Après l'euphorie des résultats des élections locales, les nouveaux élus se sont déjà mis au travail avec comme priorité, le jeu des alliances, afin de créer un rapport de force au sein des assemblées qui leur permettra de mettre en chantier leurs programmes. Mais pour le citoyen, électeur ou abstentionniste, les nouvelles assemblées sont devant de grands défis. La dynamique de développement, mise entre parenthèses depuis l'annonce de l'organisation du rendez-vous du 29 novembre, doit être relancée au plus vite. La population est en droit d'attendre beaucoup des nouveaux élus. Pour elle, l'élu, une fois installé à l'hôtel de ville ou à l'hémicycle de la wilaya, doit faire fi de sa couleur politique et des luttes partisanes inutiles qui minent souvent le fonctionnement des assemblées, bâties sur de frêles rapports de force. Les assemblées précédentes ont connu des tiraillements, notamment celles où la majorité était relative pour les formations politiques issues des urnes. Conséquence, des situations de crise ont été vécues au détriment de l'action sur le terrain et de l'urgence dans le traitement des problèmes. Les communes n'ont fonctionné que grâce aux commis de l'Etat qui ont assuré tant bien que mal les affaires courantes. Des frictions sont nées alimentées souvent par des facteurs subjectifs. Et malgré les solutions proposées par les uns et les autres, les prises de bec entre élus, qui tournent parfois à l'altercation, démontrent que tout est à refaire dans le fonctionnement des assemblées élues. La mission des nouveaux élus est d'honorer les engagements pris lors de la campagne électorale. Les conflits interminables ont fait réagir l'administration qui, ne pouvant confier entièrement la gestion de la collectivité aux élus, souvent inexpérimentés, a repris les choses en main car il s'agit de projets d'intérêt public et financés avec l'argent du contribuable. Il est attendu des nouveaux élus de rétablir la crédibilité de l'assemblée en tant que maillon du pouvoir décentralisé. La population espère que la nouvelle équipe communale qui siégera à l'hôtel de ville d'Oran placera comme priorité les préoccupations des citoyens, notamment par l'amélioration de la qualité de services allant de la collecte des ordures ménagères au service de l'état civil, en passant par la préservation du patrimoine communal. Pour les élus APW, les défis sont nombreux et l'objectif à atteindre consiste à redonner à la ville d'Oran la place qui lui sied, avec beaucoup de challenges dont celui de la débarrasser de tous les points noirs. En somme, les élus sont sommés de changer leur approche de leur mandat électoral car, au bout de cinq ans, seules les réalisations finalisées parleront pour eux. Quant au reste, il n'est que superflu. Mais dans cette réalité faite d'espérances pour les citoyens, il faudrait reconnaître que les choses paraissent très difficiles pour les nouveaux élus, notamment ceux de la commune chef-lieu de wilaya, où certains veulent dès à présent se placer. Les tractations ont commencé pour faire accepter l'issue des urnes et faire barrage aux tentatives d'engager un nouveau round entre redresseurs et légalistes du FLN. On parle de tractations engagées durant la campagne électorale. C'est ce qui nous pousse à dire que l'installation du nouveau président de l'APC d'Oran constitue déjà un enjeu pour les pro et les anti-Belkhadem, décidés à en découdre quitte à paralyser l'activité de l'assemblée.