Dans notre édition d'hier, nous avons abordé dans le détail la situation préoccupante des étudiants en mastère de l'Ecole supérieure de commerce (ESC) de Tafourah, à Alger. Une réalité qui a vite fait réagir le recteur de cette institution. Abdelaziz Sebboua nous a, en effet, affirmé que «toutes les revendications de nos étudiants sont prises en charge, notamment les attestations de succès du concours d'accès au mastère qui vont être remises au étudiants dès qu'elles seront prêtes». Quant au problème d'hébergement au sein des résidences universitaires, M. Sebboua nous a indiqué que «mercredi prochain tous les étudiants bénéficieront d'un hébergement à la cité universitaire de Zéralda». Concernant la question de la bourse, il reconnaît qu'il y a eu une erreur. «Mais tout sera réglé dans de bref délais. Ainsi, toutes les doléances des étudiants seront prises en charge, ce qui fait qu'ils seront tous reconduits dans leurs droits, comme il se doit», a ajouté le directeur de l'ESC. Et de préciser que les délégués des étudiants grévistes sont au courant des décisions prises par la direction. Toutefois, malgré ces assurances, la grève s'est poursuivie jusqu'à hier, en raison apparemment du manque de communication entre les délégués et les étudiants grévistes. «Tant que rien n'est concret, nous poursuivrons notre mouvement de protestation», ont clamé les étudiants, hier, à l'unisson. Ces derniers revendiquent toujours l'attestation de succès au concours d'accès au mastère, une bourse équivalente au mastère et une résidence pour les garçons qui, depuis la rentrée universitaire résident au noir dans différentes cités. «Nous avons été orientés sans aucun document vers plusieurs cités universitaires, notamment celles de Kouba et Ben Aknoun, d'où on a été renvoyés par la suite, aussi bien par les étudiants du système classique qui ne nous ont pas acceptés que par les responsables des cités», nous a déclaré un groupe d'étudiants grévistes. «A ce jour, nous résidons au noir chez des amis, étudiants dans d'autres écoles, à la résidence de Ben Aknoun», nous a affirmé un autre étudiant. Avant d'ajouter : «Seuls 28 étudiants de notre école résident légalement.» Mehdi, la vingtaine, étudiant en 1re année mastère, nous a confié : «Nous sommes nombreux à être originaires de l'intérieur du pays, nous avons le droit à un hébergement en résidence universitaire, tout comme les autres étudiants.» Contrairement à ses camarades, Amine, qui est également étudiant en 2e mastère, nous a précisé être contre ce mouvement. «Bien que mes camarades manifestent pour leurs droits, je suis entièrement contre cette grève, car c'est le même scénario de l'année dernière qui se reproduit.» Et d'ajouter, amèrement : «Mieux vaut reprendre les études et supporter une telle souffrance, qui pour nous est plus qu'obligatoire dans un pays de hogra.»