de la permanence pour tous les efforts accomplis durant de la campagne électorale. «Il a tenu à rendre personnellement hommage à tous ceux activant, bénévolement, au sein de cette permanence sans relâche et dont le travail avait débuté bien avant le début de la campagne électorale», a commenté plus tard M. Bouchouareb. Après cette virée qui aura duré moins d'une heure, le candidat quitte la permanence pour se diriger vers le siège national de sa direction de campagne où il a effectué également une visite. En fin de journée, les deux membres du gouvernement MM Messahel et Ould Abbas , respectivement ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaine et ministre de la Solidarité et chargé de la Communauté algérienne établie à l'étranger, connus pour être fervents défenseurs de la cause de Bouteflika se sont rendus sur les lieux et ont longuement discuté avec les journalistes. M.Ould Abbas annoncera dans la foulée que son département a effectué un sondage concernant cette élection et qui semble ne pas être loin des résultats obtenus, il compte d'ailleurs le présenter lors d'une conférence de presse au cours de cette semaine. Il est 21h30, l'élection étant quasi certaine d'être emportée par le candidat Bouteflika, des jeunes au sein de la permanence s'emploient d'ores et déjà à placarder les portaits du candidat sur leurs des voitures pour défiler dans les rues de la capitale. L'heure est à la grande fête de la victoire ! S. H. En attendant la validation du Conseil constitutionnel Bouteflika réélu avec 90,24% des suffrages Le candidat indépendant Abdelaziz Bouteflika a été réélu pour un troisième mandat à l'élection présidentielle avec un raz de marée des voix des électeurs lui ont permis d'obtenir un taux officiel de 90,24% des suffrages au scrutin dont le taux officiel de participation a été de 74,54%. Ce résultat annoncé par le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, hier, lors d'une conférence de presse, vient combler le souhait du candidat qui n'a pas cessé de clamer que le président de la République devrait jouir d'un soutien populaire massif. La tendance lourde en sa faveur qui était perceptible durant la campagne électorale, était en effet insuffisante à l'égard de M. Bouteflika, qui a affiché sa volonté d'asseoir la légitimité d'un 3ème mandat grâce à «une participation conséquente et une majorité écrasante» pour pouvoir se consacrer durant le prochain quinquennat aux moult œuvres qu'il compte accomplir à l'intérieur mais aussi à l'extérieur du pays. Ce plébiscite répond donc parfaitement à cette espérance puisque, a annoncé M. Yazid Zerhouni, M. Abdelaziz Bouteflika a obtenu 12.911.707 et est en tête dans l'écrasante majorité des wilayas. M. Bouteflika est suivi de Louiza Hanoune qui arrive à la deuxième position avec 4,22% des suffrages. Viennent ensuite Moussa Touati, président du Front national algérien (FNA, avec 2,31%, Djahid Younsi, président d'El Islah, avec 1,37%, Ali Fawzi Rebaïne de AHD-54 avec 0,93% et enfin le candidat Mohamed Saïd qui n'a réussi à être crédité que de 0,92%. Commentant ces résultats, le ministre a affirmé que le peuple algérien a exercé, lors de ce scrutin, son devoir en «toute liberté» en a «su dépasser toutes les contingences pour exercer son droit et accomplir son devoir pour élire celui qu'il juge digne de le représenter au mieux, de le guider et de défendre ses intérêts», «C'est cela la grande signification de ce scrutin que rien n'aura altéré, malgré quelques incidents et tentatives avortées pour le perturber», dira-t-il en précisant au passage que cela «dénote d'un progrès et d'une victoire offerte à la Nation et aux générations futures pour l'édification et la consécration de notre démocratie et de l'Etat de droit». Précisant que le scrutin n'a fait que traduire la volonté populaire qui «a été le grand vainqueur», M. Zerhouni a expliqué le grand taux de participation par plusieurs facteurs. Lesquels portent, entre autres, sur la vaste campagne de sensibilisation effectuée auprès des citoyens des mois durant pour les inciter à aller voter. Il y a, également, poursuit-il, la manière par laquelle l'administration a procédé pour la révision des listes électorales qui s'est avérée être «extrêmement efficace». Pour ce qui est du choix du large taux de réussite de M. Abdelaziz Bouteflika, M Zerhouni estime tout simplement que «le peuple a su choisir le candidat dont la réussite en termes de réalisation et de défis relevés ne sont plus à prouver». S. H. Le Président a accompli son devoir électoral avec un large sourire Le candidat Bouteflika s'était rendu dans la matinée de jeudi dans le centre de Bachir El Ibrahimi à Alger où il a voté. Accompagné de ses deux frères, Said et Nasser, respectivement son conseiller personnel et secrétaire général au ministère de la Formation professionnelle ainsi que de trois de ses neveux, le candidat s'est d'emblée dirigé vers le bureau n°34 pour accomplir son devoir électoral. Se refusant à toute déclaration à la presse nationale et étrangère venues en masse assurer la couverture médiatique de l'évènement, M. Bouteflika s'est contenté d'afficher un large sourire en direction des photographes. S. H. M. Zerhouni au sujet des allEgations de fraude «Qu'ils apportent leurs preuves !» Les candidats se sentant lésés dira le ministre de l'intérieur «peuvent toujours déposer plainte auprès du Conseil constitutionnelle seul apte à juger dans ce genre de situation et surtout qui devra proclamer les résultats définitifs». Par Sihem Henine Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales a démenti, hier, tout recours à des procédures frauduleuses en faveur du candidat Abdelaziz Bouteflika, tel que dénoncé non seulement par les autres postulant à la magistrature suprême, mais aussi par des partis dits de l'opposition. «Qu'ils apportent leurs preuves», clame M. Zerhouni pour qui ces accusations sont dénuées de «toutes preuves tangibles et concrètes». «Avec de simples paroles, je peux accuser n'importe qui de n'importe quoi», insiste-t-il encore. Aussi, poursuit le ministre, les candidats se sentant lésés «peuvent toujours déposer des recours auprès du Conseil constitutionnelle seul apte à juger dans ce genre de situation et surtout qui devra proclamer les résultats définitifs». D'ailleurs, même dans les bureaux contestés, «le nombre d'électeurs qui y sont inscrits représentent une quantité négligeable par rapport au corps électoral». Citant l'exemple d'un trentaine de citoyens qui n'ont pas réussi à voter dans certaines communes de la capitale faute d'avoir trouvé leur nom sur les listes alors qu'ils étaient inscrits auparavant, M. Zerhouni le résume à «une faille au niveau de l'administration de la commune concernée» ce qui «ne peut en aucun cas être assimilé à une fraude massive». «Les journalistes présents ont eu à visiter l'Algérie, autant d'ailleurs que les observateurs internationaux et ont pu constater la régularité du scrutin. Quant à ces allégations, personne nous nous a apporté des faits concrets», insiste encore Zerhouni. Dans le même sillage, le membre du gouvernement qui répondait aux questions des journalistes lors de la conférence de presse consacrée à la proclamation des résultats de l'élection présidentielle, a regretté le recours à la violence exercée aussi bien par des partis prônant le boycott que par des terroristes visant à «perturber le déroulement du scrutin». Ces dépassements même s'ils «n'ont eu aucune incidence sur le déroulement des opérations de vote» se sont avérés être dangereux dans certaines wilayas. En effet, à Ain El Hammam, dans la wilaya de Tizi Ouzou, un accrochage s'est déclenché pas loin d'un bureau de vote entre les éléments de l'ANP et un groupe terroriste alors qu'à Naciria, dans la wilaya de Boumerdes, une bombe artisanale a explosé dans un bureau de vote faisant un mort parmi les policiers. En tout, six tentatives d'attentats terroristes visant, dans la grande majorité des cas, à «perturber l'opération de dépouillement et d'acheminement des bulletins» ont été déjouées par les forces de sécurité . Les perturbations enregistrées dans la wilaya de Bouira étaient l'œuvre de jeunes «perturbateurs» voulant empêcher, par la force, des citoyens d'accomplir leur devoir en lançant des cocktails molotov à l'intérieur des bureaux de vote. Fort heureusement, commente Zerhouni, «ces dépassements n'ont eu aucune incidence sur le déroulement des opérations de vote à travers le territoire national». Et de préciser que «les auteurs de ces troubles sont connus, ainsi que les responsables des ces violences». «Notre peuple ne veut plus de violence et le résultat est évident au vu du comportement déterminant de nos citoyens qui expriment leur refus du terrorisme et de toute autre forme de pression en le démontrant par leur participation massive à ce scrutin», relève le ministre. S. H. Les boycotteurs ont travaillé librement M. Zerhouni a démenti, hier, toute forme de pression qui aurait été exercée sur les partis ayant fait campagne pour le boycott de cette élection présidentielle. «Les tenants du boycott ont librement mené leur campagne. Nous avons enregistré trois cas particuliers où l'administration ne pouvait honorer leurs demandes en raison du fait que ces salles étaient déjà programmées comme ce fut la cas à Sidi Bel Abbès, Tizi-Ouzou et Mascara, mais les organisateurs pouvaient bien choisir une autre salle. Il ne l'ont pas fait…», affirme le ministre. S. H. Le RCD traduit en justice Interrogé sur le remplacement de l'emblème national par un drapeau noir par le Rassemblement pour la culture et la démocratie, M. Yazid Zerhouni répond : «La loi de 1994 oblige les représentations de parti ou d'association à caractère national de hisser le drapeau sur leurs façades et pour ce cas précis, je vous annonce que la police judiciaire a enregistré l'incident et que la justice est saisie». S. H. L'élection présidentielle perturbée par des incidents Un policier tué et cinq membres des forces de sécurité blessés Par Sadek Belhocine Le scrutin s'est déroulé dans un climat serein dans presque l'ensemble du territoire national grâce au service de sécurité « adapté » qui avait été mis en place pour surveiller les 46.577 bureaux de vote, hormis dans certaines régions du pays où il a été enregistré quelques perturbations. Quelque 160.000 policiers ont été mobilisés pour le scrutin, la campagne électorale s'étant déroulée, il faut le souligner, sans incident grave. Il est à relever que deux policiers ont été blessés dans un attentat à la bombe contre un bureau de vote à Naciria près de Boumerdès, à 50 km à l'est d'Alger. Des incidents ont, cependant, émaillé l'opération dans sept bureaux de vote à Bouira. Des jeunes ont cassé les urnes et incendié des bureaux de vote dans cette wilaya. Plus loin, à Tazmalt, près de Bejaia, des affrontements ont opposé des jeunes aux forces antiémeutes. Un policier a été grièvement atteint par un cocktail Molotov lancé par des individus. Dans la région de la petite Kabylie, des terroristes armés ont tenté une opération à Naciria, près de Boumerdès, à l'est d'Alger), a indiqué le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Yazid Zerhouni sans autre précision. Il a également fait état de trois tentatives d'attentat à l'est d'Alger (Tizi Ouzou et Boumerdès) et à l'ouest (Tipasa). Il avait également annoncé la fermeture de deux bureaux de vote à Rafour à Bouira et de « tentatives de perturbations du scrutin dans trois autres communes de cette wilaya de Kabylie. « Un groupe de 10 à 15 personnes ont essayé d'empêcher l'élection dans deux bureaux de vote à Rafour. Ils ont cassé les urnes. Nous avons été obligés de fermer ces deux bureaux de vote où sont inscrits 6.000 électeurs », a-t-il déclaré. Le ministre d'Etat a cependant estimé que cet incident n'a pas eu de « sérieuses » conséquences sur le déroulement du scrutin, tant au niveau de la commune que dans cette wilaya. Jeudi soir, dans la commune de Beni-Mileuk (Tipasa), une bombe artisanale a explosé au passage du convoi chargé du transport des urnes du centre de Bouhlou vers le chef-lieu de Beni-Mileuk. Par ailleurs un policier a été tué a annoncé hier le ministre de l'Intérieur Yazid Zerhouni qui n'a pas donné de précisions sur les circonstances de sa mort. Il a ajouté que deux gendarmes ont été blessés dans l'explosion d'une bombe au passage de leur véhicule dans la région de Tebessa (extrême-est). Il a également indiqué qu'un militaire a été blessé dans un attentat à la bombe dans la région de Skikda (510 km à l'est d'Alger). Aucune victime n'a été déplorée et les urnes n'ont pas été touchées. Hier après midi, le siège national du RCD (Rassemblement pour la culture et la démocratie) à Alger a été pris d'assaut par des personnes arborant des portraits du candidat élu. S. B. Au quartier général de Louisa Hanoune La prochaine sera la bonne Louisa Hanoune, une écharpe blanche sur les épaules, dégage une certaine prestance. L'issue de cette élection, elle la connaît. Ce qui importe, c'est que les Algériens s'expriment. Par Saida Azzouz En ce début d'après midi de jeudi 9 avril, le calme règne dans le modeste siège du Parti des travailleurs situé à Belfort à El Harrach. Bien qu'il se trouve dans un endroit retiré, le QG provisoire du PT est facile à trouver selon un de nos confrères de la presse étrangère. « On se repère grâce aux affiches portraits de la numéro un de cette formation politique qui jalonnent l'accès au siège » fait remarquer un autre confrère qui, au passage, précise que le Parti des travailleurs est très bien ancré dans ce quartier populaire à en juger par les louanges faites par ceux à qui il avait demandé son chemin. Dans la cour, on est nombreux à attendre le point de presse que doit animer la candidate à l'élection présidentielle occupée, au moment où nous sommes sur site, à donner une interview à l'envoyé spécial d'une agence de presse asiatique. Le temps pour les confrères qui, comme nous, ont vécu plus de deux élections présidentielles, de faire des comparaisons, d'évaluer la tendance, d'anticiper, à la lumière des chiffres communiqués par le ministre de l'Intérieur, sur le taux de participation avant de conclure que «cette élection présidentielle diffère totalement des deux précédentes, elle se déroule presque sans aucun incident». Un constat que partage avec nous Louisa Hanoune qui vient de faire son entrée dans la petite mansarde improvisée en salle de presse. «Vous aurez remarqué qu'il y a une certaine sérénité, et que globalement, pour l'heure, les choses, se passent normalement ». Il est 16 heures, la dirigeante du Parti des travailleurs, seule femme à se présenter au scrutin de ce 9 avril, relate pour la presse les quelques anomalies relevées par les observateurs de son parti à travers le territoire national. Elle le fait avec un style bien particulier, alliant humour et sérieux pour distiller bien des messages. En ce jeudi 9 avril 2009, Louisa Hanoune, une écharpe blanche sur les épaules, dégage une certaine prestance. L'issue de cette élection elle la connaît. Ce qui importe, c'est que les Algériens s'expriment. Cette rencontre informelle avec la presse, elle la consacre à relater les moments forts de sa campagne électorale, les gestes qui ont touché son cœur, titillé son esprit et sa fibre patriotique, l'engouement des femmes et des jeunes qu'elle a rencontrés au cours de ses différents meetings, les incalculables poignées de mains qu'elle a serrées. « j'en garde encore des séquelles ». Un message a été délivré et Louisa Hanoune l'a bien compris, elle en est convaincue, derrière la naïveté affichée par bon nombre de nos concitoyens, il y a une réelle maturité. De son périple à travers toute l'Algérie, elle retient le fait que son parti politique grignote bien des espaces. Le paroxysme de l'émotion pour Louisa Hanoune c'est de « voir tant de femmes et de jeunes aller urnes ». Interrogée sur sa réaction si elle n'est pas élue présidente, Louisa Hanoune a déclaré que même si elle n'est pas élue cette fois-ci, elle demeure confiante en « son avenir politique » et en sa « capacité à accéder » à la magistrature suprême lors de la prochaine élection. S. A. Dans une communication téléphonique Mohamed Said félicite Abdelaziz Bouteflika Par Kamel Hamed Mohamed Said a adressé ses félicitations «au frère Abdelaziz Bouteflika à la suite de sa réélection à la magistrature suprême». Dans un communiqué rendu public hier, ce candidat malheureux à la présidentielle, qui s'est classé à la sixième position, annonce lui avoir souhaité, au cours d'une communication téléphonique, «plein succès dans la réalisation des promesses faites pendant la campagne». Car pour lui «le taux élevé obtenu confirme l'ampleur des attentes populaires, notamment, dans le domaine du redressement du déséquilibre social et moral et du parachèvement du processus de réconciliation nationale». Mohamed Said, Mohamed-Oussaid Belaid de son vrai nom, dit lui y avoir souhaité que «cette nouvelle mandature se traduise par une meilleure approche de la réalité politique nationale à même de jeter les fondements d'un véritable Etat de droit et d'assurer une meilleure transition pacifique et efficace du pouvoir de la génération de Novembre à la génération d'indépendance». Il considère, enfin, qu'une telle approche «contribuerait à accélérer l'émergence d'une nouvelle élite politique». Mohamed Said, dont c'est la première participation à un rendez-vous électoral de cette envergure, a récolté 132.242 voix, soit 0,92 pc. A la veille de l'élection, il a dit avoir atteint tous ses objectifs durant la campagne électorale. En effet, durant 19 jours, il a pu faire la promotion du programme politique de son futur parti. Cet ex-diplomate a créé le PJL (parti de la justice et de la liberté), non encore agréé, et compte déposer les statuts de cette formation politique dans les prochains jours. K. H. QG du candidat d'El Islah Quand la désillusion éclipse l'optimisme Au fur et à mesure que le temps passe, le sujet des «dépassements» et des «irrégularités» devient dominant. «La machine de la fraude est lancée ouvertement dans certaines communes». Par Amine Salama Au siège national du mouvement El Islah, la journée du jeudi a été certainement longue et particulière à la fois. Car c'est à partir de ce nouveau siège, qui se trouve en plein cœur du vieux quartier de Belouizdad, à Alger, que l'état-major du mouvement islamiste a suivi le déroulement de l'ensemble de l'opération électorale.Le candidat du mouvement à cette élection présidentielle, Mohamed Djahid Younsi, n'était pas présent sur les lieux au cours de cette matinée ensoleillé de jeudi. Il se trouvait à presque à 600 km de la capitale. Le secrétaire général d'El Islah a accompli son devoir électoral dans la ville de Guelma avant de rallier la capitale en début d'après-midi. C'est le directeur de la campagne électorale, Djamel Ben Abdessalam, véritable cheville ouvrière, qui veillait au grain en accueillant les journalistes venus en grand nombre dès le début de la matinée. Les représentants de la presse nationale ont élu domicile dans la grande salle du premier étage qui servait aussi de centre nerveux de l'opération de suivi de cette élection. Sur les murs de cette salle, deux grands tableaux sont affichés. Dans le premier tableau devant servir à l'inscription du taux de participation et du score du candidat du parti, des cases sont réservées à toutes les wilayas du pays. Le deuxième tableau, par contre, était aménagé spécialement pour les résultats relatifs à Alger. Des militants s'affairaient dans tous les sens même si, il est vrai, il n‘y avait pas grand monde sur place. Les commentaires entre journalistes, qui s'échangeaient les nouvelles, allaient bon train. Djamel Ben Abdessalam et d'autres membres de la direction du mouvement, à l'instar de Djamal Soualah, président du Conseil consultatif, ou de Mohamed Salhi, ex-député et membre du bureau national, faisaient sans cesse la « navette » entre la grande salle et le deuxième étage qui abrite les bureaux du SG et ceux des membres de la direction politique. Et les mines commencent déjà à prendre d'autres couleurs. On évoque des cas de "dépassements". Le bulletin de vote du président candidat, dit-on, a des caractéristiques différentes de ceux des 5 autres candidats. La photo de Abdelaziz Bouteflika est sur fond noir alors que les photos des autres sont sur un fond clair. « C'est scandaleux » tonne un cadre du mouvement. Au fur et à mesure que le temps passe le sujet des « dépassements » et des « irrégularités » devient dominant. Dans l'après-midi, aux environs de 15h30 mn, on se « relâchent » et fait cas d'une série de dépassements. « La machine de la fraude est lancée ouvertement dans certaines communes » a t-il indiqué. S'appuyant sur les rapports qui lui parviennent d'un peu partout, il cite de nombreux exemples. A Aflou, dans la wilaya de Laghouat, quelques contrôleurs sont empêchés d'accès aux bureaux de vote. Idem à Tamentefoust, dans la wilaya d'Alger, où le chef d'un centre de vote refuse l'accès à des contrôleurs. Dans la wilaya de Blida, à Beni Merad plus précisément, c'est de bourrage des urnes qu'il est question puisque dans l'une de ces urnes ont été découverts 636 bulletins de vote du candidat Bouteflika. Non loin de là, dans la commune de Soumaà, des membres de la commission de surveillance de l'élection présidentielle se trouvent dans l'impossibilité d'accéder aux bureaux de vote. Dans la commune de Boudjelida, à Ain Defla, « c'est l'anarchie totale car on vote sans carte d'identité et sans procuration » s'exclame Ben Abdessalam avant d'indiquer que ceci a été le cas dans certains bureaux de vote dans la wilaya d'El Oued. Mais toute cette litanie de dépassements ne semblent pas encore avoir totalement ébranlé le moral de Djamal Ben Adessalam et ce, eu égard au fait que, comme rapporté par les militants qui se sont fiés aux bulletins de vote jetés à même le sol des isoloirs, Djahid Younsi figure dans le trio de tête en compagnie de Abdelaziz Bouteflika et Louisa Hanoune. Pourtant, à la clôture des bureaux de vote et suite aux premiers rapports sur le décompte des bulletins de vote, les responsables d'El Islah ne sont plus si certains de ces résultas. L'on parle alors « de graves dérapages ». Face à ces signes annonciateurs d'une probable déconfiture électorale, il était dès lors évident que Djahid Younsi, qui s'était muré dans son bureau depuis son retour de Guelma, n'allait faire aucune déclaration aux journalistes. Rendez-vous est alors pris pour le lendemain. A. S. Djamel Ben abdessalam, représentant de Djahid Younsi «L'espoir de changement anéanti» C'est cet après-midi lors d'une conférence de presse qu'il tiendra au CIP, que le candidat du mouvement El Islah, qui s'est refusé jusque là à tout commentaire, compte faire sa propre lecture des résultats de cette élection présidentielle en particulier et des conditions de déroulement de l'ensemble de l'opération électorale en général. Mohamed Djahid Younsi, qui a eu les faveurs de 176.674 électeurs soit 1, 37% se classant en quatrième position derrière Bouteflika, Louisa Hanoune et Moussa Touati, ne semble pas satisfait de ce résultat. Le directeur de sa campagne électorale considère en effet qu' «il n'y a pas eu de vote du tout». Djamel Ben abdessalam, contacté hier, a indiqué que «toute cette opération a été orchestrée, y compris le classement des candidats, selon le bon vouloir des organisateurs. C'est la démocratie qui subit un rude coup». Trouvant que le score de 90 % de Bouteflika est «irréaliste», il dira que «l'espoir de changement a été anéanti». A. S. Moussa Touati ne croit pas aux résultats «Nous ne nous laisserons pas faire» Par Sadek Belhocine Il est 18h, au siège du FNA à Alger règne une activité fébrile en ce jour d'élection présidentielle. Le président de la formation politique, Moussa Touati, postule pour la magistrature suprême du pays. On attend d'autres résultats partiels du scrutin. Le taux de participation annoncé par le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales à 13h est de 30%. Depuis, c'est l'attente. Les responsables du FNA annonce un point de presse de Moussa Touati à 18h et il est au rendez-vous. Visiblement fatigué par les 19 jours d'une campagne électorale qui l'a mené aux quatre coins du pays, le patron du FNA parle d'emblée de « plusieurs dépassements » enregistrés durant le déroulement de l'élection présidentielle. Ils sont l'œuvre, dit-il, « des agents de l'administration ». Une administration qui a pris, selon lui, « fait et cause » pour un candidat, aidé, il est vrai, par l'absence de surveillants des autres candidats à ce scrutin populaire, sauf ceux du candidat indépendant Abdelaziz Bouteflika. « Les finances du parti ne nous permettent pas de mettre un surveillant dans chaque bureau de vote, et ils 45.000 à travers toutes les communes d'Algérie,» justifie-t-il. Pour autant, Moussa Touati a placé « sa confiance » en l'administration mais qui, selon lui, « a failli à sa mission et qui a excellé dans le zèle jusqu'à empêcher les surveillants du FNA, dans certains bureaux de vote, de faire leur travail». Il regrette que le premier ministère et le ministère de l'Intérieur aient refusé de rétribuer les scrutateurs pour un bon déroulement du vote, réitérant que « le taux de participation, si il n'y a pas fraude n'ira pas au delà de 40% » et que « le 2ème tour est inévitable ». Il semble que ce taux sera bien dépassé et le patron du FNA parle d' « une instruction verbale qui a fixé le taux de participation à 60% ». Ce taux « ne nous dérange pas », affirme-t-il, mais « il y a problème si un candidat est élu avec une majorité écrasante », soulignant que « le respect du choix du peuple est un moyen civilisationel de consacrer la démocratie ». « Nous avons différents scénarios, mais à pas un tel niveau », s'indigne-t-il. Le FNA qui est, explique-t-il, un parti de militants, « ne se laissera pas faire comme çà », prévient-il. Quels sont les types d'actions que son parti compte mettre en œuvre ? « Nous réagirons en temps opportun », répond-il sans grande conviction, soulignant que « le FNA est et restera un parti d'opposition de patriotisme et de dignité ». Le leader du FNA ne tient pas en grande estime la CNPSEP qui, selon lui, « ne sert à rien » et pour preuve « elle n'a réglé aucun des problèmes qui lui ont été soumis ». Et quid des recours que sont parti a adressés à cet organe ? « Nous avons voulu la mettre au pied du mur, prouver à l'opinion publique que la CNPSEP est inefficace et inefficiente, en un mot, elle n'existe pas sur le terrain», s'exclame-t-il. Et il n'est pas emballé aussi par une déclaration commune ou une coordination avec les 4 autres candidats à l'élection présidentielle. « Je ne vois pas sur quel plan on va parler et il faut trouver les thèmes sur lesquelles discuter», dit-il. S. B. Commission de surveillance de la présidentielle La photo de Bouteflika contestée par trois candidats Dans le bulletin de vote réservé au président-candidat, la photo de celui-ci se distinguait largement par rapport à celles des 5 autres candidats.En effet, Abdelaziz Bouteflika y apparaît loin de l'âge qu'il a aujourd'hui, soit 72 ans. Selon eux, la loi est claire : la photo doit être récente. Par Kamal Hamed A l'évidence, pour les membres de la Commission politique nationale de surveillance de l'élection presidentielle (CPNSEP) , la journée du jeudi 9 avril fera incontestablement date dans les annales de la vie politique nationale. Pour eux, elle aura en effet été fort particulière. Mohamed Teguia, le coordinateur de la CPNSEP, et les autres membres ont passé le plus clair de leur temps à débattre d'une photo, assez problématique au demeurant. Dans le bulletin de vote réservé au président-candidat, la photo de celui-ci se distinguait largement par rapport à celles des 5 autres candidats. Sur cette photo, sans doute prise il y a de nombreuses années déjà, Abdelaziz Bouteflika y apparaît loin de l'âge qu'il a maintenant, soit 72 ans. Et cela était suffisant pour provoquer la colère des représentants de trois candidats: ceux de Mohamed Said, Ali Fawzi Rebaine et Mohamed Djahid Younsi, en l'occurrence. Ruée dans les brancards et cris d'alerte. Mohamed Sediki, Abdessalam Kessal et Rachid Lourari, respectivement, porte-voix de Rebaine, Younsi et Mohamed Said, exigent de Mohamed Teguia et des autres membres de la CPNSEP de prendre une décision ferme. Car, pour eux, il ne fait aucun doute qu'il s'agit là «d'un dépassement et d'une violation de la loi» comme ils l'ont expliqué aux journalistes présents au siége de l'APW d'Alger ce jeudi matin. Selon eux, la loi est claire puisque elle stipule que la photo doit être récente. Pis, dans le bulletin de vote, la photo de Bouteflika est sur un fond noir. Ce qui n'est pas le cas pour les autres candidats car leurs photos sont sur un fond clair. Aussi et séance tenante, ils acculent Teguia et exigent la tenue d'une réunion de la commission puisque, avec la présence de 15 de ses membres, le quorum est atteint. Conciliabules et tractations vont bon train, mais Mohamed Teguia ne veut pas céder à la pression. «Même si le quorum est atteint ce n'est pas à eux de décider de la tenue d'une réunion», indique Teguia dans un point de presse tenu en début d'après-midi. Pour lui «il n'y a pas de preuves». Et c'est pourquoi il a annoncé avoir dépêché des représentants dans trois wilayas (Alger, Blida et Tipasa) en vue de ramener des échantillons de ces bulletins de vote. Les «émissaires» confirment la véracité des faits rapportés par ce trio. Et c'est ainsi que commencèrent alors, en fin d'après midi, les délibérations de la commission dans un climat relativement tendu. Un chaud débat s'est engagé entre les différents membres de la CPNSEP et les représentants des trois candidats voulaient amener les autres membres à prendre une position sans équivoque. Les discussions s'étiraient dans le temps. Des membres de la Commission sortaient de temps à autre de la salle de réunion. Sediki fulmine encore de colère. Mme Chalabia, du MJD (mouvement de la jeunesse démocratique), un parti qui a soutenu la candidature de Bouteflika, soutient qu'aucun texte de loi ne précise qu'il faut présenter une photo récente à l'exception de celle que contient le dossier de candidature. Le général à la retraite, Mustapha Cheloufi, qui représente le candidat Bouteflika est accroché à son mobile et rejoint vite la salle de réunion une fois la communication téléphonique terminée. Ce n'est qu'à 22h que la réunion prend fin. Dans le rapport qui sera adressé aux autorités, il a été recommandé de définir avec précision les caractéréstiques de la photo. Le coordinateur de la CPNSEP, qui a aussi indiqué que le travail de la Commission est très positif, a déclaré n'avoir reçu aucun rapport ni aucun recours relatifs aux dépassements et à la fraude. Il a enfin déclaré que le rapport final sera élaboré, après concertation avec le gouvernement, probablement le 26 avril. K. H. Aïssa Belmekki, directeur de campagne de Fawzi Rebaïne "Sellal a fixé le taux de participation" Par Sadek Belhocine Ambiance calme à 16h au siège du candidat de AHD 54 à l'élection présidentielle, Fawzi Rebaïne. Atmosphère lourde et pesante. Les plateaux de gâteaux déposés sur une table n'ont apparemment attiré personne. Les quelques personnes qui s'y trouvaient n'avaient pas le cœur ni l'envie de parler, sauf le secrétaire national de l'information, directeur de la campagne électorale du président de AHD 54, Aïssa Belmekki. Pour lui, « la cause est entendue » et il pronostique « un taux de participation de 85% » et c'est « Abdelmalek Sellal qui l'a fixé », a-t-il précisé. Il parle de « nombreux dépassements », juste au moment où un responsable de la formation politique lui tend un fax de Djelfa. « Des gens ont voté sans procuration », a-t-il souligné, faisant état également d'ouverture de bureau sans votants. Il dénonce le zèle de l'administration pour le candidat Abdelaziz Bouteflika et l'excès des courtisans comme les partis de l'Alliance présidentielle et de l'Ugta. Pour lui, il est également clair qu' « on utilise tous les moyens pour arracher des voix ». Des recours adressés à la CPNSEP (Commission politique nationale de surveillance de l'élection présidentielle), « il y en a eu tellement », selon Aïssa Belmekki. En 19 jours de campagne électorale pour l'élection présidentielle, le parti de Fawzi Rebaïne a déposé « 30 recours en moyenne par jour », indique le directeur de campagne du candidat de AHD 54. « Cet organe est inefficace et semble être là pour meubler le décor », assène-t-il, insistant sur les bureaux de vote des étudiants, les bureaux mobiles et le vote des corps constitués qui sont « incontrôlables », déplorant la confusion ancrée dans les esprits sur les concepts de pouvoir et d'Etat et nation et la personne qui incarne le pouvoir. Une confusion qui, dit-il, autorise les dérapages et les dépassements constatés. Un autre fax tombe entre les mains du chargé de la communication. Il le lit à haute voix. "Les artistes sont conviés à animer un gala artistique à 21h pour fêter la victoire du candidat Abdelaziz Bouteflika." "Ils sont si sûrs de la victoire qu'ils ont prévu des manifestations", dit-il d'un air dépité, s'indignant que « le mensonge est devenu une philosophie ». Un surveillant du parti affecté à un centre de vote à Alger arrive. Il a été prié « de sortir du centre » par les agents de l'administration, selon ses dires. Le militant de AHD 54 ne trouve pas les mots pour qualifier cette situation, indiquant qu'il allait retourner à ce centre, mais comme simple citoyen pour surveiller l'opération de dépouillement. Fawzi Rebaïne, lui, « était absent ». Sans doute qu'il n'avait plus quelque chose à dire qu'il n'a déjà dite sur ce scrutin du 9 avril 2009. Le taux de participation avancé dans la soirée par le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, ne l'aura pas surpris. Son chargé de la communication, lui, s'attendait à un taux plus élevé. S. B. L'élection présidentielle par le détail Abdelaziz Bouteflika sur toute la ligne Un taux de participation historique et tout aussi historique le plébiscite du président-sortant, le candidat indépendant, Abdelaziz Bouteflika, pour une troisième mandature à la magistrature du pays. Par sadek belhocine Ce qu'il faut retenir de ce scrutin populaire, un bon cru d'avril 2009, est au delà de toute espérance : un taux de participation historique et tout aussi historique le plébiscite du président-sortant, le candidat indépendant, Abdelaziz Bouteflika, pour une troisième mandature à la magistrature du pays. Un taux de participation de 74,11%, pour ce qui est de l'électorat et un futur président élu à une majorité écrasante de 90,24% de votants. La deuxième place est revenue à la candidate du PT (Parti des travailleurs), avec 4,22%, loin, très loin derrière le président-candidat. Suivent dans l'ordre : Moussa Touati du FNA, 2,31%, celui d'El-Islah, Mohammed Djahid Younsi, 1,37%, de AHD 54, Ali Fewzi, 0,93 et enfin le candidat, Mohand Oussaïd Belaïd qui ferme la marche, 0,92%. Sur les 20.595.683 inscrits, le nombre de votants est de 15.351.305 et les bulletins nuls s'élèvent à 1.042.727, ce qui donne 14.308.578 de suffrages exprimés. Le président, qui se succède à lui-même, a recueilli 12.911.705 de voix. Louisa Hanoune est derrière avec 607.258, en troisième position, il y a Moussa Touati avec 330.570 voix, le quatrième est Mohammed Djahid Younsi qui compte 196.674 voix, suivi d'assez près par Ali Fewzi Rebaïne qui a récolté 133.129 voix et, lui-même, talonné de très près par le candidat Mohand Oussaïd Belaïd avec 132.242 voix. Il y a lieu de retenir que c'est la wilaya de Khenchela qui a enregistré le taux record de participation, avec 97,59%; vient juste après la wilaya de Aïn-Defla où 94, 93 % de citoyens se sont exprimés, suivie de Tébessa avec un chiffre de 91,90%. Les autres wilayas ne sont pas en reste. Le taux de participation oscille entre plus de 70% et plus de 85%. Comme toujours et pour ne pas faillir à la tradition observée lors des scrutins populaires précédents, la Petite et Grande Kabylie clôture le tableau avec respectivement, 29, 42% et 30, 88%, un taux qui est en progression notable sur ceux récoltés jusque-là par cette région, réfractaire aux urnes. Alger s'est, par contre, distinguée des autres wilayas par un taux appréciable de bulletins nuls qui se chiffrent à 103.128. Et, surprise, la wilaya de Sétif, vient en deuxième position en enregistrant 69.690 bulletins de même nature, suivie de la capitale de l'Ouest, Oran, où 56.613 électeurs ont exprimé de la même façon leur avis. A Blida, ce sont 45.847 citoyens électeurs qui ont fait du bulletin blanc, leur choix. A l'autre bout de la frontière, on retrouve les Skikdis, 39.243 qui se sont avisés de ne choisir aucun candidat parmi les six. Sur les rivages de la région de Boumerdès, il y a 36.724 votants qui ont préféré glisser le bulletin blanc dans l'urne. Le nombre de bulletins blancs des autres wilayas, varie entre, pour le moins élevé à Illizi, 1.333 et le plus haut, 28.205, à Annaba. Il est à remarquer que le président élu arrive, et de très loin, en tête dans toutes les wilayas du pays, suivi, à quelques exceptions près, de Louisa Hanoune. S. B. Tizi-Ouzou La ville se réconcilie avec les urnes En dépit de quelques incidents, les élections se sont déroulées dans de très bonnes conditions et les votants ont, dans leur écrasante majorité, choisi Bouteflika. Par Zahra Hamou C'est dans une ambiance calme et sereine que s'est déroulée l'élection présidentielle dans la wilaya de Tizi Ouzou, une wilaya où les électeurs ont commencé à se réconcilier avec les urnes boudées après un fort taux d'abstention durant les élections présidentielles précédentes. Une nette amélioration a été enregistrée ce jeudi dans une région réputée abstentionniste. En effet, si en 2004 le taux de participation enregistré dans la wilaya n'était que de 18,34%, hier pas moins de 30,75% des électeurs ont exprimé leurs voix. Pourtant, contrairement aux élections de 2004 où une formation politique implantée dans la région a présenté un candidat, Said Sadi du RCD en l'occurrence, cette fois-ci, ni le RCD ni le FFS qui se sont partagé la région lors des locales, n'ont présenté de candidat. En plus, ces deux formations politiques auxquelles se sont jointes les voix du MAK et des Arouch, ont appelé au boycott et des partisans de cette option ont même tenté d'empêcher les citoyen d'aller voter. C'est le cas à Illilten où on a bloqué l'accès de deux villages dans la perspective d'empêcher les électeurs de rejoindre les bureaux de vote, mais la voie a été dégagée par la garde communale, ou à Ait Yahia où des militants du FFS ont tenté de saccager un centre de vote avant que la police n'intervienne pour les en empêcher. À Ait Zellal (commune de Souamaa) des urnes ont même été saccagées. En dépit de ces incidents, les élections se sont déroulées dans de très bonnes conditions et les votants ont, dans leur écrasante majorité, choisi Bouteflika au profit duquel 85% des suffrages ont été exprimés. En 2004, il n'avait obtenu que 27,88% des suffrages, se classant en deuxième position après Saïd Sadi qui a eu 32,68% des voix exprimées. Ce taux appréciable de participation et le vote en faveur de Bouteflika est dû, selon le ministre de l'Intérieur, Noureddine-Yazid Zerhouni, à une maturité politique et à l'esprit de nationalisme de la population locale. « Les électeurs avaient toutes les données pour évaluer correctement ce qui a été fait par le Président Bouteflika durant 10 années de présidence de l'Algérie », a-t-il souligné. Ce comportement des habitants des wilayas de Tizi Ouzou et de Bejaia, selon Zerhouni, ne constitue pas une surprise car il y a eu la prévalence du nationalisme, de la sagesse, ne faisant pas cas de ceux qui ont voulu les mener sur une fausse route. il est à noter que pour ce qui est des autres candidats, Mme Louisa Hanoune a obtenu 09% des voix se classant ainsi en deuxième position. Elle est suivie par Mohand Oussaid Bélaid (02%), Moussa Touati (02%), et enfin Djahid Younsi et Faouzi Rebaïne (01%). Z. H. Djahid Younsi vote à Guelma Par Hamid Baâli L'administration n'a ménagé aucun effort pour permettre un parfait déroulement de l'élection présidentielle dans les 34 communes de la wilaya de Guelma. Il a été enregistré la mise en place de 191 centres et 810 bureaux de vote, sachant que le fichier électoral totalise 332.643 inscrits (164.432 femmes et 168.211 hommes) dont 14.938 nouveaux et la mobilisation de 6.625 encadreurs. Le jeudi 9 avril, Mohamed-Djahid Younsi secrétaire général de mouvement El Islah et prétendant au palais d'El Mouradia, accompagné de son épouse a accompli son devoir électoral à l'école Houari- Boumediene, implantée sur les hauteurs de la ville. En effet, le plus jeune des candidats à la magistrature suprême docteur en génie mécanique avait enseigné à l'université 8-Mai-45 et résidé à la cité Aïn-Defla secteur C ex- Fougerolles. A sa sortie du bureau de vote, le dirigeant d'El Islah qui avait exprimé sa joie de se retrouver à Guelma, dont il conserve d'excellents souvenirs, a déclaré : « Je souhaite que le scrutin se déroule dans une totale transparence pour permettre au peuple de choisir librement et en toute sérénité le futur président de la République et ce, pour garantir la crédibilité de cet enjeu électoral.» Djahid Younsi souhaite une forte participation et notamment celle des jeunes qui aspirent à un avenir meilleur en décrochant un poste de travail stable qui leur permettra de vivre dignement dans leur pays. Comme à l'accoutumée, les Guelmis n'ont pas dérogé à la réputation de leur sens civique puisque dès l'ouverture des bureaux de vote il a été enregistré un afflux notable, particulièrement dans les centres Habbèche-Bachir, Karmet, Malek-Benabi, Mohamed-Abdou et Mouloud-Ferraoun. A 13h le pourcentage de participation de la wilaya atteignait 26,60% et les observateurs estiment que ce taux sera conséquent car la gent féminine, accaparée par les tâches domestiques durant la matinée, préfèrent se déplacer en groupes pour accomplir leur devoir électoral au cours de l'après-midi. Il est à noter que deux observateurs internationaux, un Malien et un Marocain, dépêchés par l'UA, étaient à Guelma pour superviser le déroulement du scrutin. H. B. Participation massive des Blidéens Par Salim Boudiaf Les intempéries n'ont pas découragé les citoyens de la ville des Roses à se présenter, massivement, devant les urnes pour exprimer leur choix et élire leur président lors de la journée de jeudi. Dans la ville de Blida, les bureaux de vote ont été pris d'assaut dès 8 h du matin, heure d'ouverture du scrutin. Même ambiance à Ouled Yaïch et Bouarfa où le début du scrutin a été marqué par une participation massive dès les premières heures du scrutin. 221 centres ont ouvert leurs portes pour accueillir 636.918 électeurs inscrits sur les listes életorales ( 342.868 hommes et 294.050 femmes), répartis sur 25 communes. Les opérations se sont déroulées dans de bonne conditions. A 9h30 le taux de participation était de 9,5%, entre 16h30 et 18h30, il avait atteint 51% alors qu'en fin de journée, il a grimpé jusqu'à 80,48%. S. B. Annaba, élection présidentielle Participation record des Annabis Les centres de vote ont été pris d'assaut, tôt la matinée. Vers 10 h, un monde fou se bousculait devant les bureaux : un spectacle surprenant pour beaucoup d'obervateurs. Par Rafraf Mohamed Le cours de la Révolution, qui représente le cœur battant de la ville de Sidi-Brahim, a été toujours un indicateur privilégié pour observer le déroulement d'un scrutin. Habituellement fort animé le week-end, il était quasi désert ce jeudi, presque toute la journée. C'est que dans la péripherie immédiate comme à la place d'Armes (vieille ville) ou la cité la Colonne, les centres de vote ont été pris d'assaut, tôt la matinée. Vers 10h, un monde fou se bousculait devant les bureaux : un spectacle surprenant pour beaucoup d'obervateurs. «On ne s'attendant pas à un tel mouvement massif dès les premières heures. D'habitude, les taux de participation commencent à grimper à partir de 12h», nous confiait un représentant du FLN. Certaines localités, comme la commune de Tréat et Chorfa, d'obédience FLN, se sont distinguées par des taux dépassant les 45% dès 11h du matin, affirme-t-il. Les permanences des partis de l'Alliance, pour qui l'enjeu du record de participation, restait la préoccupation majeure, n'hésitaient pas souvent, en présence de la presse à interpeller certains passants pour s'enquérir s'ils avaient accompli leur devoir électoral. «Avec, bien sûr, tact et humour» fait remarquer une secrétaire du RND. Côté organisation. Tous les membres de la commission de surveillance de l'élection de la wilaya sont unanimes pour signaler le bon déroulement du scrutin. «Les 877 bureaux des 141 centres sont systématiquement inspectés au fur et à mesure et aucun incident de quel ordre que ce soit n'a été jusqu'ici signalé», avait à maintes reprises déclaré le chargé de la communication de la commission. Vers les coups de 16h, les sondages communiqués par la cellule de communication de la wilaya affichaient un taux global de participation de 62,96% à Annaba. «Une nette tendance à la hausse», jubilait le mouhafad du FLN, le sénateur Zitouni, qui a pris aussitôt possession du chiffre. Profitant de la présence des journalistes, il annoncera avec conviction que le mot d'ordre de son parti, majoritaire dans les 12 communes que compte la wilaya, a été largement suivi par la population annabie qui s'est rendue en masse aux urnes dès les premières heures. En effet, à la fermeture des bureaux de vote, le scrutin est clôturé sur le taux record de 80,22%. 330.000 électeurs sur les 412.359 inscrits sur les fiches électorales ont glissé leur bulletin dans l'urne. Une victoire à laquelle le FLN a grandement contribué, estime le numéro 1 du plus vieux parti du pays à Annaba. R. M. El Kala enregistre 98,64 % de participation Par Mourad Saber Le début de la journée de jeudi a été bien calme à travers toutes les localités de cette wilaya de l'arrière-pays en raison des fortes précipitations qui s'y sont abattues. Après une grasse matinée, les principales artères de la ville se sont mises petit à petit à s'animer bien que des magasins aient baissé rideaux. Les électeurs affluaient vers les bureaux de vote par petites grappes humaines. On était loin des bousculades habituelles pour pouvoir accomplir son devoir électoral. Ce n'est que vers l'après-midi que les bureaux de vote ont connu une marée humaine, en particulier les femmes après leur libération des différentes tâches ménagères. Le corps électoral était constitué de 260.647 personnes. A 9 h, les 674 bureaux et les 177 centres de vote aménagés à travers cette wilaya rurale, qui ont ouvert à 8 he, ont été, pour la plupart, boudés par les électeurs, le taux de pourcentage enregistré était de 8.10% soit 20.834 votants seulement . Deux heures après, aux environs de 13 h, le taux de participation tournait autour des 30,88 % soit 80.583 seulement de votants. La majorité des personnes rencontrées jusque-là faisait partie des plus de quarante-cinq ans. Quelques rares jeunes, souvent de sexe féminin, ont également fait le déplacement. Une manière de prendre une bouffée d'oxygène. Pour beaucoup, c'est une journée pas comme les autres . En plus, les localités, même rurales, sont plus animées que d'habitude. Pour Lynda, une jeune fille qui vote pour la première fois, «c'est mon premier rendez-vous avec les urnes, je suis satisfaite d'avoir accompli mon devoir". A 18 h, le taux de participation a grimpé pour atteindre les 55,34%. A la clôture du scrutin, le taux a atteint 86,82 % contre 73.73 % lors des élections pluralistes de 2004. Lors d'un point de presse, le wali d'El Tarf annonce quelques taux. Ainsi donc, la daïra qui a enregistré le taux le plus élevé n'est autre qu'El Kala, cette ville balnéaire, avec 98,64 %. Vient ensuite Bouhadjar avec 97,94 et El Tarf, chef-lieu, en troisième position. Le taux le plus faible est de 69,54% relevé dans la daïra de Dréan, et Besbes avec 72,82%. Vers minuit, quelques véhicules roulant à toute allure à travers les artères silencieuses de la ville ont laissé échapper des cris de joie où le nom du futur président Abdelaziz Bouteflika était scandé, tout ceci appuyé de coups de klaxon. Le même scénario a été vécu dans la matinée du vendredi bien avant que le ministre de l'Intérieur ne donne le nombre de voix récoltées par les candidats. Quant au reste des Tarfinois, c'était pour eux un moment de joie et d'allégresse. A travers la wilaya, Abdelaziz Bouteflika a raflé toutes les voix ne laissant aux cinq autres candidats que des miettes. M. S. La mâturité des Constantinois Par KHALIDA Beldjezar. Avec un taux de 69.06%, l'électorat constantinois vient d'enregistrer une meilleure participation que celle réalisée aux dernières législatives. La mobilisation des Constantinois est loin d'être le fait du hasard. Elle reflète le degré de maturité atteint par une population qui refuse de subir les faits. Les Constantinois savent parfaitement, qu «'à cœur vaillant rien d'impossible». Ils ont laissé de côté leur divergences et controverses et ils se sont dirigés massivement vers les urnes pour exprimer leurs choix et leurs tendances. «Pour moi l'acte de vote est une culture. Mon cursus électoral est honorable. A chaque rendez-vous électoral, j'étais présent et je le serai toujours, en toutes circonstances. J'ai du respect pour mon pays, c'est pour cela que je vote et j'en suis fier », nous révèle, preuve à l'appui, Brahim qui tient dans sa main une carte de vote chargée de sceaux. Jeudi dernier, la ville des Ponts a vécu une journée exceptionnelle. Une journée marquée d'enthousiasme et de gaieté. Un tour d'horizon à travers quelques centres de vote nous a permis de constater de visu l'évolution qualitative du sens de civisme et de nationalisme acquis par les constantinois. Des hommes et des femmes, de générations différentes, se sont bousculés devant les bureaux de vote pour accomplir leur devoir national. «Je vote pour la fierté de mon pays. Et je ne donne l'occasion à personne pour décider à ma place », nous indique Fathi, un jeune diplômé de l'université Mentouri de Constantine, mais qui souffre du chômage depuis deux années. Ahmed, un autre jeune plus ou moins pessimiste, nous confie: «je suis venu voter pour faire plaisir à mes parents. Sincèrement, je ne suis pas convaincu et tant que le pays est infecté par le vieillissement, on ne peut rien espérer, nous les jeunes ». Dans la daïra de Ibn Ziad, où le taux de participation a atteint les 96,06%, l'ambiance électorale était indescriptible. Considérée, à forte raison, comme un indice d'analyse du schéma électoral national, la wilaya de Constantine vient d'annoncer, chiffres à l'appui, le retour des citoyens aux urnes après un repli qui a duré des années. Déjà, le sondage de dix heures affichait un taux de participation de 9.07%. A 13 heures, on est passé à un taux de 28,96%. A 16 h, on a enregistré un taux de 53,18%. A 18 h , le taux de participation est monté à 62,36%. Dès la matinée, un groupe d'observateurs étrangers se sont rendus au siège de la wilaya où ils ont tenu à voir de près la cellule chargée de centraliser les résultats de la wilaya, avant de procéder à une tournée à travers quelques centres de vote. K. B.