L'Organisation des pays exportateurs de pétrole a indiqué jeudi qu'elle prévoyait un recul de la demande mondiale de pétrole, plus important que prévu, de 0,2% en 2009. L'Agence internationale de l'énergie table, de son côté, sur une contraction de la demande en 2009 de 1 million de barils par jour. Les indicateurs et les prévisions économiques s'annoncent pessimistes. La crise financière de 2008 avec ses retombées sur les différents secteurs d'activités continue à influer sur la demande énergétique mondiale. Le rapport de l'Opep, a indiqué l'APS, considère que «l'année 2009 a commencé avec une économie mondiale très déprimée, c'est pourquoi la prévision de croissance de la demande de pétrole est négative», de 0,18 million de barils/jour ou 0,2%. Cette crise devrait avoir, ajoute le rapport, un fort impact sur la demande de pétrole cette année, particulièrement dans les pays industrialisés. «L'incertitude considérable sur le rythme de la reprise (du marché pétrolier) contient le potentiel pour une détérioration supplémentaire de la demande de pétrole mondiale cette année», note encore le document. Dans son précédent rapport mensuel publié en décembre, l'Opep prévoyait une contraction de la demande de l'ordre de 0,15 million de barils/jour pour 2009. Pour expliquer la baisse de la demande, l'Opep précise dans son rapport que «la récession observée au deuxième semestre 2008 devrait continuer au premier semestre 2009, alors que les précédentes années la croissance était continue». «Le déclin net devrait atteindre 2,5 millions de barils/jour dans la première moitié de l'année», ont ajouté les auteurs du rapport. L'organisation a estimé que la décision de réduire sa production le mois décembre dernier a limité la chute des prix. Néanmoins, l'objectif d'atteindre «un niveau acceptable de stabilité prendra du temps». Le rapport de l'Opep a souligné qu' «il est essentiel que les prix du pétrole brut reviennent à des niveaux suffisants pour encourager des investissements adéquats, et ce, pour répondre à la future croissance de la demande». «Il s'agit d'une responsabilité partagée qui nécessite un large soutien des autres producteurs et une coopération effective avec les pays consommateurs», ont tenu à relever les auteurs du document. Les prévisions de l'AIE Par ailleurs, l'Agence internationale de l'énergie a abaissé, hier, ses prévisions de demande mondiale pétrolière. La cause demeure également la détérioration de l'économie. Dans son rapport mensuel pétrolier l'AIE a revu à la baisse sa prévision de demande mondiale 2009, de 1 million de barils par jour (mbj) à 85,3 mbj. La consommation d'or noir devrait donc se contracter ainsi de 0,6% cette année. Pour 2008, l'AIE revoit aussi légèrement à la baisse de 70 000 barils par jour (bj) son estimation de la demande mondiale d'or noir, estimée en recul de 0,3% à 85,8 mbj. Ces baisses sont la conséquence, souligne-t-elle, «de la division en deux des prévisions de croissance (mondiale), à présent attendue à 1,2%» pour cette année. Pour l'AIE, «la contraction de la demande de pétrole sur deux années consécutives serait, si elle se matérialisait, la première depuis 1982 et 1983». Dans son rapport, l'AIE a fait part d'une offre mondiale inchangée en décembre, se chiffrant à 86,2 mbj. «La baisse de production de l'Opep ayant été compensée en Amérique du Nord, en Chine et au Brésil», constate le rapport.