C'est à l'occasion de la publication du livre La face cachée des révolutions arabes, paru aux éditions Ellipses, qu'une journée d'étude ayant pour thème «Printemps arabe : mythe ou réalité ?» a été organisée hier à Alger. Le livre auquel ont participé 23 auteurs de différentes nationalités, réalisé sous la direction d'Eric Denécé, directeur du Centre français de recherche sur le renseignement (CF2R), s'interroge sur les dessous de ce qui est qualifié de «printemps arabe», faisant intervenir parmi les auteurs des écrivains issus des pays concernés par le «soulèvement populaire» dans le monde arabe. Organisée par l'association de solidarité avec la femme rurale, présidée par Mme Saïda Benhabyles, ancien ministre, et le Centre international de recherche et d'étude sur le terrorisme et l'aide aux victimes du terrorisme (CIRET-AVT) section algérienne, et appuyée par des sponsors, la journée a été marquée par la participation de plusieurs conférenciers aux débats. Parmi eux, Mme Saïda Benhabyles, Eric Denécé, Yves Bonnet, ancien patron de la DST française, Richard Labévière, grand reporter à la Télévision suisse romande (TSR), consultant en relations internationales, Majed Nehmé, directeur de la rédaction du magazine Afrique/Asie, et Zoubir Arous, professeur chercheur en sociologie. Avant l'entame des débats, Mme Benhabyles a invité l'assistance, composée notamment de diplomates, membres de représentations diplomatiques en Algérie, à observer une minute de silence à la mémoire des victimes du terrorisme et de ceux qui ont milité pour la paix dans le monde, et a rappelé que «l'Algérie avait été victime, pendant 10 ans, d'un embargo non voté par le Conseil de sécurité de l'ONU». L'allusion est faite à l'embargo imposé à l'Algérie durant la décennie noire. Mme Benhabyles a, dans son intervention, tenu à répondre à ceux qui, dit-elle, accusent les auteurs du livre La face cachée des révolutions arabes de s'être portés «au secours des dictateurs». «On nous accuse d'être partis au secours des dictateurs, je réponds à ces accusateurs que nous sommes allés en Libye, en temps de guerre, et en Syrie, pour rencontrer tous les belligérants, conformément à notre attachement au principe de résistance à l'occupation, respectant la neutralité dans les conflits ; et notre analyse sur la situation dans les pays gagnés par ce qui est qualifié de printemps arabe, basée sur un travail que nous avons effectué sur terrain, nous pousse à nous interroger sur les buts recherchés par ce qu'ils appellent le printemps arabe.»