Après dix années au service de la population algéroise, Abdelhakim Bettache, déjà élu à deux reprises à l'APC d'Alger-Centre, où il a notamment occupé le poste de vice-président, soit le bras droit du président sortant, Tayeb Zitouni, vient de s'adjuger le titre de magistrat municipal, officiant désormais aux destinées de cette commune. Une consécration qui s'est faite au bout d'une rude bataille menée par ses adversaires, en lice lors des élections locales du 29 novembre.Dans cet entretien, sans doute le premier qu'il accorde à la presse, Bettache revient sur les dédales de son élection, le changement de son appartenance politique, passant du RND au MPA ainsi que sur les priorités de son programme d'action pour sa commune. Le Temps d'Algérie : Vous êtes consacré président de l'APC d'Alger-Centre, peut-on dire que c'est enfin le bout du tunnel, une sorte de soulagement après la longue attente entamée dès l'annonce des résultats du scrutin du 29 novembre qui vous a octroyé 8 sièges jusqu'à la séance du vote qui s'est déroulée dans l'après-midi de ce dimanche ? Abdelhakim Bettache : En effet, la bataille a été rude. C'est-à-dire à l'instant même où les représentants de 32 associations et comités de quartier d'Alger-Centre ont insisté auprès de moi pour que je présente ma candidature aux élections locales. J'avais tout de suite compris que j'allais emprunter un chemin sinueux, pour ne pas dire rempli d'embûches. D'ailleurs, les premières difficultés que j'ai eues à rencontrer ont émané de mon ex-parti politique d'où j'avais démissionné à un mois seulement de la tenue des élections. Initialement, j'allais me présenter en qualité de candidat indépendant, mais à la suite de plusieurs contacts avec les partis politiques, je me suis présenté sous la bannière du Mouvement populaire algérien (MPA). Durant la campagne électorale, on était appelé à fournir beaucoup d'efforts pour convaincre l'électorat algérois qui était également fortement courtisé par mes adversaires politiques. J'ai donc effectué plus d'une trentaine de sorties sur le terrain en plus de six meetings. Certes, je suis un enfant d'Alger-Centre, les gens me connaissent et je bénéficie aussi de l'appui des associations et des comités de soutien, mais est-ce suffisant pour dire que c'est gagné d'avance ? Je pense que la réponse est négative, et la meilleure preuve, ce sont les huit sièges que nous avons obtenus aux termes du scrutin, qui n'étaient pas suffisants pour certifier ma désignation en tant que P/APC d'Alger-Centre. Il a fallu donc attendre la séance du vote de dimanche qui s'est déroulée en présence de tous les responsables des différentes institutions. Un vote serré que j'ai remporté à 12 voix contre 11.
Vous avez quitté le RND pour rejoindre le MPA. Pourquoi avoir opté pour le parti de Amara Benyounès ? Tout simplement parce que je me retrouve dans le programme du MPA. Cela en plus que je suis lié d'amitié avec le secrétaire général de ce parti depuis plus d'une trentaine d'années. Amara Benyounès n'est pas un étranger pour la population d'Alger-Centre. Il réside en plein centre, et c'est tout le monde qui loue ses qualités d'homme ouvert d'esprit et qui sait à la fois communiquer et écouter. Vous êtes donc présient de l'APC d'Alger-Centre, quelles sont les priorités de votre programme d'action ? Ma priorité porte sur l'environnement. Je pense que c'est nécessaire de revoir de fond en comble la gestion urbaine d'Alger-Centre. Je tiens à faire d'Alger-Centre une ville propre et pour cette mission, je compte beaucoup sur le soutien des associations et des comités des différents quartiers. Nous avons par ailleurs recensé plus de 3000 chômeurs et nous ferons de notre mieux pour leur assurer un emploi stable et pérenne, bien évidemment avec le concours des services de la wilaya déléguée et les entreprises. Ce qui est sûr, c'est que le fait d'agir tout seul ne conduit nulle part. Nous allons travailler avec la tutelle, mieux coordonner nos actions en tant qu'élus de l'APC d'Alger. Sans oublier que je suis adepte de la gestion participative, un concept qui inclut inévitablement le concours du citoyen.