La récession économique et la détérioration des marchés boursiers mondiaux continuent à affecter le marché pétrolier. Parallèlement à la chute spectaculaire des prix, les prévisions concernant la demande en brut annoncent une baisse de la demande. Les prévisions émanant de part et d'autre sont en effet moroses et avertissent d'une baisse importante de la demande en brut sur le marché international. Certes, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et l'Agence internationale de l'énergie (AIE) ont déjà prévu une baisse de la demande en 2009 dans leurs derniers rapports de l'année 2008, mais la persistance de la crise économique et la déprime économique les ont poussées à revoir encore une fois leurs calculs. Dans son dernier rapport mensuel (janvier 2009), l'OPEP, tout en rappelant que l'objectif essentiel à travers la réduction de sa production, qui est la limitation de la chute des prix pour atteindre «un niveau acceptable de stabilité, prendra du temps», affirme qu'elle s'attend à une baisse de la demande de brut, plus importante que prévue. Une baisse de l'ordre de 0,2% en 2009, à cause d'«une économie mondiale déprimée», a d'ailleurs indiqué jeudi l'organisation. Et d'ajouter dans le même document : «L'année 2009 a commencé avec une économie mondiale très déprimée. C'est pourquoi la prévision de croissance de la demande de pétrole est négative de 0,18 million de barils/jour ou 0,2% de pétrole cette année», et ce, particulièrement dans les pays industrialisés. «La récession observée au deuxième semestre 2008 devrait continuer au premier semestre 2009, alors que pour les précédentes années la croissance était continue», explique le rapport dans lequel on annonce par ailleurs que le déclin net devrait atteindre 2,5 millions de barils/jour. Pour sa part, évoquant les mêmes raisons de l'OPEP, l'AIE a abaissé hier ses prévisions de demande mondiale de pétrole. L'AIE table désormais sur une contraction en 2009 comme en 2008, la première sur deux ans de suite depuis 1982 et 1983. Dans son rapport mensuel pétrolier, l'AIE a révisé sa prévision de demande mondiale 2009 de 1 million de barils par jour (mbj) à 85,3 mbj. La consommation de l'or noir devrait donc se contracter de 0,6% cette année. Pour 2008, l'AIE revoit aussi légèrement à la baisse, de 70 000 barils par jour (bj), son estimation de la demande mondiale de l'or noir, estimée en recul de 0,3%, à 85,8 mbj. Ces baisses sont la conséquence «de la division par deux des prévisions de croissance [mondiale], à présent attendue à 1,2%» pour cette année «vu la détérioration des perspectives», a expliqué l'AIE dans ce sillage. «La contraction de la demande de pétrole sur deux années» consécutives serait, si elle se matérialisait, «la première depuis 1982 et 1983», a précisé l'AIE.A titre indicatif, ces prévisions sont intervenues au moment où l'or noir poursuit sa chute. Après s'être relevés, les prix ont fini par repartir à la baisse ces deux derniers jours. S. I.