Bien que le nombre de cas de cybercriminalité soit «minime», «l'Algérie doit anticiper en sécurisant ses réseaux et en luttant efficacement contre cette menace», a estimé hier à Alger le ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, Moussa Benhamadi. En marge de la cérémonie de signature de la convention de coopération avec la société finlandaise Stonesoft Corporation, spécialisée en sécurité réseau et en continuité de service, le ministre a relevé «la prise de conscience» des responsables algériens quant au danger de la cybercriminalité. Cependant, «la prise de conscience n'est pas suffisante», a-t-il estimé, mettant en avant l'importance de l'anticipation sur la menace à travers la coopération internationale et régionale. A chaque signature d'accord de coopération avec des partenaires étrangers, le département de Benhamadi évoque la coopération dans la lutte contre la cybercriminalité. La menace est importante, d'autant que les systèmes de sécurité sont vulnérables et interconnectés. Revenant sur le contenu de la convention de coopération, il a expliqué qu'elle porte sur deux volets. La première partie concernera la formation d'une délégation de quinze personnes et la sécurisation des réseaux numériques. Les responsables algériens à différents niveaux chargés de la lutte contre la cybercriminalité seront ainsi formés par Stonesoft en Finlande à travers un séminaire intitulé «Executives Briefing». Les bénéficiaires de la formation seront informés aussi sur des questions liées notamment à l'état actuel de la cybercriminalité, les moyens d'élaborer une politique efficace de lutte et les procédures à mettre en œuvre dans le cadre de cette politique. Le choix de Stonesoft a été motivé, expliquera le ministère, sur son expérience appréciable dans le domaine. Le deuxième volet de l'accord portera sur la coopération académique et concernera la formation des étudiants aux technologies de pointe de Stonesoft dans le domaine de développement et de sécurité des réseaux. Ainsi, trois académies seront créées en Algérie pour former des spécialistes dans ce domaine. Ces académies sont prévues à l'Institut d'informatique d'Oran, un second au Centre de recherches TIC national (Certic) tandis que le lieu de la troisième académie n'a pas encore été identifié. Un laboratoire virtuel est également prévu et sera créé au Certic du cyber parc de Sidi Abdellah où seront assurées des formations à distance par des professeurs finlandais via l'internet. Le laboratoire de «formation virtuelle» sera créé d'ici début 2013, a-t-il prévu. Les personnes concernées par les formations sont notamment des administrateurs de réseaux informatiques, des administrateurs de la sécurité, les spécialistes de supports techniques. Les marchés publics seront conditionnés par l'investissement direct Saisissant l'occasion de la signature de la convention, le ministre a indiqué que les discutions avec les partenaires finlandais ont porté aussi sur la possibilité de créer des relations de partenariat avec les entreprises de ce pays afin d'accompagner l'Algérie dans son effort pour développer les technologies de l'information. «Nous insistons sur l'importance de voir ces entreprises qui décrochent des marchés en Algérie créer des filiales en Algérie», a souligné M. Benhamadi, ajoutant qu'à chaque rencontre avec des officiels des pays étrangers, «nous leur expliquons que les équipementiers doivent penser aux volets de la formation et d'accompagnement». Le marché algérien recèle d'importantes capacités d'investissement et ne peut plus continuer à être perçu comme un simple marché commercial. A l'avenir, «il sera exigé aux fournisseurs étrangers d'équipements d'investir en Algérie», a-t-il insisté, sans donner plus de détails sur le mode pour lequel optera notre pays pour obliger les entreprises étrangères ayant décroché des marchés à investir et s'installer en Algérie.