«L'intervention occidentale en Libye est en train de créer plus de problèmes, qu'elle n´en résout.» L´avenir de la Libye est incertain, a signalé dans son compte rendu de mission d´évaluation auprès des belligérants libyens, le Centre international de recherche et d´étude sur le terrorisme et l´aide aux victimes du terrorisme (Ciret-Avt). «La révolution libyenne n´est ni démocratique, ni spontanée. Il s´agit, cependant, d´un soulèvement de la partie orientale du pays dans un esprit de revanche et de dissidence, tentant de s´inscrire dans la dynamique du Printemps des révoltes arabes», a affirmé le Ciret-Avt dans ses rapports d´enquêtes menées sur le terrain, concluant que le mouvement libyen, piloté par le Conseil national de transition (CNT), ne peut être comparé avec les révoltes populaires tunisienne et égyptienne. L´étude des faits a conduit, selon Ciret-Avt, à comprendre que le mouvement du CNT est impulsé et soutenu de l´étranger. «Le grand nombre de drapeaux français, américains, anglais et qataris brandis dans les rues renseignent largement quant aux implications des étrangers dans le cours des événements et la prise de décisions s´agissant des objectifs du CNT». Aussi, le Ciret-Avt a soutenu que le CNT n´offre aucune garantie pour l´avenir des Libyens. «Le CNT est composé d´une très mince minorité de démocrates alors que la majorité sont, entre autres, des anciens hommes de main et proche de Mouamar El Gueddafi, des factions entendant orienter le CNT dans le sens de leurs objectifs. Les experts du Ciret-Avt ont relevé que «les puissances occidentales ont fait preuve d´un aventurisme excessif, en s´engageant militairement dans la crise libyenne». Le compte rendu de la mission d´évaluation du Ciret-Avt a souligné également, que l´intervention occidentale en Libye est en train de créer plus de problème, qu´elle en résout. S´agissant des retombées de la crise libyenne, les chargés de mission du Ciret-Avt en l´occurrence, l´ancien directeur des services du renseignement français (DST) et actuel président du Ciret-Avt, Yves Bonnet, Eric Denécé, directeur du Centre de recherche sur le renseignement (Cf2r), André le Meignen, ex-président du Ciret-Avt, le Belge Drik borgers, expert indépendant et l´Algérienne Saïda Benhabylès membre du Ciret-Avt, ont unanimement souligné que le conflit libyen est donc un facteur d´insécurité pour l´ensemble du Maghreb, mais aussi de la bande sahélo-saharienne. «Les retombées des événements en Libye pourraient favoriser l´apparition de véritables sanctuaires dans la région de l´Afrique du Nord et du Sahel, qui demeurent difficilement contrôlables par les forces de sécurité locales», ont conclu les chargés de mission du Ciret-Avt, formulant, par voie de conséquence, leurs craintes de voir Aqmi renforcer, à partir de la Libye, son arsenal de guerre et accroître sa menace contre les pays de toute la région.