Les étudiants persistent dans leur mouvement de protestation et ne comptent pas mettre fin à la grève avant que des décisions écrites et concrètes ne soient prises par les autorités. À l'heure où nous mettons sous presse et alors que les étudiants tenaient un sit-in devant le siège du minsitère de l'Enseignement supérieur, les forces anti-émeutes sont intervenues, selon une source estudiantine, pour évacuer les lieux. La sortie médiatique du département de Harraoubia n'a fait que verser de l'huile sur le feu. Les grévistes s'attendaient à mieux. “Nous n'avons pas cesser de courir après les responsables du ministère en précisant que ce que nous voulons, c'est l'annulation pure et simple du décret présidentiel et ce n'est que dix jours après que la tutelle daigne se pencher sur le problème en nous promettant du nouveau. Et finalement rien de concret ni de sérieux. C'est de la poudre aux yeux”, fulmine un des délégués de la Coordination des grandes écoles en grève. Et d'ajouter : “On s'attendait à ce qu'il y ait l'annonce de l'abrogation officielle du décret et non à l'adoption de cette revendication par la tutelle et les chefs d'établissement universitaire. Pour nous, tout cela c'est du bidon.” Même son de cloche du côté de l'USTHB dont les étudiants maintiennent toujours la pression. La position de la tutelle rendue publique via le communiqué de jeudi dernier “est perçue comme une fuite en avant” du département de Rachid Harraoubia. Le communiqué de l'enseignement supérieur n'a donc réussi qu'à envenimer la situation au sein des écoles et facultés dont la protestation entame sa troisième semaine. À l'université de Bab-Ezzouar, les protestataires, à savoir étudiants en ingéniorat, magistère et doctorat, sont allés jusqu'à fermer le rectorat et les différentes facultés et laboratoires de l'USTHB. Seuls les étudiants du système LMD ont repris leurs cours. De leur côté, les étudiants de l'Ecole d'architecture se sont tournés hier vers leurs enseignants. “Nous avons sollicité le soutien de nos enseignants en faisant circuler une pétition de soutien à notre revendication”, révèle le délégué des étudiants. Un autre délégué de la Coordination des écoles et autres instituts concernés, créée pour faire front commun pour l'abrogation des modifications du décret présidentiel 10-315, nous dira : “Le mouvement de grève sera maintenu à travers toutes les écoles concernées jusqu'à la satisfaction de notre revendication.” Débrayage en solo des étudiants de l'école supérieure du commerce Les étudiants de l'Ecole supérieure du commerce d'Alger sont, eux aussi, en grève depuis plus de dix jours et pour les mêmes motifs. Seulement, c'est en solo qu'ils organisent leur action de protestation. “Nous ne sommes pas des ingénieurs mais nous sommes concernés par le décret”, nous dit un délégué. Une correspondance a été adressée au ministre de tutelle pour que le diplôme de l'ESC soit maintenu dans l'ancien système, le maintien du magistère jusqu'à extinction des promos du système classique et l'ouverture du mastère pour ces mêmes étudiants avec des conditions moins contraignantes, non-alignement magistère-mastère et le maintien des conditions d'accès aux concours de recrutement au sein des universités pour les titulaires de magistère.