Les prévisions concernant les marchés pétroliers s'améliorent. Dans son rapport mensuel, l'Agence internationale de l'énergie a révisé, hier, à la hausse - de 70000 bpj - sa prévision de la demande mondiale pour 2010 à 85,3 millions bpj, tablant sur une croissance de la demande asiatique. Un mois auparavant, l'AIE anticipait une croissance de la demande de 1,4 million bpj en 2010 et cette révision de 100.000 bpj fait suite à une réévaluation de la demande de 2009, évaluée maintenant à 83,9 millions bpj. La croissance de la demande étant largement imputable à l'Asie, la demande des pays développés devrait rester stable en 2010, estime l'organisme, qui ajoute qu'une contraction de la production industrielle devrait continuer à avoir un impact sur la demande de produits raffinés. Néanmoins, la croissance de la demande mondiale de brut sera légèrement inférieure à ce qui était attendu précédemment et se limitera à 1,3 million de barils par jour (bpj) en 2010. "Les signes montrant que la récession a atteint son point bas restent un peu flous. Les derniers chiffres de la production industrielle de certains des pays les plus grands restent négatifs", a déclaré à Reuters David Martin, analyste de l'AIE. "Rien n'indique clairement que le pire soit passé", souligne-t-il. Pourtant, la demande mondiale de gazole, indicateur clé de la santé de l'économie, reste atone, rappelle l'AIE. Seules la Chine et l'Inde bénéficient d'une hausse de leur production industrielle, alors qu'elle se contracte partout ailleurs, même si le rythme de la contraction faiblit. Pour sa part, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole a maintenu, mardi, ses prévisions concernant la demande mondiale de pétrole pour cette année, projetant une baisse de1,65 million de barils par jour par rapport à l'année dernière. La demande mondiale en pétrole, a indiqué l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) dans son rapport mensuel, devrait afficher une augmentation de 500 000 barils par jour en 2010. D'après ce même rapport, il est attendu que la demande mondiale moyenne de brut, cette année, soit de 83,91 millions de barils par jour (mbj) et qu'elle continue d'augmenter à 84,41 mbj l'année prochaine, soit 0,07 mbj de plus que les prévisions faites le mois dernier. Le rapport a également indiqué que la demande mondiale pour le pétrole brut a chuté de 2,3 mbj, s'élevant à 28,4 mbj. Elle diminuera par la suite de 0,5 mbj et atteindra 28 mbj l'année prochaine. Cette baisse dépasse la précédente estimation de l'Opep, cartel qui contrôle un tiers de la production mondiale de pétrole. Selon les estimations de l'Opep, la demande des pays de l' Organisation pour la coopération et le développement économique ( OCDE) continuera de baisser en 2010. Sur le marché international du pétrole brut, il n'y a qu'au Moyen-Orient, en Chine et en Amérique latine que la demande continuera d'augmenter cette année, selon l'OPEP. D'après le rapport, en raison des incertitudes qui persistent concernant une reprise de la récession mondiale, et des importants stocks de brut, le marché pétrolier international reste fondamentalement faible. L'Opep estime aussi que les prix mondiaux du pétrole montrent une tendance à la hausse, en majorité due à l'optimisme de la reprise économique mondiale et à la faiblesse du dollar américain. Cependant, la demande mondiale de pétrole brut ne changera pas beaucoup à moins d'une reprise réelle de l'économie mondiale. De son côté, l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA) a indiqué prévoir une reprise de la demande mondiale de pétrole au quatrième trimestre de cette année, sur un an, pour la première fois en cinq trimestres. Dans son rapport mensuel publié mardi, cette agence gouvernementale a relevé que "l'économie mondiale commence à se reprendre légèrement à la fin de l'année, emmenée par l'Asie". Globalement pour 2009, elle a révisé très légèrement à la hausse sa prévision de baisse de la demande mondiale, à -1,7 million de barils par jour en moyenne cette année par rapport à 2008, contre une estimation de -1,6 million dans son rapport de juillet. Pour l'année prochaine, l'EIA table sur un rebond de la consommation de 940 000 barils par jour en moyenne, soit un chiffre proche de celui donné le mois dernier (+900.000 barils/jour). L'agence gouvernementale estime que la demande mondiale a chuté de 3,1 millions de barils par jour en moyenne sur le premier semestre 2009 par rapport à la même période un an plus tôt, dont un recul de 2,8 millions de barils pour les seuls pays industrialisés. Pour ce qui des prix du brut, il est utile de noter que ces derniers étaient mitigés hier sur les marchés asiatiques, en raison de nouvelles inquiétudes sur le rythme de la reprise économique attendue, selon des courtiers. La pression sur les prix sera encore renforcée si la publication attendue dans la journée des stocks pétroliers américains montre une baisse de la demande. Dans les échanges matinaux, le baril de "light sweet crude" pour livraison en septembre prenait 4 cents à 69,49 dollars US, tandis que le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre reculait de 15 cents à 72,31 dollars US. Mardi, les prix du pétrole se sont repliés à New York, passant sous les 70 dollars le baril, après le rapport mensuel de l'Opep et à la veille de l'étude hebdomadaire sur l'état des stocks américains. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en septembre a fini à 69,45 dollars, en recul de 1,15 dollar par rapport à son cours de clôture de lundi. A Londres, sur l'InterContinentalExchange, le baril de Brent de la mer du Nord à même échéance a abandonné 1,04 dollar à 72,46 dollars.