Washington a tenu, une fois de plus, à exprimer son appui et sa détermination au soutien de la position de l'Algérie vis-à-vis du conflit au Mali et ses répercussions sur les pays du Sahel. Lors d'une conférence de presse animée jeudi au siège de l'ambassade des Etats-Unis à Alger, M. William Burns, secrétaire d'Etat adjoint américain, a appuyé la position de l'Algérie en faveur de la promotion du dialogue politique entre les Maliens qu'il a, d'ailleurs, qualifié de «leader». «Les Etats-Unis appuient la position leader de l'Algérie en faveur de la promotion du dialogue politique entre le gouvernement malien et les Touareg du Mali et apprécient hautement le rôle que joue l'Algérie pour faire face à la crise malienne et aux défis qui se posent à toute la région», a indiqué M. Burns, estimant que «les visites de hauts responsables étrangers en Algérie pour discuter de cette question témoignent du rôle de l'Algérie dans le règlement de la crise au Mali». Il a affirmé que les Etats-Unis vont poursuivre tous les efforts pour faire avancer le dialogue politique entre le gouvernement malien et les groupes non violents dans le nord du Mali et a évoqué, dans ce contexte, le rôle déterminant de l'Algérie. «Nous continuons de favoriser une coordination des efforts en vue d'accélérer les discussions politiques au Mali et nous savons que l'Algérie a un rôle à jouer en la matière», a-t-il souligné. Pour lui, la mise en place d'une stratégie qui garantirait la réussite du processus de paix à travers l'instauration d'un dialogue entre les partis en conflit au Mali doit «prendre en charge toutes les dimensions sécuritaire, politique et humanitaire» qu'a imposées cette crise. M. Burns a relevé l'existence de «convergence» de positions entre les principaux acteurs sur la façon avec laquelle doivent être traités tous les défis qu'a imposés la situation au Mali. A ce titre, il a affirmé que son pays appuierait «une éventuelle intervention militaire africaine dans le nord du Mali». Pour faire face aux problèmes sécuritaires qui se posent dans la région, le secrétaire d'Etat adjoint américain a indiqué que les Etats-Unis sont en faveur d'une coopération avec le Mali et tous les pays de la région en matière de lutte contre le terrorisme. M. William Burns est arrivé jeudi à Alger dans le cadre d'une visite de travail pour discuter avec les hauts responsables de l'Etat sur la crise malienne. Tout en se félicitant de la qualité des relations bilatérales entre l'Algérie et les Etats-Unis, M. Burns a affirmé que «cette visite intervient après celle du chef de la diplomatie américaine, Mme Hillary Clinton, ainsi qu'après la tenue du dialogue stratégique à Washington, témoigne de la qualité des relations qui lient les deux pays», a-t-il dit à l'issue de son audience avec le chef de l'Etat Abdelaziz Bouteflika. Plusieurs questions d'intérêt commun ont été abordées lors de l'audience notamment «la coopération économique, l'augmentation des échanges et des investissements, la coopération en matière de lutte antiterroriste et dans le domaine sécuritaire ainsi que les réformes démocratiques menées par l'Algérie». L'expérience algérienne valorisée par la Grande-Bretagne L'expérience de l'Algérie dans la situation au Sahel et plus particulièrement dans la crise malienne a une grande importance vis-à-vis de la communauté internationale. «Il est clair que le Royaume-Uni et la communauté internationale attachent beaucoup d'importance à l'expérience et à l'expertise de l'Algérie et sa connaissance de la question du nord du Mali», a déclaré M. Stephen O'Brien, l'envoyé spécial du Premier ministre britannique pour le Sahel. Il a affirmé l'engagement du Royaume-Uni à «travailler avec les autres partenaires sur cette question». «Nous allons travailler ensemble pour trouver une solution aux problèmes de la région», a-t-il dit à l'issue de son entretien avec Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines. Selon lui, il s'agit d'une «entreprise conjointe, où chacun aura un rôle à jouer pour apporter une solution durable aux populations du nord du Mali».