Lundi dernier, Malik Boudjouher, candidat RND, ancien P/APC de Tipasa, a été élu à la présidence de l'APC suite à un vote à bulletins secrets tenu entre les différentes formations en lice. Les tractations se sont déroulées durant une dizaine de jours. Selon un responsable de la campagne du candidat RND, le candidat du parti MPA a légué un siège, et deux candidats du FLN, jouant contre leur camp, ont légué deux sièges. Au sujet des concessions qu'a dû faire le parti RND, ce même responsable nous a indiqué que la vice-présidence de l'APC avait été octroyée au candidat MPA et que les deux candidats FLN auraient probablement en charge la partie sportive et le volet social. Une militante FLN rencontrée à Tipasa nous a indiqué être déçue de la tournure des évènements. «Nous avions un accord de principe avec le MPA. Le candidat MPA à l'APW, au soir du dépouillement des élections locales, nous avait indiqué que son parti nous léguerait le siège qu'il a remporté. Malheureusement, le candidat concerné a changé d'avis et préféré opter pour le RND et ce, pour des considérations qui nous échappent plus ou moins», nous a-t-elle dit, ajoutant que ce candidat avait appartenu au RND de 2002 à 2007 puis avait quitté le parti pour mésentente. «J'ai été étonnée qu'il choisisse de s'inscrire dans cette alliance avec le RND alors qu'il est parti pour rejoindre le PT puis le MPA», s'est-elle exclamée. Au sujet des deux candidats FLN qui ont, en quelque sorte, trahi leur camp et légué leurs sièges au RND, cette militante n'en soufflera mot. M. Mohammed Belila, nouveau vice-président de l'APW de Tipasa, candidat MPA, nous a confirmé avoir donné son accord de principe quant à une alliance avec le FLN pour le poste de P/APC. «J'ai préféré opter pour le FLN car nous avions contracté une alliance pour l'élection du président d'APW de Tipasa et pour les APC d'autres communes. Le candidat MPA a préféré s'associer au RND peut-être à cause de son statut d'ancien membre de ce parti où il a gardé de bons contacts notamment avec M. Boudjouher», a-t-il précisé. Un même objectif : développer la commune Interrogé hier, M. Djisli Youcef, nouveau vice-président de l'APC, nous a indiqué que c'était sous réserve de son accord que le candidat MPA à l'APW avait discuté d'une probable rétrocession de siège avec le FLN et que son choix ne procédait pas d'une décision individuelle, mais collective. «J'ai convaincu M. Belila que mon choix était la meilleure option pour le parti. J'ai consulté auparavant les postulants de ma liste, mes électeurs, le MPA, en somme, toutes les parties prenantes. Mes électeurs ont compris et approuvé ma décision, ainsi que mon parti. Ma décision a été mûrie et réfléchie, j'ai beaucoup de projets pour cette commune pour laquelle j'avais déjà œuvré avec le même poste sous la présidence de M. Boudjouher. En 2007, nous avions eu une mésentente, mais le passé est derrière nous» a-t-il dit, ajoutant qu'il a élaboré un programme de développement de la commune qu'il tient à mettre en œuvre. «Je compte imposer mes vues sur les différents projets qui seront établis dans la commune. M. Boudjouher et moi-même travaillerons en bonne intelligence. Notre objectif est de développer la commune, lui octroyer un cachet spécial», nous a-t-il dit. Selon lui, les différents projets qu'ils comptent élaborer ne pourront se déployer sans les subventions de la wilaya. «Tipasa est une commune qui ne dispose pas de ressources suffisantes à même de parfaire son évolution. Nous comptons sur la contribution de la wilaya pour concrétiser nos projets d'autant que notre commune appartient au chef-lieu de wilaya. Elle se doit de dégager une image de prospérité», a-t-il dit. Par ailleurs, selon lui, la lutte contre la pauvreté passera nécessairement par la concrétisation des divers projets en vue, porteurs d'emplois. «J'espère que durant mon mandat, Tipasa sera un chantier permanent. J'ai l'expérience de mon dernier mandat, un programme élaboré seul que je compte défendre. Il ne me reste plus qu'à attendre l'installation de la nouvelle présidence pour désigner mon équipe», nous a-t-il dit. De son côté, l'un des responsables de la campagne du candidat RND estime que la cohabitation entre son parti et le MPA est de bon augure. «M. Djisli est un homme instruit, de terrain, au fait des dossiers de la commune. Je ne doute pas que leur alliance aboutira à faire prospérer la commune. J'estime que les douars des alentours doivent être la première cible de la politique de développement. Ils manquent d'infrastructures telles que l'électricité, le gaz. En outre, cette politique s'adresse également à la jeunesse, vers laquelle s'est adressé notre candidat. Il a beaucoup de projets à faire valoir, la population le soutient et nous espérons qu'à la fin de son mandat, la confiance installée perdurera», a-t-il estimé.