Un théoricien américain des «limites de la croissance», Dennis L. Meadows, a été désigné jeudi lauréat du Japan Prize, plus haute distinction scientifique japonaise pour ses travaux sur le conflit entre les ressources disponibles sur terre et l'augmentation de la population. Le professeur Meadows, 66 ans, a été honoré plus particulièrement pour son rapport jugé fondateur, rédigé en 1972 pour le Club de Rome et précisément intitulé «Les limites de la croissance». «Employant un système de simulation nouveau, son texte démontre que si certains facteurs physiques limitatifs de la terre, comme les ressources naturelles, l'environnement, les terrains, ne sont pas pris en compte, l'espèce humaine va vite se retrouver dans une situation critique», a expliqué le jury du Japan Prize. «Ce rapport a alors suscité un vif débat sur la valeur de la théorie de la croissance zéro qu'il proposait, tout en tirant la sonnette d'alarme sur l'impérieuse nécessité du développement durable», a-t-il également rappelé. L'attribution du Japan Prize à M. Meadows, dont les travaux dans la même veine se sont poursuivis depuis, entre en résonance avec la crise économique et environnementale que traverse actuellement la planète. Le comité du Japan Prize a également désigné jeudi un autre Américain, David E. Kuhl, 79 ans, comme deuxième lauréat de cette prestigieuse récompense annuelle, saluant ses recherches en imagerie médicale qui «eurent une influence énorme sur le développement et l'évolution de différentes méthodes d'analyse informatique» du corps humain. Le Japan Prize, remis chaque année par l'empereur du Japon lors d'une grandiose cérémonie qui se tient en avril, est doté pour chacun des lauréats de 50 millions de yens (près de 416 000 euros au cours actuel).