La salle du restaurant du golf de Dely Ibrahim a failli ne pas suffire pour contenir la foule venue assister à la remise des récompenses aux athlètes algériens ayant réussi des performances durant l'année 2012. Une cérémonie organisée par le ministère de la Jeunesse et des Sports à laquelle ont pris part le premier responsable du secteur, le Pr Mohamed Tahmi ainsi que la ministre de la Solidarité nationale et de la Famille, Mme Souad Bendjaballah et le directeur général de la Sûreté nationale, M. Abdelghani Hamel. Ils étaient donc nombreux à avoir écouté le discours du ministre de la Jeunesse et des Sports, une intervention loin des clichés habituels où on a une certaine tendance à se satisfaire de tout et de rien. Moahemd Tahmi n'y est pas allé par 4 chemins pour déclarer que «le sacre de Taoufik Makhloufi aux derniers Jeux olympiques de Londres, même s'il a suscité la joie et l'allégresse dans le cœur de tous les Algériens, ne saurait être l'arbre qui cache la forêt. Il ne peut et ne doit être considéré en aucune manière comme étant le reflet de l'état réel de notre sport qui a régressé de façon significative». En réalité le ministre n'a fait là que répéter ce qu'il avait déjà affirmé à diverses occasions, notamment lors de l'ouverture de la saison sportive. Il lançait ainsi un autre message aux responsables des structures qui gèrent les disciplines sportives pour les mettre face à leurs responsabilités. Il a pris pour référence les Jeux africains de Maputo et les Jeux sportifs arabes de Doha de 2011 lesquels, selon lui, «ne correspondent nullement à l'image de l'Algérie et ne reflètent en aucune manière les efforts consentis par l'Etat pour le développement du sport». Il reste que le ministre a tout de même tenu à féliciter ceux qui se sont illustrés durant l'année qui s'achève et à les encourager à continuer à travailler en vue de remporter d'autre titres et médailles. «J'ai le plaisir de vous rencontrer en cette cérémonie organisée en hommage aux exploits et la beauté des sacres de nos champions dans diverses disciplines sportives et à tous les niveaux : continental, mondial et olympique au cours de l'année 2012. Par ces réalisations, vous confirmez avoir pleinement assumé votre responsabilité envers le pays», a-t-il fait savoir aux athlètes. Il a ensuite parlé des projets en construction pour permettre à cette jeune élite de pouvoir progresser, notamment les Ecoles nationales de sports olympiques de Sétif (déjà opérationnelle), de Sidi Bel Abbès et de Biskra ainsi que les Ecoles régionales et le Centre de regroupement des équipes nationales de Souidania qui n'est que le premier d'une série de 12 autres à travers le territoire national. «Il ne s'agit que d'une première étape qui aidera à remédier à la situation que vit le sport et d'avancer sur de nouvelles bases solides et scientifiques en vue de relever les prochains défis à court et moyen termes : jeux méditerranéens, jeux africains et jeux arabes de 2015 et aussi les jeux olympiques 2016 voire même ceux de 2020», a-t-il indiqué. S'adressant aux athlètes du handisport qui ont été parmi les plus grandes satisfactions du pays lors de cette année 2012, il a fait savoir que «le MJS procédera à la révision des primes financières allouées aux athlètes du handisport, la prise en charge des cas sociaux des athlètes de l'élite et du haut niveau et leur intégration conformément au décret exécutif 189/07 relatif au statut des athlètes d'élite et de haut niveau». La cérémonie a permis de récompenser pas moins de 152 athlètes dont de nombreux cadets et juniors. Des chèques d'une valeur comprise entre 200 000 et 600 000 dinars leur ont été remis. Il y a lieu de noter que c'est la première fois que des cadets et juniors sont récompensés de la sorte. Habituellement ils ne recevaient que des présents. «Pour établir ces chèques nous nous sommes basés sur la règlementation en vigueur. Aucun athlète n'a été lésé par rapport à un autre», nous a dit un des responsables du MJS.