Le relogement des habitants de Batimate Taliane, avant la fin de l'année, est encore une fois tombé à l'eau. Prévu au mois de septembre dernier, il a été annulé après le refus des résidents de quitter leurs habitations «pour des appartements exigus, situés loin de la ville et n'offrant aucun confort», affirme le comité des habitants. Il y a quelques jours, le wali est revenu à la charge pour annoncer une opération de relogement avant la fin de l'année. Le premier responsable de la ville voulait profiter des vacances scolaires pour mener à bien cette opération. Mais, encore une fois, il s'est heurté au niet des habitants qui se disent «victimes de l'appétit de certains qui ont des visées sur l'assiette qui abrite la cité et qui a une grande valeur foncière aujourd'hui. Nous sommes des Algériens et nous jouissons des mêmes droits que tous les autres citoyens. Pourquoi vouloir nous parquer dans des appartements exigus et offrir l'assiette de la cité à certains riches qui se feront un plaisir de construire des habitations promotionnelles et verser dans la spéculation. Nous avons les mêmes droits que ces individus si ce n'est peut-être plus car nos parents se sont sacrifiés pour ce pays», diront des habitants. Ces derniers ont rencontré la semaine dernière le représentant du wali et lui ont rappelé les conditions qu'ils a transmises à la wilaya au mois de septembre dernier. «Nous refusons notre relogement à Haï El-Yasmine et nous refusons les appartements exigus qu'ils nous ont proposés. Le nombre de pièces que le wali considérait comme une faveur ne nous intéresse pas car il s'agit de superficie habitable. On nous propose des F3 et des F4, mais ils n'ont même pas la superficie des F2 que certains habitent actuellement à la cité. C'est une arnaque et nous n'allons pas céder. Nous sommes bien là où nous sommes», ont-ils indiqué à l'émissaire du wali. Jeudi dernier, des agents de l'OPGI se sont déplacés à la cité pour procéder à un énième recensement des foyers mais sans obtenir de réponses convaincantes. «Depuis le mois de septembre dernier, ils avaient suffisamment de temps pour procéder à tous les recensements et toutes les enquêtes. Ça cache quelque chose. Ils veulent récupérer au plus vite l'assiette de la cité qui ne sera pas destinée à un projet d'utilité publique comme ils le soutiennent», affirment ils. L'amiante, un vrai problème ? Ces habitants réfutent également le motif de l'amiante avancé par les autorités pour justifier le relogement des habitants de cette cité construite en préfabriqué durant les années 80 pour reloger les sinistrés de Ras El-Ain, frappé par un glissement de terrain. «On nous parle d'amiante, alors qu'il existe le même type de bâtiments à El-barki et Maraval. Il existe également le même type de construction à Relizane et à Aïn El-allah à Alger et jamais le problème de l'amiante n'a été évoqué ; pourquoi s'acharner sur la cité Batimate Taliane», s'interrogent-ils. L'échec de ce relogement prévu avant la fin de l'année «écorche» le bilan de la wilaya qui misait sur une opération de grande envergure durant l'exercice qui s'achève. Près de 3000 arrêtés de pré-affectation de logement ont été distribués aux demandeurs de logement avec la ferme promesse d'accéder à un toit avant 2013. L'année s'achève et seules quelques centaines de logements ont été attribués, ce qui est loin des prévisions et des promesses annoncées. Et en attendant le nombre de demandeurs de logements augmente et les murs de la ville, laminés par le poids des ans, continuent de s'effondrer chaque jour un peu plus.