Des experts europ�ens dans la lutte contre le terrorisme ont anim�, hier, une conf�rence-d�bat sur l�ing�rence internationale dans le Sahel. Pour Yves Bonnet, Eric Denece et Richard Lab�vi�re, la d�gradation s�curitaire dans la sous-r�gion r�pond � un agenda politique �labor� par Washington et financ� par les monarchies du Golfe. Tarek Hafid - Alger (Le Soir) - Les responsables du Centre international de recherches et d��tudes sur le terrorisme et l�aide aux victimes du terrorisme (CIRET-AVT) et du Centre fran�ais de recherche sur le renseignement (CF2R) ne croient toujours pas en l�existence du �Printemps arabe�. Ce sujet a �t� d�battu, hier, lors d�une conf�rence-d�bat consacr�e � la question de �l�ing�rence �trang�re dans la r�gion Sahel�. Car, pour les intervenants, les bouleversements politiques qu�ont connus certains pays de la r�gion, notamment en Libye, sont le r�sultat d�une intervention �trang�re. �Lors d�une pr�c�dente mission en Libye, nous avions mis en garde contre un renforcement de la pr�sence d�Al Qa�da en cas d�un d�mant�lement de l�Etat libyen, m�me si celui-ci �tait dirig� par un dictateur�, a expliqu� Yves Bonnet, ex-directeur g�n�ral de la Direction fran�aise de la s�ret� du territoire (DST) et actuel pr�sident du CIRET-AVT. Pour avoir lui-m�me particip� � cette mission en Libye, Eric Denece, ex-officier analyste au Secr�tariat fran�ais de la D�fense nationale, avoue que l�opinion publique occidentale avait des difficult�s � croire � certaines r�alit�s. �Il n�est pas facile de croire un ancien agent des services de renseignement. Pourtant, la r�alit� est l�. Mais le plus grave dans cette histoire est que les pays occidentaux se sont alli�s au Qatar et � l�Arabie saoudite pour instaurer la d�mocratie dans le monde arabe. L�Otan s�est alli�e aux pires extr�mistes �, a-t-il d�nonc�. Pour Eric D�n�c� et Richard Lab�vi�re, journaliste et expert en terrorisme et contre-terrorisme, la mont�e en force d�Al Qa�da dans la bande du Sahel et dans une partie du monde arabe r�pond �� une strat�gie mise en �uvre par Washington� et dont les bailleurs de fonds sont �l�Arabie saoudite, le Qatar, le Kowe�t et les Emirats arabes unis�. De son c�t�, Anne-Marie Lizin, pr�sidente honoraire du S�nat belge, est revenue sur la situation au Nord-Mali. Selon elle, il est imp�ratif de faire la diff�rence entre les actions des repr�sentants du mouvement Azawad, qui r�pondent � une volont� autonomiste, voire ind�pendantiste, et les activit�s terroristes d�Al Qa�da au Maghreb islamique. L�Alg�rie, qui est concern�e directement par la situation qui pr�vaut dans cette r�gion, doit entretenir des rapports avec �ces groupes nationalistes ethniques� car ils sont appel�s � jouer un r�le majeur. Notamment dans la lib�ration des diplomates alg�riens kidnapp�s par les terroristes dans la ville de Gao.