Alors que certains de leurs collègues avaient dénoncé il y a quelques jours le favoritisme de l'administration qui octroie tous les droits au personnel hindou et lèse les Algériens, les travailleurs de la société algéro-omanaise d'ammoniac (AOA) dont le complexe est implanté dans la commune de Mers El Hadjadj observent depuis dimanche dernier une grève. Ces derniers dénoncent l'indifférence des responsables de l'entreprise «qui restent insensibles devant la dégradation du cadre de travail devenu insupportable». Les grévistes qui ont déploré le fait qu'aucun responsable n'a daigné engager un dialogue avec leurs représentants syndicaux ont affirmé qu'ils comptent camper sur leurs positions jusqu'à satisfaction de leurs revendications. Ces grévistes ont motivé leur action par la non-publication de la nouvelle grille des salaires qui devait être transmise à la fin du mois de décembre dernier. «Nous fondions beaucoup d'espoir sur cette grille des salaires, mais à la surprise générale, rien n'a été proposé par la direction, ce qui a provoqué la colère des travailleurs, qui estiment qu'ils ont été lésés. Nous revendiquons notre droit à un cadre de travail meilleur et un salaire approprié aux charges», a affirmé un représentant des grévistes. AOA, qui est une entreprise de droit algérien emploie plusieurs travailleurs hindous et bangladais dont les salaires sont anormalement gonflés par rapport à leurs collègues algériens, a encore déclaré un autre gréviste qui reconnaît que le bras de fer engagé depuis quelques mois par le personnel technique avec la direction est motivé : ils font le même travail que les étrangers et ils sont sous-payés. «Les représentants des travailleurs insistent sur l'égalité entre les travailleurs en tenant en compte des compétences professionnelles des uns et des autres. Nous refusons la grille des salaires appliquée par l'employeur, alors que l'usine est financée à hauteur de 80% par les deniers publics algériens», affirment-ils. Il y a lieu de noter que l'usine AOA, spécialisée dans la production de fertilisants, est le résultat d'un partenariat entre le groupe pétrolier national Sonatrach et le groupe Bahouane d'Oman. Cette entité économique de droit algérien a vu le jour selon le principe du 51-49%. En attendant une solution, la grève se poursuit. Les travailleurs menacent même de durcir leur mouvement si aucune suite n'est donnée à leurs revendications.